Tel est le rôle qu'est censé jouer le HCR : se prononcer sur le statut juridique des demandeurs d'asile ayant fui leur pays, déterminant ainsi si ces personnes pourront ou non jouir de la protection accordée aux réfugiés. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés a été créé en 1950 par l'ONU dans le but de trouver des solutions aux problèmes des réfugiés dans le monde, de sauvegarder leurs droits et de préserver leur bien-être. Le HCR s'appuie notamment sur un instrument juridique : la Convention de Genève de 1951. A l'origine, la création du HCR dans l'après-guerre répondait à l'arrivée croissante des réfugiés d'Europe de l'Est. L'organisation gérait alors environ un million de personnes. Aujourd'hui son rôle a bien changé, dans la mesure où le HCR aide plus de 20 millions de réfugiés à travers le monde.
Après l'effondrement du bloc communiste dans les années 1990, un tournant notable s'est manifesté dans les mouvements migratoires de réfugiés. Sont apparues de véritables migrations de crises, c'est-à-dire des déplacements massifs de populations suite à des catastrophes d'ordre politiques (guerres, génocides…), humanitaires ou écologiques (famines, tsunami…). Ainsi l'action du HCR a du trouver une nouvelle logique dans ces bouleversements internationaux.
Dans quelle mesure pouvons-nous affirmer, aujourd'hui, que l'action du HCR est restée conforme à ses principes défendus dans la Convention de 1951 ? Car si la conjoncture internationale implique une nécessaire évolution de son action dans le monde, son rôle s'est avéré à de nombreuses reprises ambigu voire parfois largement contestable.
[...] Si la présence du HCR est nécessaire dans les situations de crises, si son action a permis d'apporter des solutions concrètes à plusieurs millions de réfugiés depuis cinquante ans, sa politique est cependant ambiguë et parfois contestable. Dans un premier temps, il faut signaler le décalage manifeste qui existe entre la théorie, fixée par la Convention de 1951, et les difficultés rencontrées sur le terrain. Plusieurs thèmes peuvent être évoqué, dont celui de la sécurité. Le but premier du HCR est bien de protéger les réfugiés. [...]
[...] Pourtant le HCR a souvent une position d'arbitre entre le Nord et le Sud. Précisons avant tout qu'à la différence des ONG, le HCR est surtout financé par les états, et principalement par les pays occidentaux. La politique de l'Europe étant de plus en plus sécuritaire, il semble malheureusement que le HCR aille dans le même sens, encourageant le retour dans le pays d'origine des migrants, limitant la délivrance du statut de réfugié, approuvant la création des camps dans les pays limitrophes aux pays en crise. [...]
[...] Ces morts sont une terrible tragédie que rien ne justifie s'est malheureusement contenté de déclarer Kofi Annan. Sources * Livres AGIER Michel, Aux bords du monde, les réfugiés, Flammarion CAMBREZY Luc, Populations réfugiées, de l'exil au retour, IRD HCR, Les réfugiés dans le monde ; les personnes déplacées : l'urgence humanitaire LASSAILLY-JACOB Véronique, Déplacés et réfugiés, la mobilité sous contrainte, IRD SIMON Gildas, Géodynamique des migrations internationales dans le monde, PUF WITHTOL Catherine, Atlas des migrations dans le monde, Autrement * Presse UNHCR, Réfugiés, Courrier International Le Monde France 24 * Sites Internet www.unhcr.fr www.migreurop.org http://terra.rezo.net/ * Film documentaire LE HOUEROU Fabienne, Hôtel du Nil, voix du Darfour, Wapiti Productions (à voir gratuitement sur Internet : http://video.google.fr/videoplay?docid=1521692904445157252). [...]
[...] Plus de 500 ONG ont un contrat avec le HCR, ce qui implique une organisation stricte, surtout lorsqu'il s'agit par exemple de mettre en place le rapatriement de plusieurs milliers de réfugiés. De même, il se peut que le HCR soit obligé de collaborer avec les forces militaires en cas de conflits dans la région, pour essayer au maximum de préserver la sécurité du camp. Enfin, soulignons le dernier acteur avec lequel le HCR doit coopérer : il s'agit du réfugié lui-même. [...]
[...] La question, faute de preuves objectives, reste ouverte. Dans tous les cas, il est sûr qu'un décalage manifeste persiste entre l'image reluisante donnée par les HCR de ses propres actions une organisation internationale efficace et cohérente et la vision des réfugiés eux-mêmes. Citons, à titre d'exemple, la catastrophe survenue en décembre 2005 au Caire, dans le parc Mostafa Mahmoud. Plus de 25OO réfugiés manifestaient passivement pour protester contre leurs conditions de vie et pour demander la réinstallation dans un pays tiers. [...]
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