La Révolution des Œillets est une révolution portugaise dite « pacifique » faisant suite au coup d'État fomenté par des militaires progressistes le 25 avril 1974. Depuis 1932, le Portugal vit sous une dictature dirigée tout d'abord par António de Oliveira Salazar jusqu'en 1968, puis par Marcelo Caetano. Les tentatives de réforme politique de ce dernier ont été annihilées par l'inertie du régime et surtout l'omnipotence de la police secrète et militaire, la PIDE. Au début des années soixante-dix, le Portugal est enlisé dans une situation difficile.
D'un point de vue économique, le pays souffre de sous-développement économique en raison d'une gestion excessivement prudente des dépenses publiques par Salazar. Le régime maintient une politique de conditionnement industriel qui a pour effet le monopole du marché portugais de certains groupes industriels et financiers (gouvernement Ploutocratique). D'un point de vue politique, la contestation et l'aspiration profonde du pays à la démocratie croissent, malgré la répression (prisonniers politiques) et la diaspora de l'opposition, notamment en France.
Enfin, la crise coloniale déstabilise le pays. Salazar s'est engagé dans des guerres coûteuses pour préserver l'Empire lusitanien. La guerre coloniale, perçue comme un facteur d'immobilisme, devient le terreau de la révolution par les dissensions qu'elle crée dans la société civile et militaire.
[...] D'avril 1974 à septembre 1975, six gouvernements provisoires se sont succédé et les partis politiques ne cessent de s'affronter autour de la question du futur régime et de leurs programmes économiques. Ainsi, alors que pour le M.F.A. et le Parti Communiste, il faut accélérer le mouvement révolutionnaire, pour les partis plus modérés tels que le Parti Socialiste, il faut au contraire donner au plus vite la parole au peuple par des élections libres. Ces dernières ont lieu en avril 1975 et voient le triomphe du centre et du centre gauche (PPD et PS). [...]
[...] b. Le facteur déclencheur : une initiative des militaires Parce qu'ils désirent restaurer la démocratie, intégrer le Portugal à l'Europe et résoudre la question coloniale, plusieurs groupes de militaires envisagent, dès 1973, de fomenter un putsch. On parle du Mouvement des Capitaines. La toute première réunion clandestine des Capitaines d'Avril se déroule en Guinée Bissau, le 21 août 1973. Elle est suivie d'un autre rassemblement, le 9 septembre 1973, au Portugal, qui voit naître le Mouvement des Forces Armées (MFA). [...]
[...] Timor-Est, sitôt évacué par les Portugais, est envahi par les Indonésiens. La révolution des Œillets a ainsi mis un terme à ce qui restait de l'empire portugais ; seules les Açores et Madère demeurent des territoires d'outre-mer portugais. Une volonté de mise en place d'une démocratie pluraliste dans un contexte d'instabilité politique Certes un des handicaps qui pesaient sur la vie politique portugaise a été levé avec l'accession à l'indépendance des anciennes colonies, mais la situation interne est toujours instable. [...]
[...] Enfin, le 26 avril, est publiée la loi d'amnistie pour les crimes de nature politique. Les prisonniers politiques sont ainsi libérés et des dirigeants des partis politiques en exil tels que le socialiste Mário Soares et le communiste Alvaro Cunhal, sont autorisés à rentrer au Portugal. Le 26 avril, le MFA et la Junte rendent public le Programme du Mouvement des Forces Armées Ce dernier reconnaît la nécessité de mettre un terme à la guerre, réclame l'auto-détermination des colonies et garantit que le pouvoir sera remis aux civils à l'issue de la tenue d'élections libres. [...]
[...] Caetano s'est réfugié dans la caserne principale de la gendarmerie de Lisbonne et finalement accepte de remettre le pouvoir au général Spínola pour qu'il ne tombe pas dans la rue». Caetano est alors immédiatement exilé vers le Brésil. Seule la police politique PIDE oppose une résistance armée, qui occasionne la mort de six personnes, les uniques victimes de cette révolution. Cette résistance de la PIDE est réduite durant la nuit. Les conséquences de la révolution a. Renversement de l'Estado Novo et mise en place de nouvelles institutions Le 26 avril 1974, le Général Spínola annonce la formation d'une junte de salut national sous sa présidence. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture