L'histoire des Hommes, faite d'incertitude et de surprises, se construit dans les révoltes, particulièrement lorsque celles-ci se muent en Révolutions. Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, jeune vendeur tunisien victime des violences policières, s'immole par le feu, en signe de protestation. Ce geste désespéré qui a profondément choqué la communauté tunisienne, tout comme le reste du Monde arabe, est l'élément déclencheur d'une série de révoltes qui vont secouer bon nombre de pays du Monde arabe. Le « printemps arabe », voilà le nom donné à cette multitude de soulèvements qui ont énormément bouleversé ces régions.
[...] Ainsi, il serait faux de penser qu'une révolte ne fait jamais une révolution. De par sa violence, et de par les acteurs initialement concernés, une révolte est un point de départ indéniable d'une révolution. Pour autant, même s'il faut repenser la définition de révolution, seulement très peu des soulèvements qui ont touché les pays arabes depuis plus d'un an semblent mériter le substantif de révolution : principalement la Tunisie et l'Egypte. La question est plus complexe pour la Libye où l'après Kadhafi n'est pas marqué par un changement radical de système, bien que la violence et la détermination du peuple aient laissé croire à une révolution. [...]
[...] La révolte, c'est l'indignation qui pousse à la rébellion contre l'autorité. Dans plusieurs cas, mais pas dans tous, une révolte peut faire une révolution, en provoquant un changement radical, en retournant le sablier pour reprendre l'expression de Jean Dubuffet. Même si une révolte peut être un point de départ à une révolution, les conditions mêmes de l'expression d'une révolte peuvent aussi la freiner dans sa tournure révolutionnaire, et ainsi : une révolte ne suffit pas à faire une révolution. Afin de nous interroger sur ces liens entre révoltes et révolutions, nous nous appuierons sur un dossier portant particulièrement sur les évènements survenus depuis décembre 2010 dans les pays du Monde arabe, évènements désignés sous l'appellation de printemps arabe Ce dossier se compose de plusieurs types de documents : des articles de journaux tout parus en 2011-2012 (document 4 : Le Figaro, document 7 : L'Humanité, documents 10 et 11 : Le Monde), mais aussi des éditoriaux (documents 6 et 8 : L'Express). [...]
[...] En réalité, il s'agit de révolutions, car elles ont permis d'entrer dans une ère de transition démocratique. Christian Marikian en vient même a affirmer que la Tunisie se constitue comme le modèle démocratique appliqué au Sud (document 6). Tout comme en Égypte, les révolutions ont insisté sur la nécessité d'instaurer un régime politique basé sur la légitimité démocratique, avec un pluralisme politique et des élections libres (document 1). Il y a révolution puisque les différentes révoltes du printemps arabe ont fait tombé des dictateurs installés depuis longtemps à la tête du pays, et étant arrivés au pourvoir, pour la plupart, de manière peu démocratique : Kadhafi (1969), Saleh (1978), Moubarak (1981), Ben Ali (1987) (document 2). [...]
[...] Ainsi, des avancées ont été faites dans divers domaines. Au Maroc par exemple, comme l'explique Christian Makarian (document le roi Mohammed VI a pris les devants en concédant des avancées démocratiques pour répondre à la volonté de réformes politiques portées par le peuple dès le 20 février 2011 (document 2). De plus, pour éviter la dérive révolutionnaire, certains dirigeants des pays du Monde arabe secoués par des mouvements de mécontentement ont accepté de se remettre en cause, dans un souci d'avancée démocratique. [...]
[...] À partir de là, les révoltes de quelques pays, principalement la Tunisie et l'Égypte, possèdent les caractéristiques des révolutions (document de par leur intensité et leurs effets, bien que leur définition diffère un peu des grandes révolutions historiques. Ces deux révolutions de type nouveau sont avant tout des révolutions éclair, qui sont apparues de manière tout à fait imprévisible, puisque la stabilité semblait caractériser ces pays. Les dirigeants politiques ont succombé face à de tels évènements auxquels ils n'étaient pas préparés, et de façon plutôt expéditive, puisque Ben Ali a quitté le pouvoir au bout d'un mois, Moubarak moins de trois semaines après les premières manifestations Dans les deux cas, le peuple, indigné par sa propre misère, en donnant une dimension éminemment politique à des revendications au départ sociales (document l'a emporté sur des pouvoirs politiques qui se pensaient invincibles (documents et 6). [...]
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