Le parti Baas est un mouvement créé au début des années 1940 par deux hommes de confessions différentes : Michel Aflak, chrétien et Salah Al Din Bitar, musulman sunnite. En arabe, le terme signifie « renaissance ». Le mouvement naît à Damas, et apparaît en Irak dans les années 1950. Il repose sur deux piliers essentiels qui en constituent sa doctrine : la création d'une nation arabe unifiée, de l'Atlantique jusqu'à l'Irak, et la construction d'un socialisme antimarxiste fondé sur l'individu. Dès ses origines, le mouvement revendique également sa laïcité et se montre en faveur d'une démocratie pluraliste et d'élections libres.
C'est en 1953 que le mouvement Baas prend le nom de Parti Baas Arabe Socialiste. Après un échec en 1963, le Baas prend effectivement le pouvoir en Irak en 1968. Dès son accession au pouvoir, ce parti est marqué par la personnalité d'un homme, Saddam Hussein, qui s'impose par son charisme au sein du Conseil de Commandement de la Révolution, organe collégial décisionnaire du parti. L'homme n'accède au poste de président qu'en 1979, mais ses volontés imposent déjà depuis des années la direction des affaires irakiennes. Les premières années de son activité politique, alors qu'il n'est pas encore le dictateur qu'il deviendra par la suite, sont marquées par l'idéologie socialiste du baasisme. Pourtant, lorsqu'il accède aux plus hautes responsabilités, le dogme socialiste, laïc et démocratique semble un lointain souvenir. Certes, le parti Baas existe toujours, mais son rôle a radicalement évolué. Il est devenu une sorte de pouvoir exécutif parallèle, au service d'un seul homme : Saddam Hussein.
Quel rôle le parti Baas a-t-il alors détenu dans la formation et la direction d'un pouvoir autoritaire en Irak, de 1968 à 2003 ?
[...] Le rôle du parti Baas dans l'Irak de Saddam Hussein, 1968-2003 Le parti Baas est un mouvement créé au début des années 1940 par deux hommes de confessions différentes : Michel Aflak, chrétien et Salah Al Din Bitar, musulman sunnite. En arabe, le terme signifie renaissance Le mouvement naît à Damas, et apparaît en Irak dans les années 1950. Il repose sur deux piliers essentiels qui en constituent sa doctrine : la création d'une nation arabe unifiée, de l'Atlantique jusqu'à l'Irak, et la construction d'un socialisme antimarxiste fondé sur l'individu. [...]
[...] Pour conclure, il semble important de rappeler la différence fondamentale entre l'origine idéologique du mouvement baas, et son rôle effectif dans le régime autoritaire de Saddam Hussein. En effet, la volonté première du mouvement était la renaissance d'une nation arabe forte, constituée de populations éduquées et ayant accès également aux richesses de la société, dans un système démocratique. Mais l'obsession sécuritaire du maintien de l'ordre et de l'obéissance, dans un Etat encore trop jeune et trop faible pour supporter les divisions internes, a entraîné l'oubli de la doctrine première pour faire du parti Baas un outil du pouvoir dictatorial de Saddam Hussein, l'assise directe de son pouvoir par le contrôle et l'asservissement de la population. [...]
[...] En effet, le parti possède un système d'assise du pouvoir qui prend ses racines au cœur de la population. Les militants sont issus du peuple, et le côtoient quotidiennement. C'est pourquoi il leur est possible d'exercer une pression constante sur la vie de chacun. Ce système de contrainte explique pourquoi il n'est pas nécessaire pour le régime de recourir systématiquement à la force. L'intimidation, dans ce jeu de pouvoir, l'emporte en effet sur la force. La peur systématique des représailles entraîne la population à collaborer, dans la passivité et l'indifférence. [...]
[...] Enfin, le dogme laïc du parti baas est allégrement bafoué. Pour preuve, le gouvernement organise les commémorations de la naissance du prophète, et va jusqu'à rebaptiser le fondateur Michel Aflak, un chrétien orthodoxe, Ahmed et son enterrement se déroule selon le rite musulman - . consolidé par un parti soumis à la volonté de son dirigeant Au début de son règne Saddam Hussein fait preuve d'une violence inouïe, dans le but d'asseoir son autorité. Pourtant, il convient de briser l'image d'un pouvoir tyrannique extrêmement violent. [...]
[...] Le territoire irakien se couvre de nouvelles infrastructures : grands axes routiers, barrages et système d'irrigation pour la mise en valeur des terres cultivables, centrales électriques, ponts, aérodromes En dix ans, près de cent milliards de dollars sont investis dans ces infrastructures. Le PNB dépasse alors 2000 dollars par habitant, rattrapant de ce fait les pays dits semi-industrialisés Dans cette logique de modernisation, d'autres efforts fondamentaux sont réalisés pour la modernisation du pays. La terre est redistribuée aux paysans. L'agriculture est également modernisée, et des formations financées par l'Etat permettent aux paysans d'apprendre à se servir de leurs nouvelles machines. En 1980, l'Irak est ainsi près de l'autosuffisance alimentaire. [...]
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