En Europe, il existe une longue tradition de représentation de souverains, portraits dans lesquels sont mis en avant les symboles de la royauté et du pouvoir, mettant en évidence l'autorité du monarque. Le fameux « L'État, c'est moi ! » qui aurait été prononcé par Louis XIV durant son règne prend donc tout son sens dans un système de souveraineté royale, où effectivement l'État, et le droit d'exercer son autorité sur le peuple, sont représentés par le roi. Cependant, dans des régimes républicains qui prônent le concept de souveraineté nationale (où la Nation est propriétaire de la souveraineté) comme source du pouvoir, la figure du chef de l'État se doit d'être impersonnelle, puisqu'il n'est plus héritier, mais simple titulaire. Cependant, la tradition de représentation du chef de l'État demeure, comme le prouve ce portrait de Georges Washington effectué par Gilbert Stuart.
[...] Représenter le chef de l'État d'un système de souveraineté royale à la souveraineté nationale, une rupture ? En Europe, il existe une longue tradition de représentation de souverains, portraits dans lesquels sont mis en avant les symboles de la royauté et du pouvoir, mettant en évidence l'autorité du monarque. Le fameux L'État, c'est moi ! qui aurait été prononcé par Louis XIV[1] durant son règne prend donc tout son sens dans un système de souveraineté royale, où effectivement l'État, et le droit d'exercer son autorité sur le peuple, sont représentés par le roi. [...]
[...] - Louis Marin, Le portrait du roi, Les Éditions de Minuit - http://www.georgewashington.si.edu/portrait/index.html Louis XIV en costume de sacre, Hyacinthe Rigaud, huile sur toile cm 194 cm Musée du Louvre, Paris. George Washington (Lansdowne portrait), Gilbert Stuart, huile sur toile, 244cm x 152cm National Portrait Gallery, Washington D.C. La légende dit que le jeune Louis XIV aurait prononcé cette phrase face au Parlement de Paris le 13 avril 1655. [...]
[...] Le chef de l'État demeure toujours symbole de la souveraineté nationale, mais ne l'incarne pas complètement, laissant place à d'autres représentations figuratives, tels les drapeaux, la monnaie etc. Cependant, la figure du chef d'État est toujours primordiale pour représenter l'esprit de la Nation surtout vis à vis de l'extérieur. Bibliographie : - Aurélio Diogo Pires , La souveraineté comme volonté et comme représentation , Rue Descartes, 2010/2 68, p. 6-17. - Lignereux Yann , Le visage du roi, de François Ier à Louis XIV , Revue d'histoire moderne et contemporaine, 2010/4 57-4, p. [...]
[...] L'individu n'est plus seul à incarner l'État, comme le prouve les symboles proprement américains, comme le drapeau situé sur la chaise, les aigles gravés sur le pied de la table, les livres dont les titres se réfèrent directement à la construction de la toute jeune nation, et au rôle de Washington dans ce processus, à la fois politique et militaire. Ces symboles représentatifs de l'État se situent en dehors de la figure de Washington, ce qui est un grand changement par rapport au portrait de Louis XIV. En effet, dans celui-ci il n'y a que des références à la royauté française, comme les fleurs de lys, qui se situent sur la personne du monarque, montrant donc l'égalité entre l'homme et l'État. [...]
[...] La continuité dans la représentation du chef de l'État Le peintre a représenté le président américain en suivant la tradition portraitiste européenne: debout, le visage tourné de trois quarts, les mains tendues, dans une position oratoire. Le visage de Washington est très ressemblant à celui de Louis XIV, impassible, presque grave. Les similarités au niveau du décor entre les deux tableaux sont également impressionnantes, au niveau des couleurs, des meubles présents, de la composition du lieu. Les couleurs les plus visibles dans les deux tableaux sont le rouge et l'or, couleurs longtemps réservées à la royauté, à la noblesse, interdites au peuple, et symboles de luxe et de pouvoir. [...]
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