En 1815, le Congrès de Vienne a consacré l'hégémonie autrichienne. L'empire autrichien s'étend de la Transylvanie au Trentin, et il exerce une influence dans toute l'Europe, bien plus marquée en Allemagne, car l'empereur préside la Confédération germanique, et en Italie, grâce à la présence de nombreux archiducs autrichiens. Dès 1830, des contestations de cette hégémonie voient le jour en Allemagne et en Italie. Les Lumières italiennes du XVIIIe siècle et l'émergence de la Prusse ont fait germer l'idée d'États unitaires. À partir de 1840, l'opposition libérale, démocratique et nationaliste se forme chez les étudiants et la bourgeoisie, et prend un tour insurrectionnel avec la crise économique dans toute l'Europe. L'année 1848 ouvre une vague révolutionnaire qu'on a appelée le Printemps des peuples. Ce phénomène prend une tournure particulière en Allemagne et en Italie, qui sont alors morcelées en principautés. Ce ne sont que des « expressions géographiques » selon Metternich.
[...] Les régimes remis en place sont anti-libéraux : en Prusse, le roi Frédéric-Guillaume IV, même s'il conserve la Constitution, reprend un pouvoir personnel très fort. De même en Italie, Ferdinand II profite du printemps des peuples et de ses contradictions pour réprimer les acquis en politique libérale (supprime la Chambre . ) Si le printemps des peuples n'a pas eu pour conséquence directe des changements politiques, et donc l'unification allemande et italienne, il n'en a pas moins occasionné des changements profonds qui mirent quelques décennies à aboutir. [...]
[...] Unité réalisée autour de personnages clés du printemps des peuples : Victor Emmanuel II, Cavour, Garibaldi. - En Allemagne, édification nationale face à l'Autriche, affaiblie de l'intérieur par ses minorités. - En 1857, arrivée au pouvoir de Guillaume Ier, plus libéral que ses prédécesseurs : l'idée d'unité gagne en reconnaissance officielle, avec la création d'une société nationale, le Deutscher Nationalverein, en 1859, qui fait campagne pour l'unité de l'Allemagne en faveur de la Prusse. - Symbole poétique de l'unification : allégorie Germania. [...]
[...] Croce (Benedetto), Histoire de l'Europe au XIXe siècle [1932], traduit de l'italien par Henri Bédarida rééd. Paris, Gallimard p. 223- 257. [...]
[...] La recrudescence des convictions nationalistes et révolutionnaires : l'effet distant du printemps des peuples Le printemps des peuples est un grand événement et, historiquement, il ne peut pas avoir un impact nul. Si son impact a été important sur les relations diplomatiques entre les pays européens, il a aussi eu un impact idéologiquement parlant à long terme. A. Des enjeux diplomatiques qui ont encouragé les processus unitaires - Cavour, nommé président du Conseil par Victor-Emmanuel II en 1852, qui voudrait créer une fédération italienne sous la direction de son roi. [...]
[...] Tome 1 : 1815 à 1870, Paris, Belin pages. Kott (Sandrine), L'Allemagne du XIXème siècle, Paris, Hachette pages. Stern (Daniel), Histoire de la révolution de 1848, Introduction à la deuxième édition, Paris, Charpentier p. 54-59. Herzen (Alexandre), Lettres de France et d'Italie (1847-1852), Genève rééd. Slatkine Texte reproduit dans Pécout (Gilles), Naissance de l'Italie contemporaine (1770-1922), Paris, Nathan Université p Bismarck (Otto, Von), Gedanken und Erinnerungen [Pensées et souvenirs] [1898], traduit de l'allemand par Ernest Jaeglé Paris, Calmann Lévy p. 57-65. [...]
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