[...] Les États-Unis : un régime démocratique où les références et valeurs de nature religieuse (naguère relevés par Alexis de Tocqueville) accompagnent un cadre laïque confirmé par le premier amendement de la Constitution. Le pays se caractérise aussi par une grande diversité confessionnelle dans un cadre politique décentralisé, où la traduction politique de principes religieux recouvre l'ensemble de l'éventail politique, des fondamentalistes religieux aux défenseurs des Droits civiques (Martin Luther King) et aux "libéraux" américains.
En France, où l'anticléricalisme apparaît dès la Révolution, l'affirmation républicaine de la laïcité se traduit par une séparation franche entre État et Églises (1905) ; même si la question d'une "nouvelle laïcité" est apparue récemment dans le débat politique.
Il est révélateur qu'au sein d'un même courant politique en Europe, le courant socialiste, le rapport au religieux ait été assez variable, de l'anticléricalisme traditionnel dans les pays latins, en Belgique ou en France, pays de tradition catholique (pour le moins jusqu'à l'affirmation d'une "deuxième gauche" souvent d'inspiration chrétienne à partir des années 1960-1970), alors que la social-démocratie allemande depuis le congrès de Bad Godesbertg (1959) affirme s'inspirer entre autres des principes "de l'humanisme et de la Réforme" et que le Travaillisme britannique a puisé une de ses sources dans les préoccupations sociales des Églises protestantes dissidentes.
Transition. - L'affirmation des droits et des libertés n'est pas exempte, du reste, de tensions : comment concilier la liberté d'expression (qui inclut, bien sûr, la critique à l'égard des religions) et le respect de croyants qui peuvent se sentir blessés par certaines expressions de la presse ou du monde de l'art et des spectacles ? Si tout le monde dénonce les violences, l'accord ne se fait pas sur les limites entre licite et illicite, dans le cadre démocratique (...)
[...] Mais les religions ont aussi été instrumentalisées dans des affrontements nationaux récents (orthodoxes serbes, catholiques croates, musulmans bosniaques). Les systèmes démocratiques accordent une place plus ou moins importante aux principes spirituels et aux Églises Les États-Unis : un régime démocratique où les références et valeurs de nature religieuse (naguère relevés par Alexis de Tocqueville) accompagnent un cadre laïque confirmé par le premier amendement de la Constitution. Le pays se caractérise aussi par une grande diversité confessionnelle dans un cadre politique décentralisé, où la traduction politique de principes religieux recouvre l'ensemble de l'éventail politique, des fondamentalistes religieux aux défenseurs des Droits civiques (Martin Luther King) et aux "libéraux" américains. [...]
[...] Autant de thèmes qui recoupent les principes démocratiques. Mais perdurent des conflits de valeurs autour de la famille, des droits des femmes, de la sexualité, des moeurs, de la reconnaissance de l'homosexualité . On peut, à cet égard, distinguer la relative ouverture des confessions protestantes, face à l'Eglise catholique et à l'islam beaucoup plus ancrés dans la tradition. Rappeler les affrontements récents ou actuels, autour du droit au divorce, à la contraception, à l'IVG (interruption volontaire de grossesse), à l'égard du Pacs (pacte civile de solidarité), de l'homoparentalité, etc. [...]
[...] Plus généralement, il est incontestable que les relations entre religions et démocratie ne sont pas exemptes de tensions. II. Valeurs et pratiques religieuses, principes et comportements démocratriques, entretiennent des relations complexes L'affirmation de la liberté et de la dignité humaines, au coeur des sensibilités religieuses actuelles, conforte l'enracinement démocratique Cette affirmation de la dignité humaine est au coeur du message transmis par les religions. Elle fonde des engagements politiques, sociaux, associatifs, caritatifs de croyants qui nourrisent la dynamique démocratique, traduisent chez nombre de croyants la volonté de mise en oeuvre des principes spirituels qui fondent leur vie. [...]
[...] Religions et démocratie Introduction. Actualité du sujet, à l'heure où les nouvelles démocraties dans le Monde arabe s'accompagnent du triomphe de partis islamistes ; où l'Église catholique, de Jean-Paul II au pape actuel, entend réaffirmer des positions parfois contestées, y compris par certains catholiques ; où les confessions protestantes "historiques" sont de plus en plus concurrencées par des courants évangélistes, parfois en lien, comme aux États-Unis, avec des courants politiques très conservateurs ; alors qu'en Israël, enfin, la seule démocratie du Proche Orient encore à l'heure actuelle (avec le Liban pluriconfessionnel les partis religieux, sont devenus incontournables pour toute coalition gouvernementale. [...]
[...] Il convient par ailleurs de rappeler l'attention des pouvoirs publics aux positions des confessions religieuses pour tout ce qui a trait à la vie (assistance à la procréation, euthanasie, interventions génétiques . ) dont des représentant sont, par exemple, appelés à siéger dans des comités d'éthique. L'islam représente, de fait, un nouveau défi pour la démocratie : comment respecter l'identité religieuse, dès lors que celle-ci s'accompagne, pour une part significative de croyants, de pratiques culturelles qui peuvent être perçues, par le reste de la société, comme attentatoires, soit aux principes de la laïcité, soit à la dignité des femmes ? [...]
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