Le débat fait rage aujourd'hui sur la nécessité et l'efficacité des grandes écoles d'Etat (notamment de l'ENA). De nombreux rapports visent à analyser « ce système produisant les énarques » et en tirent des conséquences plutôt néfastes.
Aussi, les grandes écoles d'Etat notamment l'ENA, ont-elles encore leur place face à la nécessité de disposer d'une administration moderne, plus efficace et plus compétente, apte à relever les défis de demain et à s'adapter aux transformations de l'Etat ? Leur remise en cause est-elle issue d'un profond sentiment d'inquiétude partagé par l'ensemble de la société ? Alors que notre pays doit faire face à une lutte mondiale sans merci au plan économique, culturel, scientifique et diplomatique, est-il encore logique de diriger toute notre élite vers une école administrative ?
Il est certain que les grandes écoles ont contribué à ce sentiment de méfiance et d'inquiétude vis-à-vis de ce système, tout simplement parce que les plus hautes fonctions publiques sont monopolisées par les énarques, c'est ce que nous verrons dans une première partie et dans une deuxième partie, il faudra examiner l'évolution nécessaire de ce système pour éviter un trop grand immobilisme Etatique face aux contraintes et aux réponses à apporter à nos sociétés modernes.
[...] Qui pourrait croire que les Hommes politiques actuels, tous énarques, puissent réduire la voilure de l'administration ? Cela reviendrait à tuer leur mère. Enfin, le recrutement respecte en apparence le principe d'égalité républicaine c'est-à-dire les principes d'impartialité, d'anonymat et d'égalité d'accès à l'administration, mais en réalité ils ne sont que des principes fictifs. Il suffit de regarder les élèves et leur origine sociale pour voir que le recrutement est parfaitement inégalitaire. Mais nous développerons ce point plus en détail lors de notre seconde sous-partie. [...]
[...] Tout d'abord, si le transfert de l'ENA vers Strasbourg était plus un moyen de détourner l'attention des problèmes majeurs et récurrents de cette école, il semble que depuis le débat parlementaire de 2002, on ait pris la pleine mesure des dysfonctionnements du système élitiste. S'il y a effectivement une remise en cause des grandes écoles, et notamment de l'ENA, fondée sur un fort consensus, pour l'heure en pratique, les tentatives de bouleversement du système sont assez timides alors qu'il y a réellement urgence à le faire. Bibliographie Ouvrages . J-L Bodiguel, La Haute fonction publique PUF 270p . [...]
[...] De nombreux défauts sont contenus dans la formation dispensée à l'ENA. Tout d'abord, la formation à l'ENA ne permet pas une approche suffisamment sociale. Par l'exemple, l'élève n'est pas familiarisé avec les négociations sociales et ses techniques pourtant cela est un enjeu majeur aujourd'hui pour mener à bien des réformes (des crises comme celle du CPE par exemple auraient pu être évités avec un meilleur dialogue et une approche alternative). Ensuite, l'enseignement de la gestion publique demeure incomplet et les élèves ont peu de connaissances en matière de gestion des ressources humaines. [...]
[...] Une véritable école nationale du pouvoir, passeport pour une carrière fulgurante. Insidieusement, la France se serait dotée d'une classe dirigeante exclusivement constituée par les grands corps de l'Etat issus en majorité de l'Ena Cela est une des caractéristiques qui fait l'originalité du système de la haute fonction publique française. Des anciens élèves de l'Ena sont à tous les sommets de la nation. Ils sont tout naturellement à ceux du service public, mais plus seulement puisqu'on les retrouve au sommet de la politique, dans les grandes entreprises publiques voir privées. [...]
[...] Ces fonctionnaires étaient issus de classes sociales différentes, recrutés sur concours et formés dans des grandes écoles : eaux et forêts, école des mines Mais déjà, les hautes fonctions civiles et militaires sont l'apanage de certains privilégiés. Avant la révolution, les charges publiques sont plus des honneurs que des charges lucratives d'où la nécessité d'avoir une aisance financière. Avec les révolutionnaires, ce système va être mis à bas, et ce, jusqu'à l'arrivée de Napoléon. Le recrutement des agents va désormais reposer sur l'élection au suffrage censitaire de citoyens sages et vertueux On présume l'omni compétence des citoyens et on affirme des principes nouveaux (articles 6 et 15 de la DDHC relatifs à l'égalité des citoyens devant les charges publiques et à la responsabilité de ces dits agents). [...]
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