La logique de l'action collective doit être analysée en s'appuyant sur les ressources et les répertoires d'actions utilisés. La question des ressources est un facteur essentiel dans l'explication du succès des activités de pression. En effet, c'est la disponibilité ou l'absence des ressources nécessaires qui va permettre ou non le passage à l'action collective. Les ressources correspondent au capital potentiel que les acteurs peuvent mobiliser pour réaliser une action stratégique et qui assure un pouvoir, un type particulier de relation. Les ressources peuvent être acquises (l'éducation, le prestige ou l'autorité) ou héritées (l'appartenance ethnique, le sexe, parfois la religion ou les ressources des parents).
Mais il n'existe pas de définition conceptuelle commune des ressources. N'importe quoi peut être une ressource, c'est le « concept ventre mou de la théorie » selon l'expression de W. Gamson.
[...] o Des répertoires plus violents ? C'est une question ambigüe. En effet, on a pu voir l'apparition d'un répertoire non violent par exemple la création du Mouvement pour une Alternative Non violente en 1974. Mais en même temps, des actes de terrorisme sont, de nos jours, relativement fréquents. Ainsi, un rapport d'Europol relève 583 actes terroristes durant l'année 2007 en Union européenne : il s'agit de terrorismes régionalistes, autonomistes, écologiques (par exemple la destruction de champs de maïs OGM) ou encore terrorisme moral (comme des actions collectives violentes menées contre des médecins pro- avortement). [...]
[...] Il met en rapport quelques-unes des manifestations caractéristiques de chaque répertoire avec la portée ordinaire de leur action et leur rapport habituel avec les tenants du pouvoir. Conclusion du schéma : -actions au sein de chaque répertoire occupent des positions diverses dans leur portée et leur rapport aux autorités -les 2 répertoires s'entremêlent quelque peu -un mouvement net dans les deux sens –vers l'action autonome de portée nationale- s'est opéré avec le changement de répertoire. Charles TILLY, La France conteste : de 1600 à nos jours, Paris, Fayard p Ibid p. [...]
[...] Le répertoire en usage dicte donc l'action collective. Tilly souligne toutefois qu'il s'agit plus d'une métaphore que d'un concept, mais la notion permet de construire un modèle où l'expérience accumulée d'acteurs s'entrecroise avec les stratégies d'autorités, en rendant un ensemble de moyens d'action limités plus pratique, plus attractif, et plus fréquent que beaucoup d'autres moyens qui pourraient, en principe, servir les mêmes intérêts. Par rapport aux ressources des groupes d'intérêt, le répertoire d'action constitue une manière de les mettre en valeur en vue d'influencer les décisions politiques. [...]
[...] Les ressources sociétales : elles concernent plus largement la perception du groupe au sein de la société. Ainsi, un acteur très important, comme le producteur automobile allemand Vokswagen, n'aura peut- être plus besoin de brandir une quelconque menace envers le gouvernement ou d'exercer une pression, étant donné que le gouvernement du Land de Basse-Saxe sera lui-même soucieux de ménager le principal employé de la région. Un acteur est suffisamment puissant pour que ses préférences soient prises en compte, voire anticipées, sans qu'il y ait nécessité d'une prise de position quelconque de sa part : c'est le concept de non- décision développé par Bachrach et Baratz (1962) Limite : toute typologie, dans un but de clarté et de simplification, en devient trop généralisante. [...]
[...] Elle semble fixer des répertoires d'action déterminés. Or il n'existe pas de forme idéal-typique de répertoire d'action. Comme on va le voir dans la partie suivante : ces derniers s'adaptent continuellement au contexte, au but poursuivi L'évolution des répertoires d'action L'utilisation des répertoires d'action selon le contexte Les répertoires d'action ne sont pas neutres, utilisés indifféremment par les groupes d'intérêt. Ils répondent, au contraire, à des logiques subjectives qui sont influencées par un grand nombre de variables : le contexte étatique dans lequel les groupes agissent, le domaine politique spécifique, le rôle que joue le groupe d'intérêt dans la société, les ressources des groupes d'intérêt, leur forme organisationnelle ou l'objectif recherché. [...]
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