Fonction de premier plan sur la scène internationale, le poste de Secrétaire Général de l'ONU a fait l'objet en 2007 d'une attention médiatique soutenue en raison du changement de son titulaire. Après 10 ans de services, le Ghanéen Kofi Annan a en effet cédé la place le 1er janvier au Sud-coréen Ban Ki-Moon. Ce dernier a été choisi pour ses talents de négociateur, ce qui rappelle que la tâche du Secrétaire Général de l'ONU est ardue, car ce dernier est bien plus que "le plus haut fonctionnaire de l'Organisation Nationale" décrit par la Charte des Nations Unies. En effet, le Secrétaire incarne la volonté de la communauté internationale, ce qui s'avère de plus en plus difficile au vu des dissensions internes à celle-ci (I). Cependant, la Charte laisse une marge de manœuvre relative au Secrétaire pour résoudre les conflits, ce qui fait évoluer le rôle de ce dernier en fonction du contexte international et de ses priorités personnelles (II).
[...] L'un des rôles essentiels du Secrétaire général concerne l'usage de ses "bons offices" profiter de sa position et de son impartialité dans l'intérêt de la diplomatie préventive. Ceci fait référence aux mesures prises par le Secrétaire, en public ou en privé, pour empêcher l'apparition, l'aggravation ou l'extension des différends internationaux. Le travail du Secrétaire consiste aussi à avoir des consultations ordinaires et quotidiennes avec les dirigeants mondiaux et d'autres personnalités, à assister aux sessions des divers organes de l'ONU et à voyager à travers le monde dans le cadre d'un effort général pour prendre connaissance de tous les aspects des problèmes internationaux étudiés par l'Organisation, des vues des 185 Etats Membres et des préoccupations des représentants de la société civile. [...]
[...] Or, le statut du Secrétaire général est doublement remis en cause en tant qu'incarnation d'une communauté internationale de plus en plus divisée et en tant que Secrétaire d'une Organisation remise en cause. La société internationale d'où le Secrétaire tire sa légitimité est en effet en redéfinition, avec l'émergence de nouvelles puissances comme la Chine, l'apparition de nouvelles menaces comme le terrorisme, qui créent de nouveaux clivages, ce qui rend les conciliations plus difficiles. Par ailleurs, l'organisation même de l'ONU est remise en cause, touchant le Secrétaire en tant que fonctionnaire suprême de l'Organisation. Cette redéfinition du statut du Secrétaire général a des conséquences sur son rôle. [...]
[...] Par ailleurs, la personnalité du Secrétaire général a une influence sur ses priorités. Ainsi, l'ancien Secrétaire Kofi Annan a cherché à maintenir l'Afrique au premier rang des préoccupations. Sa démarche est résumée dans un rapport de 1998 intitulé "Les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique", qui traite des défis du développement que sont la dette, la gouvernance et la propagation de maladies comme le sida. S'il est encore trop tôt pour préjuger de ce que fera Ban Ki-Moon, on peut supposer que la réforme de l'ONU et la lutte contre le terrorisme figureront en bonne place des priorités du nouveau Secrétaire général. [...]
[...] - Le Pacte mondial : en 1999, au Forum économique mondial de Davos (Suisse), le Secrétaire général a proposé un "pacte mondial" entre l'ONU et les entreprises. Ce pacte a pour objectif de permettre à tous les peuples de la planète de bénéficier des avantages de la mondialisation et d'ancrer les marchés mondiaux à des valeurs et pratiques indispensables pour répondre aux besoins socioéconomiques. Le Pacte mondial est basé sur neuf grands principes, inspirés de la Déclaration universelle des droits de l'homme, des normes fondamentales de l'Organisation internationale du Travail en matière de droit du travail et des Principes de Rio sur l'environnement et le développement, auxquels souscrivent tous les gouvernements de la planète. [...]
[...] Elle doit aussi développer ses liens avec des organisations de la société civile et le secteur privé. Créer des réseaux pour le changement. L'ONU doit appuyer l'action des institutions officielles en créant des réseaux informels rassemblant les institutions internationales, la société civile, les acteurs du secteur privé et les gouvernements pour la réalisation d'objectifs communs. Prendre pied dans l'ère de l'électronique. L'ONU doit mettre pleinement à profit les nouvelles technologies de l'information pour devenir plus efficace et améliorer son dialogue avec le reste du monde. [...]
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