On peut penser à première vue que les relations internationales sont tellement complexes qu'elles échappent à la théorie. Mais en réalité, les relations internationales ne peuvent être analysées sans cadre théorique. Elles doivent alors s'inscrirent dans une certaine vision du monde.
Et, depuis 1945, le réalisme est incontestablement l'une des théories dominantes des relations internationales. Emergeant durant l'entre-deux-guerres, en opposition à ce que ses défenseurs considéraient comme l'approche naïve des idéalistes, le réalisme classique fut même dominant durant une trentaine d'années après la seconde guerre mondiale. On peut même avancer que le réalisme, en un sens, façonna la discipline des relations internationales.
Bien que de nombreux désaccords existent entre les différents penseurs du réalisme, on peut dégager un socle théorique qui comprend notamment l'attachement à l'idée que le système international est anarchique et que les Etats s'y craignent et cherchent à assurer leur sécurité avant tout. La violence et la guerre sont des objets tout à fait normaux pour les réalistes, et ils sont essentiels à la compréhension des relations inter-étatiques (...)
[...] Cette animosité se retrouve en fait au niveau du souverain, qui symbolise l'Etat, et ce sont alors les relations inter-étatiques qui sont gouvernées par la méfiance, la puissance et la possibilité de la violence. Les hommes ne sont plus dans un état de guerre de chacun contre chacun, car la société a un effet pacificateur, mais ce sont les Etats qui sont désormais dans un tel Etat. Tout se passe comme si les Etats luttaient pour leur survie. Ainsi, il est clair que la théorie réaliste est largement imprégnée de la pensée de Thomas Hobbes. On peut prendre l'exemple qui est peut être le plus marquant avec Mearsheimer. [...]
[...] Citation : Hans Morgenthau : Cité par Alex Macleod, Théorie des Relations Internationales, p Pour lui, la version réaliste de l'histoire de la théorie des relations internationales est : L'histoire d'un combat entre deux écoles qui s'opposent fondamentalement dans leur conception de la nature de l'homme, de la société et de la politique. L'une croit que l'on peut réaliser dès maintenant un ordre rationnel et moral, fondé sur des principes abstraits et universellement valables. Elle tient pour acquis la bonté et la malléabilité infinie de la nature humaine [ Elle fait confiance à l'éducation, à la réforme et à l'utilisation sporadique de la force pour remédier à ces défauts. [...]
[...] Il en découle notamment le comportement suivant : les Etats ne peuvent pas être certains des intentions des autres Etats. Du coup, dans le système international, les Etats se craignent. Par ailleurs, chez une immense majorité de réalistes, on parle de réalisme politique (on exclut les questions économiques, le commerce ou les classes sociales de leur analyse). D'autres points importants sont en débat : - autonomie de la politique internationale d'un Etat par rapport à sa politique intérieure. Pour Aron, la politique intérieure est une des variables du système international. [...]
[...] Elle fait appel au précédent historique plutôt qu'à des principes abstraits, et vise la réalisation du moindre mal plutôt que celle du bien absolu. Les grandes idées du réalisme classique Il existe de nombreuses divergences entre les différents théoriciens du réalisme classique. De nombreux points sont en débat. Cependant, on peut dégager un socle théorique : Les grands principes du réalisme : - Les Etats sont les acteurs majeurs du système international. Les Etats sont par ailleurs souverain et ont un territoire reconnu (explicitement ou implicitement). - Le système international pénalise sévèrement les Etats qui ne protègeraient pas leurs intérêts vitaux. [...]
[...] Et le réalisme dit "classique", qui n'a pas pour autant disparu, est aujourd'hui bien moins présent dans la discipline, laissant peu à peu la place à de nouvelles approches dites "néoréalistes" ou "réalistes néoclassiques". Comment le réalisme est devenu l'une des grandes théories des relations internationales? Qu'est-ce que défend cette théorie? Et pourquoi a-t-elle peu a peu été discutée et que son influence a baissé? Nous nous demanderons tout d'abord comment la pensée réaliste a émergé et ce qu'elle revendique. Puis nous verrons où ces grands principes puisent leur source dans l'histoire des idées. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture