Devenue le foyer de l'islam chiite avec l'Irak, le régime iranien actuel est le résultat de la révolution islamique de 1979 qui a mis en place la République islamique d'Iran qui devait remplacer un régime monarchique pro occidental autoritaire. L'augmentation progressive du mécontentement général aboutit à la fuite du Chah qui laisse le champ libre aux divers mouvements contestataires : marxistes, anarchiques, libéraux et religieux. Ce sont ces derniers qui vont le mieux tirer profit en premier de la situation en rassemblant les masses.
En février 1979, Khomeiny forme un gouvernement provisoire quand les forces révolutionnaires prennent le contrôle des médias. S'ensuit une lutte pour le pouvoir, chaque mouvement révolutionnaire ayant sa vision de l'Iran à construire. Les religieux, conduits par Khomeiny sont les premiers à rétablir l'ordre et une constitution est proposée largement influencée par Khomeiny et ses alliés, c'est la constitution actuelle.
Cette constitution a l'originalité de créer le poste de guide suprême de la révolution et un président de la République élu au suffrage universel. On le voit, le régime proposé est novateur, mêlant des organes que l'on a l'habitude de rencontrer dans nos démocraties (le président de la République) pour satisfaire les envies de liberté en réaction au régime qui vient de tomber, et des organes nouveaux comme le guide suprême ou le conseil de discernement.
Dès lors, il apparaît simpliste de réduire le régime iranien à une théocratie puisqu'en effet, le régime iranien n'est pas un gouvernement constitué uniquement d'hommes religieux appliquant les enseignements d'un maître spirituel ou les commandements d'un dieu. Après une observation très succincte des institutions, on remarque qu'au sein du régime iranien, si les religieux sont majoritaires, il y a néanmoins des civils : au parlement et même au conseil des gardiens. D'autre part, si l'on réduit l'Iran à une théocratie, comment comprendre la présence du poste de président de la République et d'un parlement ?
[...] On a déjà vu que la légitimité religieuse du régime était mise en évidence par le contrôle de compatibilité à l'islam. Cependant un grand nombre d'autres organes institutionnels contribuent à faire de cette légitimité la légitimité dominante. Le Guide Suprême reste l'institution qui prédomine, celui-ci impulse la politique du pays en pouvant intervenir à tous les niveaux de l'exécutif et du législatif. Il nomme aux postes stratégiques de l'appareil judiciaire, à commencer par les 6 religieux du conseil de surveillance. Il est aussi chef des armées et de nombres d'organisations déjà citées. [...]
[...] La vision la plus commune de l'Iran élude bien souvent l'aspect démocratique de ses institutions. Pourtant, c'est cet aspect qui nous permet d'affirmer que l'Iran n'est pas totalement régi par des principes théocratiques. Ainsi, le président de la République iranienne est élu démocratiquement et l'élection n'est pas la mascarade qu'elle peut être ailleurs. On assiste à de vrais débats dans la population, il y a concurrence entre les candidats et l'élection de personnalités désirant la réforme est possible (exemple de l'élection de Khatami). [...]
[...] Les minorités religieuses sont aussi représentées à la chambre. Concernant l'élection du Guide Suprême, elle s'effectue de façon indirecte par l'intermédiaire de l'assemblée des experts composée de 80 religieux élus par l'intégralité de la population compris les autres confessions). Celui-ci est en mesure de soumettre tout changement constitutionnel à référendum. Enfin, le principe de contrôle de constitutionnalité, caractéristique de l'État de droit existe , assuré par le conseil des gardiens de la révolution. Sur le plan formel, le principe de séparation des pouvoirs existe bel et bien. [...]
[...] Ainsi en journalistes étaient en prison en Iran. Enfin, les Basidjis qui représentent plus de 11 millions de personnes pour une population de près de 70 millions, contribuent à entretenir un climat de tension qui dissuade les opposants de s'exprimer. Un autoritarisme qui se traduit par un blocage du régime Il convient ici de souligner le décalage de génération qui s'est produit progressivement entre d'une part le régime mis en place en 1979, il y a 29 ans, et une population iranienne dominée par la jeunesse occidentalisée. [...]
[...] Un autoritarisme de moins en moins en phase avec une population qui n'adhère pas au combat idéologique et politique de la révolution de 1979. Une population entendue par ceux qu'on appelle les réformateurs qui ne peut être satisfaite en raison de l'autorité dont dispose le religieux notamment dans les institutions. A-Un mélange se traduisant par un certain autoritarisme Nous l'avons vu précédemment, il y a en Iran des principes démocratiques. Ceux-ci sont cependant bafoués car en effet, si le vote est librement effectué au suffrage universel pour l'élection du président de la république par exemple, les candidatures sont elles soumises à conditions. [...]
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