Exposé traitant les sciences politiques et la sociologie politique : il s'agit de mieux comprendre et de mieux expliquer la proximité entre journalistes et hommes politiques ainsi que les problématiques qui en découlent. Quelles sont les origines des acteurs de la presse et de la politique, quels sont leurs modes de pensée, leurs relations extra-professionnelles ?
[...] Aux yeux du téléspectateur, il apparaît que la communauté d'intérêt que nous avons évoqués ci avant ne soit trop présente. La pratique du off the record : Selon Roland Cayrol, journalistes et hommes politiques ont les mêmes intérêts professionnels, ils sont soumis à la sanction ou au plébiscite, de leurs pairs et du public. Dans cet optique ils ont besoin d'une information qu'ils peuvent se prodiguer, et ce dans les deux sens. C'est là que la relation d'amitié peut aider. [...]
[...] La première contre critique des journalistes va à l'encontre de leurs confrères qui les dénoncent. Ils leur reprochent de profiter de cette vague de fond de la critique pour vendre à gros tirages des ouvrages sans substance. A ce titre, Jean Daniel écrit dans un article du Nouvel Obs. (N°1995) à propos des allégations du livre Bien entendu c'est off de D.Carton : «Souvent, hélas, l'auteur ne fait état que de bruits, de ragots, de rumeurs, sur des gens très connus qui pourraient figurer dans la rubrique «people» qui sévit dans tous nos journaux Invalider la critique en jetant le discrédit sur les auteurs, telle semble être une des armes dont usent les journalistes qui évoquent la rancœur de ceux de leurs collègues qui critiquent le système de l'intérieur. [...]
[...] L'énumération peut être longue des situations où les journalistes ont fait pression sur le pouvoir. Le journal connaît sa force de persuasion auprès du lectorat, où en tout cas la peur du discrédit qu'il peut jeter sur un homme politique. Ainsi, pour l'affaire de la MNEF, sachant qu'il ne pourrait contenir les journaux bien longtemps, Dominique Strauss-Kahn s'est vu obliger de s'appliquer préventivement la jurisprudence Balladur-Beregovoye, et de démissionner de son ministère. Mais le dernier exemple qu'il convient de citer pour comprendre à quel point les intérêts privés peuvent interférer dans la production journalistique, concerne les origines de J.M Colombani, directeur du Monde L'homme partisan du processus de Matignon serait personnellement intervenu auprès du cabinet de Lionel Jospin pour soutenir un projet, soutien largement relayé d'ailleurs par la ligne éditoriale alors adopté dans le journal. [...]
[...] Ainsi le second personnage de l'Etat serait-il soumis aux humeurs d'un journal, certes de référence. Cette question amène à l'ouvrage de Pierre Péan et Philippe Cohen qui ont dénoncé dans La Face cachée du Monde les dérives de ce grand quotidien. Journalistes, les deux hommes connaissaient les pratiques de leur milieu mais les révélations qu'ils font sont abasourdissantes. Ainsi, Edwy Plenel et J.M Colombani auraient-ils provoqué les démissions de Jean Pierre Chevènement et Dominique Strauss-Kahn. A ce sujet ce n'est pas uniquement par des éditoriaux virulents que ceux-ci sont arrivés à leurs fins mais également par des rencontres avec les plus proches collaborateurs de Lionel Jospin, comme Olivier Schrameck par exemple. [...]
[...] Une des tendances actuelles, qui va de paire avec la perte de légitimité des hommes politiques dans ‘opinion publique, est le manque de respect des journalistes pour ces derniers. A tant tenter de jouer le relationnel les hommes politiques se sont parfois fait prendre à leur propre piège. Les dirigeants méprisent parfois eux- mêmes les journalistes. En effet ils choisissent le moment où ils veulent parler et ne supportent pas que soit transgressée cette règle. Cette pratique a tendance à agacer des journalistes qui bien que partenaire ou amis, ont aussi une image publique à véhiculer. [...]
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