La Constitution de 1958 affirme la prépondérance de l'exécutif. Toutefois, celui-ci est composé de deux figures, celle du Président de la République et celle du Premier Ministre. Alors que la Constitution accorde au Premier Ministre certaines prérogatives comme celle, majeure, de « déterminer et conduire la politique de la nation » (art. 20 de la Constitution de 1958), la pratique des premières années le réduit à un simple exécutant du Chef de l'État. En effet le Général De Gaulle met en place cette pratique politique qui est poursuivie et défendue par Pompidou. En dépit de la défiance du premier ministre Jacques Chirac en 1974 face au Président Giscard, la distribution traditionnelle des rôles institués par Charles de Gaulle est réellement remise en cause avec le temps des cohabitations. L'exécutif est divisé en deux couleurs politiques différentes et le conflit entre Premier Ministre et Président amorce de nouvelles cultures politiques. Ainsi, la Vème République est animée soit par l'harmonie soit par la dualité du couple exécutif, plus ou moins affirmée selon la personnalité du président et celle du premier ministre. Ainsi, quelle place la Constitution de 1958 accorde-t-elle au Premier Ministre et quels en sont les usages ? La Constitution de la Vème République met en place un exécutif bicéphale : le premier ministre a des pouvoirs mais ils dépendent en pratique de la personnalité du président qui lui laisse plus ou moins de marge de manœuvre, plus ou moins d'autonomie, et de si l'on est en période normale ou en période anormale de cohabitation.
[...] Chirac: sous la contrainte ce dernier se fait nommer Premier Ministre. Le Président doit le ménager pour s'assurer du soutient parlementaire. Mais c'est en réalité deux conceptions différentes qui s'opposent: un Président de la République libéral et très européen contre un Premier ministre gaulliste. De sorte que J. Chirac se comporte davantage en partenaire égal avec le Président qu'en exécutant de ses volontés. -La marge de manœuvre du Premier Ministre s'accroît car il obtient du Président des concessions que celui-ci est obligé d'accorder. [...]
[...] Mais cette fonction est fondamentale dans le fonctionnement des institutions de 1958 parce que ni les ministres, pas plus que le Président lui-même n'ont les pouvoirs ni les prérogatives de l'assumer. La fonction de Premier Ministre ne va pas disparaître, parce qu'elle est indispensable. Bibliographie indicative -S. [...]
[...] Les relations entre le premier ministre et le président de la République en France de 1958 à nos jours : analyse de la question de l' hyper-présidence et de la disparition du premier ministre La Constitution de 1958 affirme la prépondérance de l'exécutif. Toutefois, celui-ci est composé de deux figures, celle du Président de la République et celle du Premier Ministre. Alors que la Constitution accorde au Premier Ministre certaines prérogatives comme celle, majeure, de déterminer et conduire la politique de la nation (art de la Constitution de 1958), la pratique des premières années le réduise à un simple exécutant du Chef de l'État. [...]
[...] L'assujettissement des Premiers Ministres: une simple fonction d'exécution a)Sous De Gaulle: la domination du Chef de l'Etat -Sous De Gaulle, c'est le Président qui occupe la scène politique et ses Premiers Ministres ne font qu'exécuter ce qu'il décide. Preuve en est la permanence des Premier Ministre sous la présidence De Gaulle: de 1958 à 1969, trois Premier Ministre seulement: Michel Debré (1958-1962), Georges Pompidou (1962-1968) et Maurice Couve de Murville (1968-1969). -Tous ont été fidèles à la lettre au Président: quand ils se font remercier ça n'est pas par désaccord avec le Président ni à cause de crises politiques, mais c'est davantage une stratégie pour débuter une nouvelle aire un tournant décidé par le Président en changeant de tête. [...]
[...] La cohabitation est apaisée et courtoise; Le Premier Ministre Jospin profite de la vague de croissance et de l'impopularité du Président Chirac (compromis dans plusieurs affaires: emplois fictifs de la Mairie de Paris notamment) pour élargir ses marges de manœuvres. III) La notion d'hyper-présidence et la question de la disparition du Premier ministre L'hyper-présidence: un non-sens au plan historique institutionnel Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, les commentateurs utilisent le terme d'hyper-présidence pour désigner la prééminence de la fonction présidentielle au sein du pouvoir exécutif et, par voie de conséquence, l'affaiblissement de celle du Premier Ministre. [...]
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