Si les groupes d'intérêt sont aujourd'hui un phénomène incontournable pour les pouvoirs publics en France comme en Grande-Bretagne, ils n'en sont pas moins incontestables. Nous étudierons donc tout d'abord l'évolution des rapports entre pouvoirs publics et groupes d'intérêt en France et en Grande-Bretagne, pour ensuite nous interroger sur les implications, en termes de démocratie, de l'influence grandissante des groupes d'intérêts sur les pouvoirs publics
[...] - les seuils d'accès aux pouvoirs publics les plus efficaces sont sans conteste, en France comme en GB, l'exécutif et son administration. La plupart des ministères, dans ces deux pays, ont des liens étroits avec certains groupes d'intérêts : en France comme en Grande-Bretagne, il existe un réseau bien établi de contacts informels entre représentants du gouvernement et de l'administration d'une part, et représentants des groupes d'intérêts d'autre part. Sans parler des contacts institutionnalisés qui sont monnaie courante en France et en Angleterre, avec le foisonnement de commissions, de comités Cependant, il faut noter en France l'attitude ambivalente des hauts fonctionnaires réservés à l'égard des groupes de pression considérés comme illégitimes et mieux disposés à l'égard des interlocuteurs institutionnels reconnus. [...]
[...] Nous allons dorénavant nous intéresser un peu plus précisément aux groupes d'intérêts en France et en Grande-Bretagne : Almond et Powell, en 1966, distinguent 4 types de groupes d'intérêts, selon leur organisation : anomiques, non associatifs, institutionnels et associatifs. Seuls ces deux derniers types de groupes possèdent un degré d'organisation suffisant pour être considérés comme des groupes d'intérêt visant à agir sur le pouvoir politique. Il faut toutefois noter, ici, que les frontières entre ces groupes ne sont pas fixées une fois pour toutes. [...]
[...] Du fait de la non-passivité des pouvoirs publics vis-à-vis des groupes d'intérêts, ces derniers, dans leur organisation, sont confrontés à deux logiques d'échange : la logique des membres d'une part, la logique de l'influence d'autre part. (pour reprendre une distinction de Schnmitter et Streeck datant de 1981). Ainsi, ce qui caractérise les relations entre les pouvoirs publics et les groupes d'intérêt en France et en Grande-Bretagne est leur situation d'interdépendance mutuelle : - en effet, les groupes d'intérêt sont devenus indispensables aux pouvoirs publics : . [...]
[...] Il arrive fréquemment à des groupes, en France comme en Grande-Bretagne, de convaincre leurs membres de la nécessité d'obéir aux injonctions ministérielles. Mais ils renseignent également les administrations nationales, et partant, le Gouvernement, de l'état d'esprit de leurs membres. Les groupes y trouvent évidemment leur intérêt, dans la mesure où ils préfèrent être consultés avant la fabrication d'une loi plutôt que de devoir organiser une campagne pour obtenir la modification d'un projet pendant sa discussion, ou pendant sa mise en œuvre. [...]
[...] Ainsi, nous avons vu que les relations entre les groupes d'intérêts et les pouvoirs publics étaient au cœur de la définition de la démocratie, en France et en Grande-Bretagne. Mais les groupes d'intérêt se situent également au cœur de la démocratie, du fait de leurs liens très étroits, bien que plus ou moins officieux, avec les partis politiques. En effet, la théorie de la démocratie moderne attribue au parti la responsabilité primordiale d'effectuer une connexion électorale entre le citoyen et l'Etat, d'établir un linkage démocratique. [...]
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