Avant de se demander si la révolte peut être un droit, il s'agit de définir les notions de révolte et de droit. Ainsi, la révolte est une manifestation d'insoumission, de désobéissance envers une autorité supérieure (ici, l'Etat). Elle est donc synonyme de rébellion. Elle peut être ponctuelle voire fréquente (c'est pourquoi on parle souvent de révoltes, au pluriel). Elle fait aussi la démonstration sur un mode violent des revendications d'un groupe, démonstration ayant pour cause la dénonciation d'une injustice, d'une inégalité perpétrée par une autorité qu'elle juge de fait illégitime, et pour objectif la réparation de cette injustice par la remise en question de cette même autorité. Il faut cependant distinguer la notion de révolte de celle de révolution. Une révolution est un bouleversement violent et brusque qui a pour but d'instaurer un ordre nouveau de manière irréversible ; par la révolution, on change de type de régime politique, ce qui n'est pas le cas avec la révolte. Une autre différence majeure réside dans le fait que la révolte peut se concevoir de manière individuelle : on peut, à titre personnel, se sentir révolté par telle ou telle injustice, sans pour autant passer à l'acte violent qui, dans ce cas, serait assimilé à un délit, un crime isolé. Un agrégat de révoltes peut mener à terme à une révolution.
[...] Il faut cependant distinguer la notion de révolte de celle de révolution. Une révolution est un bouleversement violent et brusque qui a pour but d'instaurer un ordre nouveau de manière irréversible ; par la révolution, on change de type de régime politique, ce qui n'est pas le cas avec la révolte. Une autre différence majeure réside dans le fait que la révolte peut se concevoir de manière individuelle : on peut, à titre personnel, se sentir révolté par telle ou telle injustices, sans pour autant passer à l'acte violent qui, dans ce cas, serait assimilé à un délit, un crime isolé. [...]
[...] Cette révolte de l'homme et du citoyen prend forme dans l'acte de désobéissance civile telle qu'elle a été définie notamment par Henry David Thoreau. La désobéissance civile est une des résistances possibles à l'oppression ; elle est en général publique et aussi non violente, ce qui en fait une seconde forme de révolte. Si l'on se réfère toujours à l'article 44, la résistance à l'oppression serait plutôt assimilée à cette désobéissance, de préférence à la pure révolte (violente par essence). Tout en restant de fait illégale, elle est légitime. [...]
[...] La révolte ne peut pas trouver de légalité dans une démocratie en utilisant la violence pour parvenir à ses fins. La violence doit d'ailleurs être distinguée de la force ; ainsi, la force peut agir au service de la loi, pour le bien commun (c'est la force de la démocratie ; Max Weber l'appelle la violence légitime La loi peut être imposée par la force, car elle est toujours, par définition, dans son bon droit La violence au contraire n'est pas dans le droit. [...]
[...] La critique de Kant envers le bien-fondé de la révolte concerne la république, qui est un Etat de droit. L'Etat est législateur, il fait le droit et la loi. On peut se demander si le peuple qui se révolte a vraiment la légitimité requise pour instituer à son tour le droit ; est-ce à lui de dire le droit ? Si oui, le problème de la légitimité est posé : le peuple révolté qui s'érige en législateur n'est pas légitime aux yeux du droit puisqu'il s'est autoproclamé comme tel. [...]
[...] Si la révolte reste un moyen illégal de manifester son désaccord avec la politique d'un gouvernement dans le sens où il n'y a pas de loi qui l'institue, il n'en est pas moins vrai qu'elle constitue un des droits naturels de l'homme (et aussi, comme on le verra, du citoyen) et que, par conséquent, elle peut être considérée, dans certains cas, comme un moyen légitime de se faire entendre, quand les autres modes d'expression ne sont plus possibles. Tout d'abord, la révolte peut être perçue comme une émancipation, un mouvement libérateur de l'homme contre les abus de l'Etat. [...]
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