Au contraire d'autres pays européens, la Grande Bretagne ne reconnaît pas à ses partis un statut de nature constitutionnelle, pour la raison simple qu'elle ne dispose pas d'une constitution écrite. Il peut paraître paradoxal de constater que c'est dans une des rares démocraties au monde à ne pas avoir de constitution écrite que l'opposition est la plus institutionnalisée.
Cependant, on dit assez fréquemment que « la constitution britannique c'est le bipartisme » : c'est un ensemble de coutumes fondées sur la pratique politique. Dès lors que l'on considère le bipartisme comme étant à la source du régime politique britannique, il devient essentiel de se pencher sur la question du statut de l'opposition. Du fait de la nature de la constitution britannique, on prendra le terme de statut dans son acception la plus large : un ensemble de règles non écrites qui déterminent la nature et la fonction de l'opposition dans le fonctionnement du régime parlementaire britannique. En effet, seule bénéficie d'un statut l'opposition parlementaire dite « loyale », visant à prendre le pouvoir dans les règles prévues par la coutume britannique. C'est donc la seule opposition parlementaire que nous étudierons dans cet exposé.
En quoi cette institutionnalisation de l'opposition est elle nécessaire dans le régime politique britannique ? Quelle est la conséquence de ce statut sur la vie partisane ? Quels sont les droits de l'opposition, mais aussi son rôle dans le jeu parlementaire ? Quelles garanties existent ?
[...] Quels sont les droits de l'opposition, mais aussi son rôle dans le jeu parlementaire ? Quelles garanties existent ? Une dictature élective : la nécessité d'un contre-pouvoir Les effets du mode de scrutin La sous-représentation de l'opposition Ce mode de scrutin entraîne une surreprésentation du parti vainqueur, une sous-représentation du 2nd parti et un écrasement des autres. La désignation de facto du PM lors des élections législatives entraîne correspondance entre la majorité électorale, la majorité parlementaire et la majorité gouvernementale. [...]
[...] C'est ce qui justifie le respect dans lequel est tenue l'opposition loyale de Sa Majesté en Grande-Bretagne, puisqu'elle a vocation à arriver un jour au pouvoir. Conclusion Le statut de l'opposition en Grande-Bretagne nous apporte des enseignements en ce qui concerne le fonctionnement du régime parlementaire britannique lui-même : le parlement est beaucoup moins une chambre législative que le lieu animé du débat entre majorité et opposition, presque plus le lieu de l'exécutif que du législatif. Ce contrôle, cette sanction ne se fait pas qu'au moment des élections, puisque l'opposition, par l'intermédiaire du shadow cabinet, élabore un programme de gouvernement alternatif tout au long de la mandature, pas seulement lors de la campagne électorale. [...]
[...] Et d'une certaine visibilité politique. L'opposition dispose de plusieurs moyens de faire valoir ses vues au parlement : - Les Opposition days : 20 jours par sessions parlementaires (17 premier parti pour le second), c'est l'opposition qui choisit l'ordre du jour à la chambre des communes. Lui permet de mettre dans le débat public des sujets qui lui tiennent à cœur. - Les Question time : 4 jours par semaine, l'opposition se voit accorder le droit de poser une série de questions au premier ministre et à son gouvernement, auxquelles ils sont tenus de répondre. [...]
[...] Bibliographie Sur l'institutionnalisation de l'opposition - Jacques Leruez, le système politique britannique, Armand Colin, Paris 331p, p17-p28 - Punnett R. [...]
[...] Et un devoir de proposition. La pratique du shadow cabinet permet aussi aux front benchers (ténors du parti d'acquérir une certaine spécialisation dans leur domaine. La publicité des débats permet d'offrir aux électeurs un vrai choix entre deux politiques alternatives. Dans le cas où le parti d'opposition gagnerait les élections, les statuts du labour comme du party tory leur imposent d'amener au gouvernement les membres du shadow cabinet (même si, en pratique, rien n'interdit au chef du gouvernement de les révoquer par la suite.) Ainsi, l'opposition en Grande-Bretagne, forcée à l'unité du fait du mode de scrutin, ne peut se cantonner dans une stratégie qui ne serait que critique. [...]
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