Lorsqu'en 1389, des observateurs rapportèrent à Charles V la retraite ottomane face aux Serbes chrétiens, il fit sonner les cloches de France en leur honneur. Pourtant, la retraite n'était due qu'à la mort du Sultan tué par le serbe Milos Obilic pour venger la défaite de son peuple et la mort du prince Lazar. Quatre siècles et demi plus tard, la France, captivée par la Révolution grecque, ne prêta guère attention à la première révolte chrétienne nationaliste contre l'Empire ottoman.
Dans quelle mesure la compétition entre les institutions politiques et religieuses pour étendre leurs sphères d'influence a-t-elle nourri le nationalisme, cette volonté de faire coïncider les frontières de l'État avec celles de la nation ?
[...] Il fallut attendre la révolte d'Obranovic, motivée par les massacres et la taxation outrancière de l'homme malade de l'Europe craignant un complet chrétien des 1817, pour atteindre ce compromis. En effet, Obranovic mena la même lutte que son défunt rival jusqu'à ce que le Sultan cède en 1829 face au traité d'Adrianople (imposé par les Russes), accordant aux Serbes l'autonomie. Les taxes furent remplacées par un impôt annuel et Milos devint prince héréditaire de la principauté. La proposition la moins progressiste des outsiders fut ainsi intégrée par l'institution établie[7]. [...]
[...] L'institution établie est l'Empire ottoman, remis en question par Karageorges puis Milos Obranovic (kneze et éleveur aussi, qui le tua[6] et remplaça en 1817), soutenus par l'Eglise serbe. Si la nation se construisit en opposition aux Turcs, instrumentalisant son statut de peuple chrétien donc potentiel allié auprès des puissances européennes, elle se construisit aussi en opposition aux grecs, dont la mainmise sur le clergé faisait de l'Eglise serbe un outsider, les hautes fonctions étant monopolisées par les phanariotes, élites commerçantes présentées par les nationalistes comme les agents riches et impopulaires de l'Empire Ottoman, ayant supplanté la vraie religion. [...]
[...] Rôle des institutions dans la sociogenèse de l'État et du nationalisme serbe Lorsqu'en 1389, des observateurs rapportèrent à Charles V la retraite Ottomane face aux Serbes chrétiens, il fit sonner les cloches de France en leur honneur. Pourtant, la retraite n'était due qu'à la mort du Sultan tué par le serbe Milos Obilic pour venger la défaite de son peuple et la mort du prince Lazar. Quatre siècles et demi plus tard, la France, captivée par la Révolution grecque, ne prêta guère attention à la première révolte chrétienne nationaliste contre l'Empire Ottoman. [...]
[...] A l'heure où celle du Kosovo relance la polémique sur la nationalité serbe - celui-ci étant son cœur historique l'étude du rôle des institutions dans ce processus montre à mon sens la non-spécificité du nationalisme dans les Balkans, contrairement à la thèse d'Huntington. Bibliographie non exhaustive sur la Serbie BAX Mart, “Religious Regimes and State-Formation: towards a research perspective”,in Eric Wolf, Religious Regimes and State-Formation in Yugoslavia, Albany, 1991; CASTELLAN Georges, Histoire des Balkans, XIVe- XXe siècle, Fayard, Paris JELAVICH Barbara, History of the Balkans tome 1,Cambridge University Press, New York Evêque orthodoxe chargé de diriger les conciles et synodes de provinces (métropoles) BAUDE Benjamin, Christians and Jews in the Ottoman Empire: the functioning of a plural society, t.1 (NY 1982) "Gorski Vijenac”(la couronne de la montagne) décrit la révolte monténégrine contre les turcs, et l'héroisme serbe C'était l'un des 4 dahis, chefs des janissaires tués par Milenko Stojkovitch qui envoya leurs têtes au Sultan Selim III La victoire ottomane provoqua l'émigration de nombreux serbes, les Hasbourgs leur garantissant l'autonomie bcdfNè X ëÓ¾¤?v]vAvAv(A1h"$“hÎO"B* OJ[7]PJQJ[8]^J[9]_HÿmH phsH 7h"$“hÔ8M5?B* OJ[10]PJQJ[11]\?^J[12]_HÿmH phsH 1h"$“hátÁB* OJ[13]PJQJ[14]^J[15]_HÿmH phsH 1h"$“hÔ8MB* OJ[16]PJQJ[17]^J[18]_HÿmH phsH (hôúhÎO"CJ0OJ[19]QJ[20]^J[21]_HÿmH sH 2hôúhátÁ5?CJ0OJ[22]QJ[23]\?^J[24]_HÿaJmH sH (hôú5?OJ[25]QJ[26]\?^J[27]_HÿaJmH sH .h" Cet acte commenca la longue vendetta opposant les deux dynasties. [...]
[...] Vétéran de la guerre austro-ottomane[5], il fut soutenu par la Russie craignant l'alliance franco-turque, entrainant une répression après la prise de Belgrade en 1806 (bataille de Michar, considérée comme l'aube du nationalisme serbe), mais l'intermittence du soutien russe entraina leur défaite. Ces révoltes furent des mouvements nationaux (Cf.E. Guellner) impliquant l'union de paysans partageant des croyances et contestant l'autorité ottomane avec les intellectuels parias souffrant de déclassement social, qui légitimèrent le mouvement (lutte chrétienne contre l'oppresseur musulman et revitalisation culturelle). [...]
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