République, Eglise, catholique, 1879, 1914
Après la défaite de 1870, la France est déstabilisée. Ses rapports avec l'Eglise catholique sont tendus. Si le Concordat instauré en 1801 par Napoléon est encore en vigueur , la situation en France rend les relations Etat-Eglise difficile. C'est dans cette situation que Léon Gambetta prononce le 4 mai 1877 un discours, devant l'Assemblée Nationale qu'il ponctue par ces illustres paroles : "le cléricalisme, voilà l'ennemi".
En disant ces mots, Léon Gambetta ne voulait pas combattre la foi religieuse, mais le conservatisme politique et social que soutient l'Eglise catholique. Ce fameux discours entraîne les jours suivants une crise parlementaire, qui se traduit par de nouvelles élections législatives et la victoire des Républicains sur les représentants de l'ordre moral. En 1879 , neuf ans après avoir été proclamée, la Republique est donc pour la première fois aux mains des républicains. Ils peuvent enfin appliquer leur programme: la III eme République devient une démocratie libérale et parlementaire et la société est en phase d'être laïcisée. Pour s'assurer la fin d'une monarchie de droit divin à l'ordre considéré comme voulu par dieu , elle entame dès lors une lutte ayant pour but le recul de la religion: la France ne se perçoit plus comme « la fille ainée de l'Eglise ». Toutefois,le régime républicain a su endurer un parcours laborieux avant de pouvoir rompre définitivement le lien étroit qui subsistait entre l'Eglise et le gouvernement. Quels ont donc été les seuils de l'émancipation de la Republique par rapport à l'influence de l'Eglise ? Pour étudier cette question, il est nécessaire de procéder par un plan chronologique.
[...] Ce repit eu pour consequences le retour progressif des congrégations expulsées qui profitèrent de cette trêve, qu'ils interprétèrent à tort comme un revirement en leur faveur et s'imaginèrent qu'il était, au fond, possible de cohabiter avec la IIIe République. Ce fut alors la politique de ralliement engagée en 1892 avec l'appui de Léon XIII. En réalité, après une période d'observation et d'incertitude, la gauche républicaine craignait de voir se constituer un puissant parti religieux qui contesterait le pouvoir par les voies électorales. Il lui fallait donc cerner l'Eglise par la République en relançant la politique antireligieuse des années utilisant pour cela l'affaire Dreyfus opposant de vertueux républicain à de méchants cléricaux antisémites. [...]
[...] C'est alors que debute le second seuil de la lutte pour l'émancipation de l'Eglise. L'assaut final qui va déboucher sur la loi de 1905 résulte du succès de la gauche aux élections de 1902. La guerre reprend , de 1899 à menée par deux présidents du Conseil Waldeck-Rousseau et Combes . En face d'eux ,Léon XIII, épuisé, ne peut opposer que de faibles protestations. Waldeck-Rousseau profite alors de cet affaiblissement. Il reprend la lutte contre les congrégations, là où Jules Ferry l'avait laissé. [...]
[...] La République et l'Eglise catholique 1879-1914 Après la défaite de 1870, la France est déstabilisée. Ses rapports avec l'Eglise catholique sont tendus. Si le Concordat instauré en 1801 par Napoléon est encore en vigueur , la situation en France rend les relations Etat-Eglise difficile. C'est dans cette situation que Léon Gambetta prononce le 4 mai 1877 un discours, devant l'Assemblée Nationale qu'il ponctue par ces illustres paroles : "le cléricalisme, voilà l'ennemi". En disant ces mots, Léon Gambetta ne voulait pas combattre la foi religieuse, mais le conservatisme politique et social que soutient l'Eglise catholique. [...]
[...] Jules Ferry complète l'application de ses decrets en enlevant à l'Eglise le monopole de l'education des filles. En effet , le 21 décembre 1880, le député Camille Sée, fait passer une loi qui ouvre aux filles l'accès à un enseignement secondaire public où les cours de religion sont remplacés par des cours de morale. L'année suivante, il fait voter la création de l'École Normale Supérieure pour femmes en vue de former des professeurs féminins pour ces lycées. Ainsi , Jules Ferry retablit une égalité à tous les niveaux , que ce soit à l'échelle sociale ou à celle des sexes, et ce par affranchissement de l'autorité de l'Eglise. [...]
[...] C'est le premier seuil de laïcisation qui se caractérise par une mise sous tutelle de l'Eglise par le pouvoir d'Etat à travers une fragmentation institutionnelle où la religion est concurrencée par une autre institution ,l'école , qui s'émancipe de son influence . L'évenement qui marque le debut de cette première phase de laicisation n'est autre que la loi du 9 aout 1879, interdisant l'enseignement, aux membres des congrégations religieuses non autorisées. Le gouvernement crée alors des écoles normales, dans chaque département, pour assurer la formation d'instituteurs laïcs destinés à remplacer le personnel congréganiste. [...]
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