On a coutume de citer Robert Brasillach parmi les plus illustres intellectuels collaborationnistes de la Seconde Guerre mondiale. Avant toute chose, interrogeons nous sur la définition d'un « intellectuel ». Même si le mot en lui même voit le jour bien avant, c'est l'Affaire Dreyfus, qui divise l'opinion en profondeur au cours de l'année 1898, qui officialise l'usage commun du terme. En effet, le tournant du siècle a vu l'apparition de l'intellectuel moderne et la mise en œuvre de nouveaux moyens d'expression, qui vont du manifeste collectif à la constitution de ligues militantes, en passant par un usage intensif des médias modernes. Un intellectuel, c'est une personne qui, par une activité de l'esprit (arts, sciences, littérature, philosophie), entend proposer à la société toute entière (donc de manière universelle) une analyse, une direction, une morale. Ce sont des individus « engagés » dans l'action politique ; c'est cette notion d'engagement qui a fini par être le critère permettant d'attribuer au savant, à l'écrivain, à l'artiste la qualification d'intellectuel. Ce dernier défend des principes, des idées, une morale, souvent de manière très passionnée. C'est ce que leur reproche Julien Benda dans un livre fondateur, La Trahison des clercs (1927), qui considère qu'en mettant leur notoriété au service de leurs passions politiques particulières, les clercs, entendons les intellectuels, s'éloignent de leur noble mission, qui est de défendre les valeurs universelles, et la raison. « Notre siècle aura été proprement le siècle de l'organisation intellectuelle des haines politiques ». Ces « clercs de forum » comme il les appelle, oublient la cause abstraite et désintéressée de l'universel pour « le culte du particulier », les passions « de race » (antisémitisme, xénophobie, nationalisme juif) et les passions nationales (nationalisme, militarisme …). Au début des années Trente en France, dans un contexte de crises économique, politique et sociale qui succède à une période de Belle Epoque, les intellectuels de droite cherchent à faire entendre leur désarroi auprès de tous les français. En Juin 1940, lorsque la France est définitivement vaincue par l'armée allemande, ils sont mus par une immense déception et accusent la « molle démocratie » d'être à l'origine de tous les maux. Ainsi, il n'est pour eux, qu'une seule solution : s'engager ardemment dans la collaboration aux côtés du Maréchal Pétain, qui prend les pleins pouvoirs le 16 Juin 1940.
[...] En Juin 1940, lorsque la France est définitivement vaincue par l'armée allemande, ils sont mus par une immense déception et accusent la molle démocratie d'être à l'origine de tous les maux. Ainsi, il n'est pour eux, qu'une seule solution : s'engager ardemment dans la collaboration aux côtés du Maréchal Pétain, qui prend les pleins pouvoirs le 16 Juin 1940. Que signifie s'engager dans la collaboration ? Dans le vocabulaire politique contemporain, le terme collaborateur est presque devenu synonyme de fasciste. [...]
[...] Le point de vue rétrospectif En se plaçant d'un point de vue rétrospectif par rapport au procès, on peut tirer plusieurs conclusions quant à l'engagement de Robert Brasillach et de son talent littéraire dans la collaboration intellectuelle. Son exécution qui, en 1945, remplissait une fonction symbolique, fini, au fil des années, par rendre les débats plus confus. Il avait usé de talents journalistiques pour défendre la présence de l'ennemi sur le territoire français. La trahison en 1945 était passible de la peine capitale. [...]
[...] Il croit aux valeurs de la droite telles que l'autorité, la militarisation, l'antiparlementarisme, et éprouve une grande répulsion à l'égard de certains hommes qui ne suivent pas la collaboration. Il suggère la brutalité dans le fond comme dans la forme. Ceci passe par l'instauration d'un parti unique, qu'il définit dans son éditorial du 9 Octobre 1942: Ou bien un parti prend le pouvoir, légalement ou non, et absorbe petit à petit tous les autres. Ou bien le gouvernement prend l'initiative de la fusion, comme en Espagne Ce parti doit se rassembler derrière un chef, doté des plus larges pouvoirs. [...]
[...] Encore un instant de bonheur. Nous goûtions ces minutes mortelles, enchantées qu'elles fussent mortelles, ivres de nos proches souvenirs, ivres de l'amitié, de la camaraderie, des découvertes les plus profondes, de la frivolité merveilleuse de la vie Cet enthousiasme pour la vie mérite d'être souligné, car le basculement du jeune homme dans la collaboration se fera dans l'espoir de retrouver ces moments chaleureux, décrits dans son ouvrage Notre avant-guerre. Les jeunes de droite se rassemblent dans un cercle des Amis et ils commencent, au début des années 30, à entrevoir un monde moins libre moins pur En 1935, il fait un séjour en Allemagne où il est invité avec quelques autres intellectuels français, à assister au Congrès du Parti national- socialiste à Nuremberg. [...]
[...] Robert Brasillach : un intellectuel dans la collaboration Sommaire Introduction Chapitre premier : l'engagement de l'homme dans la collaboration I. Une trajectoire biographique qui s'imbrique dans un contexte historique particulier A. Le contexte historique B. La trajectoire biographique II. Quels éléments de l'idéologie fasciste attirent Robert Brasillach dans la collaboration avec l'ennemi ? A. L'attrait du fascisme et du national socialisme B. Les haines de Robert Brasillach Chapitre second : L'engagement du talent littéraire de Robert Brasillach dans la collaboration I. [...]
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