Le parti Baas (que l'on peut rencontrer orthographié ainsi: ba'th, baath ou baa's, mot qui signifie « renaissance ») est d'origine syrienne, fondé en 1943 par Michel Aflak. En 1953, il prend la dénomination de Parti baas Arabe Socialiste. Ses principes sont définis lors du premier congrès du Baas en 1947: parmi ces principes, il y a celui du panarabisme, c'est-à-dire la défense d'une patrie arabe indépendante accompagnée d'un rejet virulent de l'impérialisme, mais aussi l'affirmation de principes socialistes mais non marxistes. On note l'absence de référence à l'Islam, et en effet la laïcité sera l'un des aspects idéologiques du mouvement.
Le parti accède au pouvoir en 1963 en Syrie, puis en Irak quelques mois plus tard. Toutefois, il ne s'y maintiendra que quelques mois, le parti étant secoué par les tensions et rivalités dont l'Etat fut le théâtre, et ne s'installe durablement à sa tête qu'en 68: le parti Baas domine alors la vie politique irakienne, devenant la principale force dirigeante du pays... Hassan al-Bakr cumule alors les fonctions de président de la République et du Conseil de Commandement Révolutionnaire, alors que Saddam Hussein est vice-président du CCR, chef des services de sécurité, et ne devient président qu'en 1979 à la démission du général Hassan al-Bakr. Toutefois, il est dés 1968 le deuxième homme du pays, et joue aussitôt un rôle majeur. Ainsi nous nous pencherons sur la période allant de 1968 à 2003 (date de la chute du régime installé par Saddam Hussein), puisque l'on peut estimer que son « règne » débute avant 1979, dés les années 1970.
[...] Par exemple, le monopole du parti dans l'approvisionnement en semences rend vital pour les paysans leur soumission. Nous savons aussi que les étudiants n'ont pas le droit de recevoir des bourses autres qu'irakiennes, et celles-ci sont destinées avant-tout aux militants. L'entrée dans les facultés dépend aussi de son adhésion ou non au parti : en effet, un système de points permet aux enfants de parents baasistes, et à ceux qui participent aux organisations pour la jeunesse, d'avoir des points supplémentaires pour l'équivalent du baccalauréat ; les facultés prennent en priorité ceux qui en bénéficient, et il devient quasiment impossible pour un non-baasiste d'entrer à l'université. [...]
[...] Le baasisme se déclare donc fortement opposé à ce qu'il nomme l'impérialisme, c'est-à-dire le bloc occidental vainqueur de la seconde guerre mondiale, et donc est ennemi de quiconque se compromet avec ces impérialistes. Toutefois, ce principe fondamental du parti baas perdra rapidement de son importance dans le régime irakien, jusqu'à être parfois renié dans les actes de Saddam Hussein (qui profite du soutien occidental lors de ses attaques contre l'Iran). C'est pourquoi nous avons choisi de ne pas aborder ici cet aspect, sujet qui par ailleurs mériterait une étude à part entière. [...]
[...] Le progrès et le bien-être apporté par les réformes perd son sens puisqu'il est complètement conditionné à l'adhésion de la population à la politique du parti. Les principes de laïcité, d'unité arabe ou d'égalité socialiste sont bafoués à plusieurs reprises, montrant le peu d'intérê Bibliographie Samir AL-KHALIL, Irak, la machine infernale, JC Lattès Philippe RONDOT, Que sais-je? L'irak, Presses universitaires de France Olivier CARRE, Le nationalisme arabe, Fayard G. HERMET, B. BADIE, P. BIRNBAUM, P. [...]
[...] Cette police secrète, après un conflit avec l'autorité politique au début du régime baasiste, fut remaniée par Saddam Hussein en 1973. Il la divisa en trois sections responsables devant le CCR, afin de pouvoir mieux contrôler cet organe. Ces sections sont l'Amn (Sûreté intérieure de l'Etat, qui signera un Traité d'amitié avec le KGB, afin d'être fournie en équipements, de pouvoir entraîner des hommes en URSS ou encore d'échanger des informations), l'Estikhbarat (Renseignement militaire, parfois chargé d'espionnage ou d'assassinats politiques) et enfin le Mukhabarat (Service de renseignement du parti) : cette dernière section est la plus importante car elle surveille les institutions même de l'Etat et du parti, telles la police, l'armée, les organismes de masse etc. [...]
[...] Le président a essuyé plusieurs fois des tentatives de renversement, et il est conscient que lui et le parti sont menacés s'ils font preuve de faiblesse. Pour assurer sa place, il développe une politique basée sur la peur, associée à des actions, parfois d'une très grande violence, et outrepassant largement les pouvoirs conférés à l'exécutif. A. Un gouvernement de la peur Une particularité de ce régime autoritaire et dictatorial est que le recours à la violence existe, mais qu'il est subtilement évité par la constance de la menace : la population est suffisamment soumise àˆ cette pression pour que le recours à la force soit au final inutile. [...]
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