Il est aujourd'hui difficile de donner une définition précise du gaullisme. Est-ce une philosophie ? Un idéal ? Une méthode d'action ? Une doctrine ? Un ou des partis ? Ou seulement la fidélité à un homme ? Il n'est pas simple d'apporter une réponse à ces questions car un des traits du gaullisme est précisément d'échapper à la rigueur des définitions. La définition qui me paraît la plus pertinente est celle que donne René Rémond dans son dernier livre Les droites aujourd'hui : « la gaullisme est une vision globale du politique - ou encore une culture politique - dont les composantes majeures sont la grandeur de la France, l'unité de la nation, la primauté de l'Etat, la souveraineté du peuple exprimé par le suffrage de tous les citoyens, un préjugé favorable pour la modernité, la nécessité du changement, et l'impératif de réforme ».
En m'appuyant sur cette définition j'essayerai tout d'abord de montrer la place qu'occupe encore le gaullisme dans la société civile et l'espace politique, pour ensuite poser la question de sa survie dans un espace politique français en constante évolution.
[...] C'est pourquoi les journalistes et observateurs parlent de néo-gaullisme pour qualifier ceux qui évoquent encore les idées gaulliennes. En fait, je pencherai plus pour la thèse de Jean Charbonnel, ancien ministre de de Gaulle et de Pompidou, pour qui il ne reste plus du gaullisme qu'une histoire exemplaire, et un certain nombre de références En effet, entre une droite au pouvoir qui a galvaudé son héritage et un gaullisme de gauche qui n'a pas voix au chapitre, cette culture politique semble bel et bien avoir fait son temps. [...]
[...] En 2000, les personnalités contemporaines jugées les proches du gaullisme sont Jacques Chirac (33 Charles Pasqua (26 suivis de Philippe Séguin et Valéry Giscard d'Estaing (tous deux 16 Édouard Balladur (15 et Jean-Pierre Chevènement (13 Le général de Gaulle se targuait de n'appartenir à personne ; aujourd'hui c'est plutôt le gaullisme qui n'appartient plus à personne. Selon le même sondage les partis politiques les plus proches du général seraient le RPR (36 loin devant le RPF de Pasqua (19 et le MDC de Chevènement (11 Mais ils sont surtout maintenant à ne voir aucun héritier particulier au gaullisme. II. Le gaullisme, une culture politique viable ? A. [...]
[...] Après tout, c'est peut-être le destin de toute conception du politique se rattachant à celle d'un seul et unique homme. [...]
[...] En fondant le RPF, Charles Pasqua, l'un des fondateurs du RPR, a rompu avec ce parti par hostilité à la cohabitation et à l'Europe. Actuellement ce parti regroupe 7 députés et 1 sénateur. Notons aussi l'existence du RIF (rassemblement pour l'Indépendance et la souveraineté de la France), minuscule parti souverainiste gaulliste, qui a envoyé un député au Parlement Européen. À gauche, ou plutôt au centre, on ne trouve plus guère que le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement qui se réclame encore un tant soit peu du gaullisme. [...]
[...] Au 1er tour des dernières élections présidentielles de 2002, Jean-Pierre Chevènement a recueilli des suffrages. On le voit donc le gaullisme aujourd'hui sur la scène politique française n'est plus qu'un néo-gaullisme que quelques organisations politiques adaptent à leur sauce. B. Le gaullisme dans l'opinion publique En des Français estimaient que l'action du général de Gaulle avait encore des conséquences très ou assez importantes pour le pays. Selon un sondage Sofres publié dans le Figaro Magazine le 10 novembre 2000, ils sont à partager cet avis, soit une hausse de Il semble donc que les Français sont loin d'avoir évacué l'influence du gaullisme sur la vie politique. [...]
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