La Restauration de Meiji : passage de l’Époque Edo à l’Ère Meiji

Résumé du document

Le Japon, actuellement troisième économie mondiale, est une île située à l'est de la Chine et compte plus de 127 millions d'habitants. Je m'intéresserai, dans le cadre de ce travail, aux éléments qui ont fait entrer le Japon, le 3 janvier 1868, dans une nouvelle ère à la suite d'un coup d'État, période que les historiens ont nommée « Restauration de Meiji » (du nom posthume que prendra l'empereur « restauré », Mutsuhito).
Plusieurs changements suivent la transition du Japon des Tokugawa à celui de Meiji : le passage du féodalisme à une bureaucratie centralisée, l'ordre social reconstruit, les samurais qui laissent place à une armée de circonscrits, l'établissement d'usines, l'encouragement du commerce et enfin l'éducation de style occidental dans les écoles d'État.

Extraits

[...] Le but subjacent de telles manoeuvres, organisées par un habile maniement de la rencontre des intérêts et des ambitions du suzerain et ceux des vassaux, est donc d'atteindre la stabilité politique du pays et, une fois cet ordre stable instauré, de le maintenir. Dessein qui a merveilleusement bien abouti puisque, sous le règne des Tokugawa, le Japon a connu une période de paix de 250 ans, à l'exclusion de quelques petites révoltes paysannes. Cette période de l'histoire japonaise est donc comparable à une partie de la nôtre, car il s'agissait aussi alors d'un système féodal dans lequel le suzerain est entouré d'un ou plusieurs vassaux. Dans le cas des Tokugawa, ces derniers comptaient 82 vassaux en 1614 et 145 en Op. [...]

[...] La formation du système monde, Bruxelles, Editions de l'Université de Bruxelles p VIE, Michel, op. cit., p Géographie politique : la Restauration de Meiji : passage de l'Époque Edo à l'Ère Meiji Laurent Santin noblesse de techniciens essentielle au fonctionnement de l'administration du Shogun et occupent la fonction d'une bourgeoisie occidentale, qui ne s'est pas encore développée17. En outre, la population est composée de quatre ordres fonctionnels : guerriers, paysans, artisans et marchands qui reposent sur le principe de la fixité héréditaire des statuts »18. [...]

[...] La question, qui m'a servi de point de départ à l'élaboration de ce travail, est la suivante : comment le Japon est-il passé d'une structure féodale à un État moderne et centralisé ? L'hypothèse sous-tendant cette brève étude pose pour sa part que la sclérose sociétale a pris fin en raison d'un besoin endogène de rupture combiné à des pressions externes, faisant ainsi éclater le Japon féodal. II. Du Japon féodal au Japon moderne 1. L'ère Edo L'Époque Edo commence à la suite d'une bataille importante qui a eu lieu dans les environs du village de Sekigahara, situé non loin de Kyoto en 1600 et qui a established the political foundation for two and a half centuries of Tokugawa rule La raison de la stabilité qu'a connue le Japon sous la dynastie des Tokugawa s'explique par le lien qui unissait le Bakufu le gouvernement central et ses domaines (ou fiefs), les han5. [...]

[...] Cependant, si ces daimyos occupaient une place dans le nouveau gouvernement en raison de leur ancien statut, the ruling class was not really but held land in stewardship [ ] »27. Parmi les ruptures, toutefois, il est à noter que le Japon est passé d'un État fort décentralisé, caractéristique d'une société féodale, à un État très centralisé en à peine une vingtaine d'années, surpassant de ce fait les puissances occidentales dans l'accomplissement d'une centralisation complète parvenant à éliminer les pockets of localism »28. [...]

[...] cit., p Géographie politique : la Restauration de Meiji : passage de l'Époque Edo à l'Ère Meiji Laurent Santin à cette époque de changements et ont perduré jusqu'à aujourd'hui, à l'instar de Mitsui et Sumimoto. La seconde continuité est hiérarchique : on retrouve, à peu de différences près, les mêmes groupes au pouvoir. Bien que la fin du désordre guerrier, entendu ici comme la mauvaise administration du pays par les classes guerrières, ait été proclamée, ce sont les daimyos qui ont par ailleurs mené le coup d'État, qui se sont distingués durant les troubles de la fin du Bakufu qui ont exercé le pouvoir lors de la restauration de l'empereur. [...]