L'Italie et l'Espagne sont deux pays de l'Europe du Sud qui détiennent des particularités historiques et régionales concomitantes. Si la première a connu une unification générale grâce au Risorgimento de la maison de Savoie de 1848 à 1870, l'Espagne n'en est pas en reste par une politique d'annexions et d'accords matrimoniaux, initiée par les Rois Catholiques à l'aube de la Renaissance, qui ont permis d'unifier sous la même couronne des territoires limitrophes, mais hétérogènes, d'une même péninsule. De ce fait, par le maillage culturel perceptible qui existe entre les différentes régions de ces deux pays, des caractères régionalistes forts dominent dans ces provinces, qui assument leur différence culturelle face à un pouvoir central distinct. Ainsi, l'Est espagnol est empreint d'une culture pyrénéenne et méditerranéenne avec une langue propre, le catalan, alors que le Nord-Ouest, aux influences atlantico-portugaises, fait de la Galice une région « tampon » entre l'Espagne et son voisin ibérique, le Portugal. L'Italie contemporaine reste encore très marquée par ses particularismes régionaux qui firent d'elle une véritable mosaïque historique hétéroclite. La « Botte » est ainsi scindée entre une Italie du Nord, cerclée par les Alpes et le Pô, mélangeant une culture montagnarde aux diverses origines germaniques et rhétiennes. L'Italie centrale, montre un caractère encore centralisé autour de Rome, fidèle à l'organisation des Etats pontificaux, alors que l'Italie du Sud, le Mezzogiorno, est littéralement immergée dans une sphère d'influence méditerranéenne. Autant de caractéristiques régionaux qui contribuent à faire de l'Espagne et de l'Italie des Etats multiculturels et composites. Dans cette perspective éclectique culturelle et historique, les Etats doivent composer avec leurs régions en leur attribuant des prérogatives et un statut particuliers, à l'instar des Communautés autonomes espagnoles ou des régions autonomes italiennes à statut spécial. Mais cette diversité pèse sur les relations entretenues non seulement par les régions avec le gouvernement central, par des craintes séparatistes, mais aussi entre les régions elles-mêmes, dont la contribution à l'Etat n'est parfois pas équitable. En effet, alors que la Navarre perçoit elle-même ses impôts, la Catalogne doit référer sa fiscalité avec le gouvernement central. Inversement, en Italie, le Nord s'affirme comme une réelle puissance industrielle avec des villes économiquement importantes comme Milan, Turin ou Gênes, alors que le Sud n'arrive pas à suivre le rythme de la première (...)
[...] Certaines régions font face à un double enjeu : se reconnaître à travers des régions voisines et considérer l'Etat central comme légitime. Dans ce sens, des concessions furent faites pour satisfaire ces provinces individuelles en quête de reconnaissance, par la décision des Etats de déléguer de leurs pouvoirs aux régions, dans un but de décentralisation censé établir un nouvel équilibre. Or, ces tentatives ont ouvert une voie progressive à l'étape finale, qu'est l'indépendance, dont la crise économique actuelle et l'intégration régionale par l'Europe en sont des soutiens. [...]
[...] Elles reposent sur des facteurs culturels et économiques qui attestent d'un mode de fonctionnement différent d'un bout à l'autre du pays, tout en s'organisant autour d'une conception politique défendant les valeurs régionales. A. Les facteurs d'identités 1. Une identité propre : Les régions autonomes justifient leur singularité par des influences culturelles particulières, en se basant sur des exceptions linguistiques ou coutumières. Ainsi, le galicien est proche du portugais, alors que le basque fédère culturellement le Pays basque avec la Navarre. Le Sud de l'Espagne, l'Andalousie, est marqué par huit siècles de domination musulmane, et possède des substrats arabes. [...]
[...] Décalés aujourd'hui d'idéologies centralisatrices et archaïques que sont le franquisme ou le fascisme, ces Etats doivent composer avec les revendications régionales, particulièrement vivaces. [...]
[...] L'unité économique, inexistante en Italie comme en Espagne, démontre le clivage existant entre des régions prospères, enlisées économiquement par d'autres bien plus retardées. B. La prise de conscience politique des régions 1. Le régionalisme, une force politique à part entière : En plus d'être une doctrine politique, le régionalisme est désormais devenu un véritable mode de fonctionnement, qui s'observe par la décentralisation et l'attribution de prérogatives particulières à des régions, visible en Espagne ou en Italie du Nord. En premier lieu, il se remarque par l'autonomisation de l'ensemble des régions ou de certaines d'entre elles, ce qui contribue dans le cas de l'Espagne à la qualifier d'« Etats des autonomies Pour corroborer cette doctrine, on constate l'émergence de partis politiques, parfois virulents, qui visent à défendre les intérêts régionaux. [...]
[...] Le régionalisme en Espagne et en Italie ( L'Italie et l'Espagne sont deux pays de l'Europe du Sud qui détiennent des particularités historiques et régionales concomitantes. Si la première a connu une unification générale grâce au Risorgimento de la maison de Savoie de 1848 à 1870, l'Espagne n'en est pas en reste par une politique d'annexions et d'accords matrimoniaux, initiée par les Rois Catholiques à l'aube de la Renaissance, qui ont permis d'unifier sous la même couronne des territoires limitrophes, mais hétérogènes, d'une même péninsule. [...]
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