Résistances aux changements technologiques

Thèmes abordés

Les résistances aux changements technologiques

Résumé du document

De tout temps, les hommes ont été partagés entre crainte et admiration face au progrès. L'électricité, les premières voitures furent des « mini-révolutions » à leur époque. À chaque nouvelle étape de son développement, le progrès a provoqué des oppositions. La première révolution industrielle des débuts du XIXe siècle, celle du charbon et de la machine à vapeur, avait instauré un nouveau mode de production : l'industrie.
La seconde révolution industrielle, provoquée par l'électricité puis le pétrole, a consolidé ce modèle.

Nous assistons actuellement à une autre révolution d'une ampleur inégalée, qui s'inscrit dans la tradition humaine d'évolution et de progrès.
Depuis une trentaine d'années, parallèlement au développement des grands projets portés par les États, apparaissent des contestations de plus en plus vives. Nous choisirons d'aborder trois exemples symboliques de programme de développement pour comprendre comment ils sont perçus par nos sociétés :
- les programmes nucléaires.
- les OGM.
- les nanotechnologies.

Extraits

[...] L'électricité, les premières voitures furent des mini révolutions à leur époque. À chaque nouvelle étape de son développement, le progrès a provoqué des oppositions. La première révolution industrielle des débuts du XIXe siècle, celle du charbon et de la machine à vapeur, avait instauré un nouveau mode de production: l'industrie. La seconde révolution industrielle, provoquée par l'électricité puis le pétrole, a consolidé ce modèle. Nous assistons actuellement à une autre révolution d'une ampleur inégalée, qui s'inscrit dans la tradition humaine d'évolution et de progrès. [...]

[...] Des questions liées à l'éthique se posent de plus en plus fréquemment dès lors qu'il s'agit de nouvelles technologies. La résistance transnationale s'entend donc comme une nouvelle catégorie d'acteurs, militants sans frontières, citoyens du monde dont l'investissement de l'espace public international échappe de plus en plus aux États. La maîtrise du changement technique semble ne plus pouvoir être laissée sous la seule tutelle du régulateur politique. Les ONG, les syndicats, les mouvements altermondialistes à travers des forums sociaux mettent en place une vraie récurrence de contestation transnationale. [...]

[...] Les développements technologiques actuels induisent un soupçon qui ne vient plus seulement du public. Les États eux-mêmes s'entourent de plus en plus d'experts et de scientifiques. Faire accepter le développement technologique suppose l'adhésion sans faille des populations. Selon Ulrick Beck ce n'est pas l'ampleur du risque qui change, mais sa scientifisation qui ne permet pas de se décharger de ses responsabilités en accusant la nature. La notion de risque pour Ulrick Beck est au centre de ce que nous appelons éthique ou encore responsabilité envers les générations futures. [...]

[...] Le nouveau président des États -Unis vient de présenter au congrès le budget 2011 concernant son programme nucléaire et qui devrait fournir 36 milliards de dollars en garantie de prêts à l'industrie nucléaire millions de dollars ont également été dépensés aux États-Unis pour donner à l'énergie nucléaire une nouvelle image plus propre, plus écologique. Les sommes allouées au budget pour le développement du nucléaire ne semblent pas pouvoir être remises en question sous les prétextes avancés par certains des risques liés à ce développement. La marche au nom du progrès est perçue comme inexorable. Il en va de même si l'on en vient à évoquer le sensible sujet des organismes génétiquement modifiés Débat et discorde: les OGM. Les biotechnologies existent depuis 20 ans. [...]

[...] On a vécu jusqu'au milieu du XXe siècle sur l'idée d'une institution scientifique dont les travaux étaient neutres, échappant aux passions du monde, champions d'un progrès sans dégâts. L'aventure des premières bombes atomiques a bouleversé cette bonne conscience et les crises successives qui ont suivi (Tchernobyl notamment) n'ont fait que renforcer la méfiance. L'idée que les États doivent être mis sous surveillance est de plus en plus avancée tant l'inquiétude grandit. Et l'opacité des États sur les grands sujets ne fait qu'accroître cette méfiance. L'État n'est plus, sur la scène mondiale, la seule instance capable de mobiliser l'individu de façon durable et déterminante. [...]