Le projet éducatif socialiste n'est pas resté statique, de 1981 à 2002. Certes, certaines grandes lignes ont persisté, mais chaque ministre a sa spécificité. En effet, comme nous l'avons vu dans la première partie, il n'y a pas une idéologie unique au sein du PS, mais bien divers courants. Chaque ministre conserve une « marche de manœuvre » qui reflète sa personnalité. Nous pouvons distinguer trois périodes au ministère de l'Education Nationale en ce qui concerne les réformes : 1981-84 est celle des grands projets mais aussi des désillusions ; 1984-93 est marquée par la loi d'orientation de L. Jospin ; 1997-2002 est enfin la période la plus houleuse, marquée par la tempête Allègre...
[...] La société est en mouvement perpétuel, et l'enseignement se doit de faire écho à ces mutations. Le grand débat sur l'Education Nationale de 2003-04 Afin de cerner quels sont précisément les besoins de l'enseignement en France, le gouvernement Raffarin a lancé en 2003 un grand débat sur l'Education nationale, prenant en compte tous les acteurs, des élèves à la base jusqu'aux (anciens) ministres au sommet de la pyramide éducative. Certes, ce débat s'est fait à l'initiative d'un gouvernement de droite, mais il a été l'occasion pour le PS et les syndicats de gauche d'exprimer ses constats et ses attentes face à l'enseignement. [...]
[...] Ainsi, les jeunes sortant du système sans aucune qualification sont majoritairement issus de quartiers défavorisés, et de familles aux faibles revenus : l'INSEE parle de maintien voire de renforcement des poches de pauvreté Selon un rapport de l'Assemblée Nationale de novembre 2003, les enfants de milieux défavorisés redoublent plus souvent au début du collège : ils étaient 44% à redoubler parmi les élèves entrés en 6ème en 1995, contre seulement de redoublants chez les enfants de cadres. Le rapport Pisa de l'OCDE et de l'UNESCO, rendu en 2003 (cf. article Education comparée par C. [...]
[...] Mais cette expérience a prouvé qu'on ne peut faire des réformes en se mettant le système à dos, et surtout les enseignants et syndicats. C. Allègre a été parfois excessif dans ses propos : On en voit certains [professeurs], avec leur litron de rouge Sous la pression démographique, l'Education nationale a recruté un peu n'importe qui, à certaines époques. [ ] Or, il vaut mieux pas de prof qu'un mauvais prof. (Paris Match avril 2000). La tempête qu'il a provoqué, par ses propos durs et son intransigeance, ont poussé le Premier Ministre Lionel Jospin à lui retirer sa confiance (bien qu'ils soient amis de longue date). [...]
[...] Cette hausse du niveau de qualification permet une moindre exposition au chômage. On peut donc dire que ces 25 dernières années sont celles d'une transformation radicale de l'accès à l'enseignement. Mais le but des politiques éducatives, notamment socialistes, étaient aussi d'accompagner cette massification par une démocratisation de l'enseignement. Réduction ou stagnation des inégalités ? L'idée d'égalité des chances dans le système scolaire est apparue dans les années 1960. Des mesures ont été prises afin de réduire les inégalités ; elles eurent une efficacité certaine, mais bien moindre que la politique de massification. [...]
[...] Savary était très attaché à la lutte contre les inégalités. Depuis leur mise en place, les ZEP ont certes été remaniées, parfois laissées de côté, mais personne n'a osé les supprimer. Dans cette approche par zones, la difficulté est déterminée selon des critères essentiellement sociaux : il s'agit de donner plus à ceux qui ont le moins Les 355 zones identifiées en 1981-82 reçoivent des moyens supplémentaires en postes d'enseignants et en crédits de fonctionnement pour réaliser leurs projets, centrés sur la réussite des élèves. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture