«La crise de la représentation renvoie à une incapacité à figurer la société, à en structurer une représentation autour de lignes de force saillantes ».
Tels étaient les propos de Rémi Lefebvre, maître de conférences en sciences politiques à l'université de Lille 2 en mars 2004. Il n'est pas le seul à blâmer la représentation politique. En effet, beaucoup d'auteurs remettent en cause le régime représentatif constitutif de notre société. La représentation politique est donc le fait d'une élection libre visant à l'attribution de mandats représentatifs en vertu desquels leurs titulaires exerceront une activité politique de gouvernement. C'est cette participation des citoyens qui fonde et légitime la démocratie représentative. Cependant depuis une vingtaine d'années, la défiance des Français à l'égard de leurs représentants se confirme. Force est de constater que l'élite dirigeante ne reflète pas la diversité de la population française. Le politique ne fait plus « rêver ».
Les programmes du clivage droite-gauche tendent à se confondre et donc la politique n'offre plus de réelle alternative. Avec la montée en puissance d'une économie financière globalisée, les gouvernements semblent plus attentifs à l'opinion des marchés qu'à celle de leur peuple. Les citoyens dénoncent une forme de cynisme, ils ne se sentent plus représentés et critiquent le manque de sincérité, le non-respect des promesses des hommes politiques. Le séisme de l'élection présidentielle de 2002 a confirmé cette « crise de la représentation ». Ce mécontentement des citoyens serait-il un désintéressement pour la vie politique ou d'une aspiration à plus de démocratie ? La question est de savoir quels sont les facteurs explicatifs de la crise et comment s'est-elle manifestée ?
[...] Divers facteurs de sélection politique expliquent la sous-représentation de la population. Un ancien premier ministre allait jusqu'à utiliser la formule la France d'en haut versus la France d'en bas L'âge joue un rôle dans la sous-représentation des catégories les plus âgées et surtout les plus jeunes. Mais le facteur le plus important concerne les milieux socioprofessionnels sous représentés pour toutes les fonctions politiques des députés en 1993 étaient issus des milieux populaires alors qu'ils représentent 60% de la population. Les milieux sociaux moyens sont un peu plus nombreux, mais encore sous représentés avec 16% de députés en 1993 pour 27% dans la représentation de la population. [...]
[...] Les élections sont placées sous le signe de la proximité. Mais aussi les politiques publiques qui se mettent à l'heure de la proximité. Système de décentralisation pour plus de proximité. Mais ce qui engendre des effets pervers, fiction politique, coûteuse et inefficace. [...]
[...] Donc crise de représentation à l'intérieur des partis. Deuxième crise avec le rapprochement des programmes économiques et sociaux du clivage droite-gauche. Archaïsme des organisations et discours partisan traditionnel. Organisations partisanes peu représentatives de la diversité sociale. Les citoyens ne se représentent plus dans le clivage droite-gauche. La professionnalisation de la politique va engendrer des effets pervers accentuant ainsi le jeu politique verrouillé par les hommes Un jeu politique verrouillé par les hommes Selon Derville et Pionchon, le fonctionnement sexiste du champ politique fait que le jeu politique est en quelque sorte verrouillé par les hommes. [...]
[...] Comme disait Sineau, la femme politique doit avoir l'image de la mère de famille. Les femmes célibataires et sans enfants font l'objet de polémique. Mais certains utilisent la technique de l'instrumentalisation de la femme dans les partis. Les hommes veulent utiliser l'image progressiste et moderne de la femme : séduire l'électorat. Mais ces effets sont souvent pervers, la femme politique étant présentée comme un objet sexuel. Il est difficile d'admettre que la femme puisse entrer en politique grâce à sa compétence, mais d'avoir usurpé les hommes avec un jeu de séduction (promotion canapé). [...]
[...] Exemple de la Belgique, un électeur belge qui ne participe pas au vote commet une infraction. On peut en revanche émettre des doutes sur son impact sur les causes profondes de l'abstention électorale. Certains pays, comme l'Italie, l'ont d'ailleurs abandonné. Pour la non-inscription, inscription sur les listes électorales automatiques. Pour le problème de la sous-représentation Idée de la proximité, devenue synonyme de légitimité. On privilégie l'écoute et la disponibilité. Il s'agit de rapprocher les électeurs des couches populaires à s'intéresser à la politique et à agir. [...]
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