On l'a vu lors de la visite du président Kadhafi à Paris en 2007, la réintégration de la Libye dans le système international est un sujet qui reste d'actualité et qui n'est pas exempt de polémiques en tous genres et de violentes controverses à cause de la nature même du régime et de son guide. Mais plus que de réintégration, on pourrait même parler tout simplement d'intégration dans le système international, puisque la Libye n'a jamais été un partenaire autant apprécié qu'aujourd'hui. A partir de 1973, le régime était entré dans une logique de contestation tous azimuts de l'impérialisme occidental et du colonialisme. La chute de l'URSS l'avait par ailleurs privé des soutiens qu'elle pouvait recevoir du bloc socialiste. Depuis 1999, la Lybie a en effet pour seul objectif ou presque de sa politique étrangère son insertion dans le concert des nations et la recherche de respectabilité.
[...] En cela, il bénéficie de la bonne volonté des autres puissances qui y trouvent également leur intérêt. L'intérêt libyen Même si - il faut le reconnaître - les sanctions de l'ONU n'ont pas eu d'impact dramatique sur l'économie et le régime libyen, elles ont été assez dérangeantes pour que le pouvoir finisse par rechercher sa réintégration. Le coût des sanctions a été estimé par la Libye à 24 milliards de dollars. Le secteur industriel et le secteur du commerce ont été particulièrement touchés, mais aussi l'industrie pétrolière par manque de technologies pour moderniser ses installations. [...]
[...] De la confrontation à la coopération : la recherche de respectabilité Fort de ce dialogue renoué avec le monde, le régime de Kadhafi va entamer une politique de coopération qui vise à la réintégration pleine et entière dans le système international et à donner au pays un rôle important sur la scène internationale en se posant comme acteur incontournable. La lutte contre le terrorisme : intermédiation et expertise Son premier atout, c'est évidemment le pétrole (et un peu le gaz). On l'a vu avec sa relation privilégiée sur ce sujet avec les entreprises américaines, mais aussi avec les Etats européens. Mais le sujet sur lequel les Etats-Unis vont particulièrement rechercher la coopération de la Libye, sera la lutte contre le terrorisme islamique. [...]
[...] Les grandes orientations de la politique libyenne aujourd'hui : après la normalisation ? Après tout ça, il reste à dresser un rapide tableau - en dehors de ses relations avec les pays occidentaux - des réorientations et des priorités d'une Libye réintégrée au concert des nations par rapport à ses orientations traditionnelles. La Méditerranée La première orientation libyenne se tourne vers la Méditerranée et vers le processus de lutte contre l'immigration illégale dans lequel la Libye est engagée. L'immigration constitue en effet un enjeu majeur pour un pays sans cesse tiraillé par ses différentes origines et influences culturelles : Méditerranéenne, Arabe et Africaine qui vont être instrumentalisées tour à tour par le régime pour des questions de légitimation ou de création d'un consensus national. [...]
[...] Les deux obstacles qui empêchaient la reprise de relations normales avec les autres Etats sont finalement levés à la fin des années 1990 et au début des années 2000, puisque la Libye reconnaît sa responsabilité dans les attentats du milieu des années 1980 et accepte d'indemniser les familles des victimes. Le deuxième obstacle est ensuite levé en décembre 2003 lorsque Kadhafi annonce son engagement de démanteler sous contrôle international tous les programmes d'armes de destruction massive (ADM) de son pays. Mouammar Kadhafi condamne aussi vigoureusement les attentats du 11 septembre 2001, toujours dans une volonté de détente avec l'Occident. Par ailleurs, la Libye a signé en 2004 le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et celui sur la non-prolifération. [...]
[...] Mais évidemment, la Libye ne fait pas tout ça gratuitement. Elle essaye en même temps de monnayer son aide en demandant des compensations financières et le matériel qu'elle juge nécessaires composés d'hélicoptères, de véhicules tout-terrain, des radars, qui étaient jusqu'à présent soumis à l'embargo militaire qui a finalement été levé sous l'impulsion de l'Italie, encore une fois, en 2004. La Libye ne compte pas garder les portes de l'Europe sans aucune contrepartie. La coopération nucléaire et militaire : la France La Libye coopère ensuite avec la France qui trouve un acheteur pour ses technologies nucléaires civiles maintenant que la Kadhafi a renoncé ouvertement aux armes de destructions massives et signé le protocole de non- prolifération en 2004. [...]
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