La théorie de Jean Bodin est souvent citée comme précurseur dans la théorisation de la souveraineté que donnent les Six livres de la République et qui constitue l'acte de naissance de l'Etat moderne. Tout en étant un des fondateurs de la pensée politique moderne, il reste singulier en se rattachant au parti des « politiques » qui défend l'Etat royal. Soit, il tente de restaurer la théorie monarchique contre le pragmatisme philosophique (Etat fondé sur la force) et les Monarchomaques (adversaires du pouvoir royal qui prônent le droit de résistance, de tyrannicide, voire de régicide : Théodore de Bèze, Hotman). D'une part, juriste philosophe et politique engagé, Bodin ne dissocie pas la doctrine de ses enjeux pratiques. Frappé par les drames qui secouent la politique, il entend tracer les voies du redressement de la France contemporaine, donc oeuvrer au prestige de son pays. Il conçoit donc d'établir les mécanismes théoriques d'un pouvoir fort. Ainsi, même si son oeuvre porte l'empreinte de la philosophie néo platonicienne lorsqu'elle étudie la souveraineté comme essence du politique ou lorsqu'il s'interroge sur la meilleure forme de gouvernement,il demeure toujours soucieux d'opérer ses déductions à partir d'exemples historiques et juridiques dont l'expérience a prouvé la valeur. Bodin est défini aussi comme le penseur de l'ambiguïté, du fait qu'il pense la République déjà en moderne mais celle-ci se dessine, à travers son oeuvre, sur des horizons médiévaux chargés de mysticisme. Ainsi, quelle est la part de modernité dans le discours traditionnel de Bodin concernant la définition de l'Etat ou que lui appelle République?
Il s'agira d'abord d'étudier dans une première partie ce qui définit la république comme « droit gouvernement ». Puis, de montrer l'ambiguïté de sa définition, entre la modernité et la tradition.
[...] En effet, la politique est pour Bodin, une réalité concrète et vivante. La loi naturelle qui régit les sociétés humaines comme elle régit l'univers physique renvoie nécessairement à la famille dont l'organisation naturelle et concrète fait non pas un élément quelconque, mais constitue le modèle de la République De plus, Bodin ne considère pas la famille seulement comme une agrégation d'individus, mais un modèle naturel et concret sous l'autorité immédiate d'un chef, le père. La communauté politique doit être connaturelle à celle de la famille et obéir à la loi de la nature. [...]
[...] Il conçoit donc d'établir les mécanismes théoriques d'un pouvoir fort. Ainsi, même si son oeuvre porte l'empreinte de la philosophie néo-platonicienne lorsqu'elle étudie la souveraineté comme essence du politique ou lorsqu'il s'interroge sur la meilleure forme de gouvernement,il demeure toujours soucieux d'opérer ses déductions à partir d'exemples historiques et juridiques dont l'expérience a prouvé la valeur. Bodin est défini aussi comme le penseur de l'ambiguïté, du fait qu'il pense la République déjà en moderne, mais celle-ci se dessine, à travers son oeuvre, sur des horizons médiévaux chargés de mysticisme. [...]
[...] La République comme droit gouvernement Les attributs de la république Tout d'abord, qu'est-ce que la République? Bodin la définit comme droit gouvernement de plusieurs ménages et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine». Je vais expliciter tout d'abord cette définition. Elle permet de voir quelles sont les parties qui la composent, mais aussi comment l'agencement de celles-ci en détermine la forme. Trois points sont donc caractéristiques de la République : la famille, la souveraineté et ce qui est commun en une république - la famille, à l'inverse de Rousseau, Bodin ne pense pas qu'un contrat social soit nécessaire pour engendrer la république. [...]
[...] Son oeuvre retrace les ambiguïtés de son époque, qui lassée des désordres et des injustices veut promouvoir l'ordre et la justice. [...]
[...] Donc la nature, par son organisation, nous guide vers la monarchie. Si conceptuellement ses théories permettent de théoriser plusieurs types de républiques, le meilleur régime n'en demeure pas moins pour lui une monarchie qui est légitimée par la nature. II] L'ambiguïté de la définition de la république: entre tradition et modernité L'alliance de l'idéal et du réel, la voix de la nature et la voix de l'Homme Ainsi, comme on peut le constater à la faveur des transformations advenues au fil du temps dans le champ social et politique, Bodin s'efforce de dégager les structures de l'État moderne. [...]
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