L'entité russe n'en finit plus d'être définie : depuis l'absence brute de démocratie jusqu'aux démocraties « souveraine » et « nationaliste » ; d'une démocratie dirigée à une démocratie immature ; elle nourrit à elle seule une littérature abondante, offrant même parfois certains néologismes insolites : infradémocratie, démocratie potemkine ou encore démocratie illibérale ! On ne veut pas, dans cette courte réflexion, légitimer les comportements russes s'ils sont abusifs, on souhaite simplement recadrer les événements dans leur contexte, sans juger mais en expliquant les raisons de l'action ou de l'inaction russe.
On axe le raisonnement autour de la notion de démocratie. Est-ce un mot qui dissimule des concepts différents ? Y a-t-il plusieurs démocraties ? La démocratie est avant tout le pouvoir du peuple. Cependant, la démocratie occidentale rime avec le libéralisme (au sens de liberté) ; c'est la principale distinction qui s'opère avec la démocratie russe aujourd'hui.
En France, la véritable question est de savoir si on peut être une démocratie lorsque la description de notre réalité échappe aux représentations mentales que l'élite se fait de la démocratie enterinées dans les écrits de grands penseurs : Montesquieu sépare les pouvoirs, Rousseau établit un contrat social entre le peuple et sa représentation politique…
En d'autres termes, on cherchera à savoir pourquoi on nomme démocratie deux constructions politiques aux antipodes, et, au-delà de ça, pourquoi l'Occident désire tant que la Russie soit mal à l'aise dans son vêtement actuel. La Russie aspire-t-elle à devenir une démocratie à l'occidentale ? En partant des causes pour en arriver aux conséquences, on tentera de décrire l'originalité de l'expérience démocratique russe.
[...] Ce que nous appelons nationalisme, ils le nomment souveraineté ; ce que nous décrions comme de la résignation ; les Russes le considèrent comme du pragmatisme ; ce que nous espérons de la démocratie ; les Russes le renient car ils l'ont déjà perdu (utopie communiste). Tant qu'il y aura deux conceptions du monde, il y aura toujours deux visions de la démocratie. Finalement, une dernière question reste en suspend : l'occident craint-il que la Russie se complaise dans une version russe de la démocratie ? Bibliographie Ouvrages Carrère d'Encausse H. (1978) L'empire éclaté (Montrouge, Edition Flammarion), 383p Politkovskaïa A. (2006) Douloureuse Russie : journal d'une femme en colère (Paris, Meta-édition), 420p Articles Sweeney C. [...]
[...] La Russie est l'un des seuls pays qui puissent être en désaccord avec les Etats-unis et rester impunie. The Guardian considère que le plan Poutine est la victoire de la Russie Il souligne que les hôpitaux se sont modernisés, que les gens constatent les changements, que les affrontements politiques se sont calmés et que la croissance annuelle est élevée. La chambre civile La chambre civile russe est un organe consultatif auprès du président russe qui veut promouvoir les intérêts de la société civile et, a priori, les droits de l'homme et la démocratie. [...]
[...] Par exemple, si l'Etat s'empare du contrôle des médias, c'est pour empêcher les ONG de semer la zizanie. La démocratie Churchill répétait : La démocratie est le pire des systèmes à l'exception de tous les autres La Russie est une démocratie dominée par un parti unique, une démocratie gouvernée d'une façon despotique. Il faut savoir si la Russie se voit comme une démocratie ou si elle considère la démocratie comme une perspective. A priori, les observateurs étrangers comme H. Carrère d'Encausse ou H. [...]
[...] Carrère d'Encausse, donner du temps au temps car on n'a pas construit les démocraties libérales occidentales en 20ans. Aussi, M. Carrier estime que la démocratie, en comparaison avec le tsarisme, fut considérée comme un signe de faiblesse décisionnelle et comme une importation occidentale par les Russes. Le tsarisme est donc fortement imprégné dans l'imaginaire russe. Le communisme On pourrait aisément développer ses parties historiques sur le tsarisme ou le communisme mais l'apport à la réflexion ne serait que très mince et il est préférable de déterminer subrepticement les grands aboutissements de ces périodes. [...]
[...] Aussi, on est plus sur le registre de la perception d'une réalité que la réalité elle- même. L'échec de la modernité démocrate Cet échec s'imbrique dans deux périodes de l'histoire russe : à la fois, la tentative de démocratisation de Gorbatchev et le bilan de Boris Eltsine. Si la Glasnost et la Perestroïka accélèrent l'éclatement de l'URSS ; l'héritage d'Eltsine est une catastrophe économique et sociale sans précédent. Les indices sociaux prenant en compte l'alimentation, la santé physique et psychologique, l'espérance de vie, la scolarisation et l'alcoolisme se sont tous dégradés. [...]
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