L'effondrement du bloc soviétique a marqué la fin de l'assujettissement d'un certain nombre de pays européens, jusqu'alors satellisés par Moscou et noyautés de l'intérieur par des régimes autoritaires. Ces « démocraties populaires », situées en Europe centrale ou orientale, recouvrent leur autonomie pour la plupart en 1989 et entament alors une phase de libéralisation tant politique qu'économique.
Sur le plan institutionnel, on assiste à une « réinvention de l'Etat », selon l'expression de Slobodan Milacic, Etat qui, dans la doctrine marxiste, devait progressivement disparaître pour laisser place à la société communiste. Or, c'est après la chute des régimes se voulant communistes que l'Etat commence à se désengager dans ces pays ; c'est la fin de l'Etat-parti, bureaucratique et tentaculaire, et c'est l'avènement de l'Etat de droit, répondant à des règles constitutionnelles précises et non pas à une idéologie.
Nous allons montrer que, malgré de considérables mutations, la transition institutionnelle des anciens pays communistes n'a pas abouti à un système parfaitement démocratisé et que le poids de l'héritage d'avant 1989 reste fort à plusieurs égards. Nous présenterons d'abord les réformes opérées ; puis, nous soulignerons leurs limites et les résistances qui s'exercent face à la démocratie.
[...] Ainsi, les pays anciennement communistes fixent au jeu démocratique à venir le cadre constitutionnel dont il a besoin. Ces réformes constitutionnelles permettent l'apparition d'un pluralisme politique inconnu depuis des décennies, à l'exception de quelques brèves parenthèses, comme le Printemps de Prague. Dans un premier temps, les partis et les formations politiques en compétition sont légions, tant est grande encore la volatilité des préférences des électeurs. A la gauche issue des régimes des anciennes démocraties populaires s'opposent les sociaux-démocrates, les libéraux, les chrétiens-démocrates, les conservateurs, les Verts également et dans une très forte proportion près d'un tiers des élus classés autres Progressivement cependant, le jeu démocratique se consolide autour de quelques grandes formations ; en cause, l'imposition de seuils de représentativité : en Roumanie en en en Bulgarie en Hongrie en Pologne Le débat se centre alors autour de deux pôles, eux-mêmes formés généralement d'une coalition : les ex-communistes et les libéraux, chacun s'alliant avec de petites formations plus ou moins apparentées. [...]
[...] Elle cherche à compléter le transfert institutionnel des pouvoirs centraux par un apprentissage local de la prise de décision en démocratie. A l'introduction de ces réformes et processus modernisateurs s'opposent cependant certaines résistances. II) Des démocraties encore en formation Un processus de démocratisation inachevé Si la plupart des anciens pays communistes se sont dotés très tôt d'un arsenal juridique et constitutionnel destiné à réguler la vie publique et le fonctionnement des régimes post-communistes, certaines réserves peuvent être émises quant à la manière de procéder. [...]
[...] Les taux de participation aux élections européennes y sont les plus bas, comme en 2004 où la Pologne et la Slovaquie s'étaient fait remarquer, l'année même de leur adhésion. Si les pays nouvellement intégrés semblent surtout rechercher le développement économique, leur administration s'est trouvée néanmoins modernisée sous l'impulsion de l'UE. A ce titre, la décentralisation est tout à fait caractéristique du genre de dynamique enclenchée dans le cadre d'un processus de modernisation. En fait, elle est amorcée dès 1989, répondant à une triple fin de justice, d'efficacité et de démocratie. [...]
[...] Proches des syndicats, les partis communistes, rodés aux techniques de mobilisation, sont bien souvent les seuls à entretenir une relation privilégiée avec les citoyens. La difficile européanisation Après avoir acquis leur indépendance politique il y a près de vingt ans, les démocraties de l'Est offrent aujourd'hui un visage résolument différent de celui des démocraties occidentales. Malgré l'adhésion d'un grand nombre d'entre elles à l'UE, il semble irréaliste de songer au développement prochain dans ces pays d'une démocratie semblable aux nôtres. [...]
[...] Des régimes communistes aux institutions démocratiques : bilan de la transition Introduction L'effondrement du bloc soviétique a marqué la fin de l'assujettissement d'un certain nombre de pays européens, jusqu'alors satellisés par Moscou et noyautés de l'intérieur par des régimes autoritaires. Ces démocraties populaires situées en Europe centrale ou orientale, recouvrent leur autonomie pour la plupart en 1989 et entament alors une phase de libéralisation tant politique qu'économique. Sur le plan institutionnel, on assiste à une réinvention de l'Etat selon L'expression de Slobodan Milacic, Etat qui, dans la doctrine marxiste, devait progressivement disparaître pour laisser place à la société communiste. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture