La mondialisation, que l'on peut définir par la généralisation des interconnexions géographiques entre les marchés, les biens et les hommes, d'une manière qui implique toutes les régions du monde, y compris les Pays en Voie de Développement et générant une interdépendance croissante des économies, donne une nouvelle échelle à nombre d'activité humaines.
L'actualité nous soumet aujourd'hui, de façon incontournable, une nouvelle dimension de la mondialisation : celle de ses rapports avec les religions, "ensemble d'idées et de croyances reliant une communauté".
Nous analyserons le rôle des religions dans la genèse et la perception de la mondialisation avant de voir que l'ouverture du monde est réciproquement génératrice d'une modification plurielle de l'expression du fait religieux...
[...] Allant dans le même sens, la déclaration de Jean Paul II selon laquelle "toutes les religions avancent vers le même but transcendental" ne ressemble qu'à une 'belle parole' sans portée pratique, la religion restant ce que les hommes en font. La création depuis quelques années d'une Alliance Mondiale des religions, comme le mentionne G.Jarcyk, allant dans le sens d'une "mondialisation de la tolérance", représente "un lieu d'échanges . dont il n'est guère pensable qu'il tienne un jour un rôle normatif". [...]
[...] Elle semble aujourd'hui accepter dans une certaine mesure le capitalisme moderne. M.Weber reste pourtant contesté par les théories de la "controverse post-Wéberienne" affirmant que ce n'est pas la doctrine catholique qui fut une barrière à l'innovation économique, mais la Contre-Réforme provoquée par le protestantisme, ou encore lui opposant que le capitalisme s'est développé avant le protestantisme dans certaines régions et que certaines zones protestantes comme l'Ecosse n'ont pas connu d'essor capitaliste. Au-delà de ce rôle historique assigné au protestantisme et au catholicisme, il est intéressant de se préoccuper de la position actuelle officielle des représentants religieux face à la mondialisation. [...]
[...] En ce sens, le rôle de l'éthique protestante dans le développement du capitalisme est un facteur esssentiel de la génèse du processus de mondialisation. Max WEBER a théorisé ce rôle dans "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme". Il a renversé la thèse de Karl MARX en affirmant que le religion n'est pas une superstructure crée par les rapports de force économiques, mais qu'elle est un facteur de l'organisation et de l'efficacité économique d'une nation. Weber montre ainsi que le protestantisme a permis, par son esprit d'ascétisme, de poser les bases du développement économique en encourageant "l'honnêteté et l'épargne" et fut donc "propice à l'accumulation du capital". [...]
[...] Les religions ou les systèmes éthiques traditionnels sont ainsi "les grandes sources institutionnalisées de comportement déterminé par la culture". Si Certaines religions ont donc participé à la génèse de la mondialisation et que les valeurs religieuses continuent d'être un facteur essentiel de la prospérité économique ainsi qu'un déterminant de la place de chaque société au sein de la mondialisation, une relation d'influence réciproque se produit également, la mondialisation entrainant des mutations du fait religieux. II - L'impact de l'ouverture du monde sur le fait religieux : une double dynamique au coeur des conflits Sécularisation et montée de l'intégrisme Le phénomène contemporain de mondialisation a entrainé une perméabilisation des frontières et une multiplication exacerbée de toutes formes d'échanges à laquelle les pays les plus autoritaires et les plus protectionnistes n'échappent pas. [...]
[...] Le fait religieux est au coeur de la tension philsophique entre universalisme et particularismes, chaque religion prétendant à l'universalité de son système de pensée et de valeurs comme seule voie à suivre pour le bonheur de l'humanité, en affirmant par ailleurs son respect des différences culturelles et individuelles. Comme l'affirme Gwendoline JARCYK, philosophe et membre du Groupe Etudes et Recherche sur les Mondialisations, "il fut un temps ou l'appartenance religieuse était déterminée par l'appartenance ethnique ou géographique". Les vainqueurs des guerres imposaient leur religion aux vaincus. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture