Marcel Gauchet, philosophe et historien est né en 1946. Il devient en 1980 rédacteur de la revue Débat et publie la même année, Les droits de l'homme ne sont pas une politique. Il est depuis 1989 membre du centre de recherche Raymond Aron et directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Parmi ses ouvrages les plus importants, on note : La révolution des Droits de l'Homme, 1982, Le désenchantement du monde, 1985, La démocratie contre elle-même, 2002.
[...] En effet, au 16ème siècle, le pouvoir monarchique faisait déjà face à une révolution religieuse qui voyait émerger le culte de la conscience individuelle. On passe selon Marcel Gauchet, du droit de Dieu au droit de citoyen même si on ne peut encore attribuer à l'homme des fonctions politiques. On observe une véritable séparation entre le monde de l'église et le royaume, c'est-à-dire la politique. Ce qui change désormais, c'est le rôle prééminent accordé à l'individu dans la mesure où tous les liens de médiation envers Dieu ou le roi sont supprimés. [...]
[...] Parmi eux, La Fayette, Sieyès, Mirabeau, Robespierre Le débat ne prend pas fin en 1789 dans la mesure où la déclaration est réécrite en 1793 (et insiste sur la dimension égalitaire) et 1795 (supprime le premier article de 1789 et marque le retour au suffrage censitaire). La proclamation des droits de l'homme en août 1789 permet de mettre fin à l'ancien régime mais laisse place à un régime Dire que ça dure jusqu'en 1793 avec les deux autres déclarations et quels régimes pendant cette rédaction ? Problématique : en quoi les droits de l'homme ainsi déclarés instaurent une véritable révolution ? Quelle est leur portée ? [...]
[...] Gauchet, participe également du retournement de la démocratie contre elle-même. L'école tend à considérer les élèves comme des individus (alors que pour Gauchet, être individu est un processus lent), et favorise donc l'individualisme plutôt que le caractère collectif nécessaire à la société. Enfin, le dernier dilemme auquel la démocratie est aujourd'hui confrontée est ce qu'il appelle le paradoxe du désengagement politique L'exercice de la démocratie a tendance à baisser en même temps que les principes des droits de l'homme triomphent. [...]
[...] Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents Après l'égalité, on reconnaît la liberté, qui est garantie à l'article 4 : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. [...]
[...] Au regard de l'évolution des droits de l'homme, peut-on parler d'une déclaration vraiment universaliste ? L'universalisation des droits de l'homme doit permettre à tous les citoyens du monde d'user des mêmes droits mais cette idéologie ne peut s'exporter si elle reste rejetée dans certaines régions du monde. Ce qui est reproché aux droits de l'homme, c'est la vision occidentale qu'ils entendent faire triompher. Certains parlent même d' ethnocentrisme occidental ou de néocolonialisme idéologique Ainsi, certains pays d'Asie qui refusent de voir leur système culturel dominé par des principes occidentaux font appel aux valeurs traditionnelles de la famille, du groupe, de la hiérarchie et qui s'opposent ainsi au système de contrat social. [...]
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