L‘ère Poutine a vu diminuer l'influence des pouvoirs législatif et judiciaire au profit du pouvoir exécutif. Si de l'extérieur Vladimir Poutine semble être le seul auteur des choix politiques de la Russie, il serait toutefois erroné de confondre Poutine avec Kremlin. En effet, l'accroissement de l'influence du pouvoir exécutif a augmenté non seulement l'autorité de l'ex- président russe, mais surtout les pouvoirs d'un groupe de personnes assez mal connues – les silovikis. Le mot siloviki vient du russe ‘silovye struktury' (structures de forces) et se réfère aux services armés, police et d'autres organes qui bénéficient du pouvoir coercitif dans l'Etat. Toutefois, ce qu'on appelle couramment siloviki aujourd'hui s'éloigne de cette signification initiale. Par l'expression siloviki, on entend une faction de Kremlin qui dispose des pouvoirs considérables dans des industries stratégiques et des institutions étatiques. Les membres de ce groupe se caractérisent donc plutôt par une unité dans leurs opinions et intérêts que par un parcours commun. Afin de mieux appréhender cette faction, il convient de s'intéresser à l'émergence des silovikis, leur hiérarchie interne et leurs intérêts politiques à la fois nationaux et internationaux. Enfin, on tâchera d'analyser brièvement des perspectives de développement de ces structures sous la présidence de Dmitry Medvedev.
[...] Il sera donc intéressant d'observer le développement des relations entre ces factions. D'une part on pourrait dire qu'une destitution du président actuel au cas où il s'éloignerait des objectifs de Poutine et des silovikis, n'est qu'une question technique, car c'est toujours Poutine auquel obéissent tous les organes. D'autre part, on pourrait également envisager un éloignement de Medvedev et de Poutine et le remplacement des silovikis par de nouvelles structures. Quelle que soit la réponse, elle ne sera pas officielle, car les silovikis n'aiment pas la publicité et les informations ne sont pas abondantes et les analyses ne se basent souvent que sur des conjectures. [...]
[...] La hiérarchie des silovikis peut être décrite comme une série des cercles concentriques. Le cercle le plus proche de l'ex-président Poutine se compose de trois membres : Igor Sechin et Viktor Ivanov (les deux membres de l'administration de l'ex-président Poutine) et Nikolai Patrushev (chef de FSB). Le second cercle compte d'autres personnages influents comme le PDG de Rosneft Bogdanchikov. De nombreux membres juniors ont pu accéder aux rangs supérieurs par leur implication dans l'affaire Ioukos et leur aide contre les oligarques. [...]
[...] Ainsi, la présence des silovikis dans les bureaucraties de l'Etat leur permet d'influencer toute décision politique. C'était le cas par exemple dans l'affaire Ioukos où sa filiale Yuganskneftegaz a été finalement achetée par le proche des silovikis Rosneft alors que l'offre de Gazprom aurait été plus attractive. Les intérêts des silovikis Les objectifs politiques et les intérêts stratégiques sont les facteurs principaux derrière la cohésion de cette faction. Tout d'abord ils partagent les mêmes idées en ce qui concerne le rôle de l'Etat russe. [...]
[...] Ainsi, l'investissement direct étranger dans ce domaine devrait être arrêté, et le cas échéant, soumis à des taxes élevées. Dans la sphère internationale, les silovikis souhaitent le rétablissement du prestige , respect et grandeur dont bénéficiait l'Union soviétique. Enfin, les silovikis sont réputés d'être xénophobes et antisémites. Ils prônent la restriction de l'immigration et agissent activement contre les oligarques d'origine juive. L'avenir des silovikis sous Medvedev L'élection de Dmitry Medvedev au poste présidentiel n'a pas été bien accueillie par les silovikis. [...]
[...] Le rôle des Silovikis en Russie L‘ère Poutine a vu diminuer l'influence des pouvoirs législatif et judiciaire au profit du pouvoir exécutif. Si de l'extérieur Vladimir Poutine semble être le seul auteur des choix politiques de la Russie, il serait toutefois erroné de confondre Poutine avec Kremlin. En effet, l'accroissement de l'influence du pouvoir exécutif a augmenté non seulement l'autorité de l'ex- président russe, mais surtout les pouvoirs d'un groupe de personnes assez mal connues les silovikis. Le mot siloviki vient du russe ‘silovye struktury' (structures de forces) et se réfère aux services armés, police et d'autres organes qui bénéficient du pouvoir coercitif dans l'Etat. [...]
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