Dans un même état peuvent se côtoyer des individus différents, aux origines diverses, aux cultures différant bien souvent de la culture dominante du pays dans lequel ils se trouvent. Dès lors, dans toute société, la problématique qui s'impose est la suivante : comment vivre ensemble avec nos différences ? Ou comment savoir vivre au pluriel ? Avec l'énoncé de ce sujet, on peut voir que deux modèles semblent s'imposer, mais aussi s'opposer : universalistes et différentialistes, libéraux et communautariens… Ces oppositions recoupent les différences entre le modèle français (assimilé à la « République des opprimés ») et le modèle anglo-saxon, plus particulièrement américain (dénommé « Démocratie des ghettos »). En quoi ces deux modèles s'opposent-ils et relèvent-ils d'une conception et d'une approche différente de la gestion publique des différences et donc du multiculturalisme ? Pour apporter une réponse au défi sans cesse actualisé du vivre ensemble, nous analyserons d'une part le modèle pluraliste à l'anglo-saxonne et d'autre part le modèle assimilationniste à la française. Puis nous nous interrogerons sur la validité et le bien-fondé de ce débat somme toute très dualiste, voire même, réducteur.
[...] Et cette citoyenneté française s'acquiert grâce à des vecteurs socialisants. Le principal est bien évidemment le modèle de l'école républicaine, qui est censée transmettre des valeurs universelles aux jeunes, les aidant ainsi dans leur intégration sociale. On remarque que ce modèle fonctionne plutôt bien en ce qui est d'intégrer l'hétérogénéité des élèves, même si la pédagogie interculturelle mise en place se résume souvent à l'expression d'un art culinaire ou d'un folklore particulier, qui apparaît souvent bien plus folklorique aux propres enfants étrangers On peut ajouter que l'école française est laïque, et c'est un point très important, déjà contenu dans l'article premier de la Constitution de 1958. [...]
[...] II) La République des opprimés Le modèle français, associé à la République des opprimés s'affirme en réaction et contre le multiculturalisme américain. C'est le refus de voir la société s'ethniciser, se racialiser, voire même la peur de l'américanisation. Universalisme républicain Le modèle d'intégration à la française, pour préserver la cohérence sociale de la collectivité nationale, est celui de l'universalisme républicain. Il est affirmé dans l'article premier de la Constitution de 1958 (inspirée de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789) : La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. [...]
[...] En France, le modèle républicain est réaffirmé par l'actuel président. Mais l'on pourrait objecter que le dualisme proposé par l'énoncé du sujet est en fait un faux débat. En effet, avec Michael Walzer, on peut penser que les affirmations identitaires sont avant tout des mises en forme ethniques ou culturelles de revendications d'intégration, et que c'est le refus de la majorité de prendre en compte les aspirations de la minorité qui pousse ces derniers à des manifestations pouvant aller jusqu'au projet sécessionniste. [...]
[...] Le PC a un caractère très ironique, il est aujourd'hui détourné de son sens originel marxiste (en fait agir en conformité avec la ligne officielle de parti communiste), ce qui contente ses détracteurs qui y voient une nouvelle vague de dogmatisme hostile à tout élitisme : intolérance, dogmatisme, maccarthysme inversé discrimination à rebours, balkanisation autant de fléaux qui selon les analystes français par exemple frappent de plein fouet l'Amérique. Dans les titres de journaux de l'époque on retrouve : Maccarthysme à l'envers : sur les campus, les minorités imposent leur ordre moral. Les nouveaux maîtres censeurs. [...]
[...] Le système d'intégration à la française est de plus en plus inadapté, preuve en est que de plus en plus de réseaux communautaires se créent, et que les groupes ethniques sont toujours davantage stigmatisés dans la société (et pourtant la France n'applique pas l'affirmative action à outrance Une simple étude sémantique prouve qu'aujourd'hui en France le mot immigré est opposé au mot Français (dans l'idée -bien qu'empiriquement invérifiable - de Français de souche et pourtant si la France était véritablement un état universaliste, ces deux mots ne devraient pas avoir un sens contraire. Par ailleurs, on assiste à une banalisation du racisme (cf. ouvrage Les racismes ordinaires d'Ariane Chebel d'Appollonia). Il existe une lutte officielle et institutionnalisée contre le racisme : citons la loi du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe. Article premier : Toute discrimination fondée sur l'appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite. [...]
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