La seconde moitié du XIXème siècle est souvent retenue comme la continuation de 1848 et peut être vue comme l'accomplissement de l'éveil des Nations, en retenant la définition qu'en donnera Staline : « La nation est une communauté humaine, stable, historiquement constituée, née sur la base d'une communauté de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique qui se traduit dans une communauté de culture ». Cependant le modèle d'Etat-Nation, c'est-à-dire l'existence d'un système politique organisant en Etat une Nation, comme ce fut le cas en France par exemple n'est pas universellement accepté. Il existe des résistances à ce modèle, qui commencent à se manifester dès 1848 et durent encore en 1914 à la veille de la Grande Guerre.
[...] C'est la Pologne qui lutte le plus fortement, et ainsi obtient un Conseil d'Etat, premier pas vers la création d'un Etat et une Université, pour enseigner à la Nation. Mais les revendications continuent et par peur de l'anarchie, il entame une dure répression qui fait 30.000 morts et 70.000 déportés. Le nationalisme, écrasé avec constance désespère et prend une nouvelle voie : en 1866 le tsar échappe de peu à un attentat. La partie la plus extrémiste des nationalistes et libéraux d'hier devient nihiliste et fini, par un sixième attentat par assassiner le Tsar. [...]
[...] C'est pourquoi le modèle d'Etat-Nation est vu par le Saint-Siège comme une hérésie. Tous ses membres qui viendront à soutenir ce modèle seront matraqués de mises à l'index et d'excommunications systématiques. Et même Léon XIII qui convient que le Peuple pourrait se diriger seul rappel que seul le Pape est le légitime souverain de Rome, limitant ainsi beaucoup ses concessions concrètes ! 2. Orthodoxe De même que sa sœur catholique, l'église orthodoxe est un indéfectible soutient du pouvoir en place. [...]
[...] Les langues régionales à l'exception du Croate sont interdites et combattues. La Hongrie tente de créer de force une nation en magyarisant violemment le pays et en réprimant tout sentiment nationaliste. C'est elle à qui l'expression de Lénine : prison des peuples s'applique réellement. En revanche en Autriche, si les nationalités ont toutes les peines à bien se développer et ne peuvent se permettre que de rêver à leur propre Etat-Nation, il existe un réel désir de coexistence. On cherche des moyens politiques pour permettre à toutes les nations de créer une mosaïque unique de nations, cimentées par l'allégeance à la maison Habsbourg et par la Foi catholique. [...]
[...] C'est déjà l'échec des rêves d'Etat-Nation du Royaume-Uni. Et même si la loi ne passe pas, le problème ne se règle pas, les Irlandais ne sont pas une partie du Peuple anglais et maintenant qu'ils ont effleuré la possibilité d'être indépendants, ils ne rêvent que de ça. Ils attendent donc une occasion qui leur permettra d'arracher ce rêve national. Conclusion Serge Bernstein et Pierre Milza, Histoire du XIXème Siècle, édition Hatier, Paris août 1996 Jean-Michel Gaillard et Anthony Rowley, Histoire du continent européen, édition du Seuil, novembre 1998, novembre 2001 René Rémond, le XIXème siècle 1815-1914 introduction à l'histoire de notre temps, édition du Seuil Jean-Claude Caron et Michel Vernus, L'Europe au XIXe siècle. [...]
[...] Elle est plus encore force politique que puissance religieuse car le cœur de la foi orthodoxe se trouve plus au XIXème siècle dans les missionnaires qui sillonnent la Russie et prêchent une foi pure, bien loin de la politique tsariste ou de celle du Saint Synode. L'église orthodoxe est donc un état dans l'Etat en Russie. Elle s'enrichie avec le tsar, commande avec lui et leur association tient seule l'Empire. Le peuple est tenu par l'église qui joue beaucoup de ses superstitions très nombreuses et très fortes. La différence avec l'Eglise catholique apparait lorsque celle-ci finit par céder petit à petit et reconnait les droits des peuples à disposer d'eux-mêmes. [...]
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