Le régime politique japonais

Résumé du document

Il est difficile de classer le Japon dans l'une des grandes catégories connues de régimes politiques. Les Japonais eux-mêmes s'y sont vaguement essayés. Le Japon, qui a cessé d'être un empire, n'est point pour autant devenu une démocratie, a fortiori une république.
Cette difficulté dans la recherche d'une définition juridique tient dans la faiblesse de la réflexion constitutionnelle au Japon. Le Japon, jusqu'en 1945, a toujours été un empire. Que pouvait-on lui substituer après le traumatisme de la capitulation ?
La Constitution de 1946, en maintenant l'institution impériale, a opté pour un régime parlementaire imité du modèle britannique, tout en empruntant aux Etats-Unis certaines techniques d'administration locale ou judiciaire.
En fait, derrière la « façade parlementaire » ou les emprunts au régime présidentiel se joue un jeu complexe qu'il est difficile à l'étranger de percer. Plus que les tenants officiels du pouvoir politique, ce sont les milieux d'affaires qui gouvernent effectivement le Japon. Plus que le Premier ministre, c'est le très puissant président du principal syndicat patronal qui inspire- pour ne pas dire conduit- la politique japonaise.

Extraits

[...] Le régime politique japonais Il est difficile de classer le Japon dans l'une des grandes catégories connues de régimes politiques. Les Japonais eux-mêmes s'y sont vaguement essayés. Le Japon, qui a cessé d'être un empire, n'est point pour autant devenu une démocratie, a fortiori une république. Cette difficulté dans la recherche d'une définition juridique tient dans la faiblesse de la réflexion constitutionnelle au Japon. Le Japon, jusqu'en 1945, a toujours été un empire. Que pouvait-on lui substituer après le traumatisme de la capitulation ? [...]

[...] réécriture des manuels d'histoire japonaise -honneurs rendus aux héros de l'histoire japonaise, parmi lesquels figurent un certain nombre de criminels de guerre On notera par exemple que la jurisprudence actuelle des tribunaux japonais contient presque tous les éléments nécessaires pour redonner au shinto son statut privilégié. B. Le factionnalisme trait caractéristique du système japonais des partis. Chaque parti japonais est divisé en un nombre variable de factions dirigées par un leader. Il s'agit de véritables clans, groupés autour d'un patron dont le but avoué est, en grossissant l'effectif de ses élus, de s'assurer la prédominance au sein de la formation considérée. [...]

[...] I Le modèle britannique et l'influence américaine. A Un bicaméralisme conforme à la tradition parlementaire La Diète comprend deux chambres, la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers, toutes deux élues au suffrage universel Des techniques différentes d'élection expliquent pour une large part la nature de leur composition politique. L'élection des 512 représentants à la Chambre basse se fait dans le cadre de districts électoraux. Chaque électeur est invité au sein d'une circonscription qui doit élire plusieurs représentants, à ne voter individuellement que pour un seul candidat. [...]

[...] Le régime politique japonais est structuré par des institutions solides où la Diète joue un rôle prépondérant. La prééminence de la chambre des représentants ainsi que le système de contrôle de l'exécutif garantissent la viabilité du régime. La tradition, avec notamment le rôle de l'empereur, pèse sur la vie politique japonaise, qui se révèle très originale avec en particulier le factionnalisme et la puissance du patronat. Bibliographie indicative Essai sur l'histoire de la pensée politique au Japon par Masao Maruyama Justice et magistrature au Japon par Eric Seizele, 2002. [...]

[...] Les principaux administrateurs de ces collectivités locales, les membres de leurs assemblées et tous autres agents locaux que la loi pourrait prévoir sont élus au suffrage universel direct dans le cadre des diverses communautés. Ils cumulent les doubles fonctions d'organes de l'Etat et de représentant des intérêts de la collectivité. Juridiquement soumis aux ministres compétents, leur désignation par le corps électoral leur confère vis-à-vis du pouvoir central une autorité et une indépendance enviables. II Un régime empreint de tradition et d'originalité, à certains aspects parfois excessifs. A. [...]