La mort de Mao et la crise économique de 1987-1989 ont entraîné la chute de l'idéologie communiste totalitaire traditionnelle. Si le régime politique chinois tel qu'il a pu exister depuis 1949 et l'arrivée de Mao au pouvoir a du s'adapter pour subsister, notamment sur le plan économique, il a réussi à maintenir sur le plan politique l'idéologie communiste, puisque la constitution stipule dans l'article 1er que « la Chine est un État socialiste de dictature démocratique populaire, dirigée par la classe ouvrière et basée sur l'alliance des ouvriers et des paysans ». La Chine a également conservé des institutions dont la nature et le fonctionnement sont caractéristiques de régimes autoritaires sinon totalitaires. On peut néanmoins se demander la pertinence de la conservation de telles institutions dans un régime qui libéralise de plus en plus sa société, conséquence de son ouverture croissante au monde.
Peut-on voir, dans ce régime encore marqué par l'autoritarisme des signes d'une libéralisation politique?
[...] Le Parti devient alors le parti de tout le peuple, et non plus seulement de la seule classe ouvrière. On notera ainsi l'entrée au Parti d'entrepreneurs privés ces dernières années, personnes que le Parti consent à associer, du moins formellement, au sein des instances de décisions, afin de mieux les contrôler, évitant ainsi qu'ils ne se développent de façon autonome. Il y a également une évolution dans les formes d'intervention de l'État, qui joue de plus en plus un rôle social, en accordant des mesures de sécurité économiques minimum en cas de chômage et en facilitant le ré- emploi. [...]
[...] On parle de modernisation pour la Chine, de succès, parce qu'elle connaît une croissance économique sans précédent ces dernières années. Mais la modernisation ne passe-t-elle que par les progrès technologiques et par l'adoption par une minorité du mode de vie occidental, ou passe-t-elle aussi et surtout par la stabilisation sociale, et l'intégration dans le régime de droits fondamentaux, garantissant la liberté et la dignité des individus, leurs droits de citoyens, et finalement leur émancipation d'un régime politique autoritaire? Vers une libéralisation politique? L'ouverture sur l'extérieur. [...]
[...] Toutes les institutions politiques (présidence, conseil des affaires d'État, comité permanent, Assemblée Populaire Nationale(APN), commission militaire) sont doublées en institutions au niveau du Parti (secrétariat général, bureau politique, comité central, congrès national, commission militaire du parti), et l'on retrouve souvent les mêmes dirigeants à la tête des deux institutions (au niveau de l'État et au niveau du Parti). Le pouvoir judiciaire est théoriquement indépendant depuis la Constitution du 4 décembre 1982, mais on peut légitimement remettre en cause cette indépendance étant donné le fait que la Cour Populaire Supérieure est responsable devant APN. S'il y a formellement 9 partis politiques démocratiques légaux, le seul qui ait une véritable importance est le Parti Communiste Chinois (PCC). En effet, les 8 autres partis soutiennent en fait l'action du PCC et ne jouent de ce fait aucun rôle d'opposition. [...]
[...] Évolution de la société chinoise. Évolution du droit qui se professionnalise et protège les citoyens de l'arbitraire bureaucratique. Les juristes sont plus nombreux et mieux formés (de en 1985 à plus de aujourd'hui.) On peut néanmoins citer Jean Pierre Cabestan qui écrit que la Chine est un Etat de lois, mais pas encore un État de droit En effet, la corruption et les solidarités locales, ainsi que la nouveauté de ces codes applicables par tous rend difficile leur application. Développement de démocratie au niveau des villes et des circonscriptions : des assemblées se réunissent régulièrement, débattent des actions des gouvernants, et ont déjà refusé d'approuver des choix émis par les responsables du Parti ou de l'administration locale, défendant ainsi les intérêts de leur circonscription. [...]
[...] Si le régime politique chinois tel qu'il a pu exister depuis 1949 et l'arrivée de Mao au pouvoir a du s'adapter pour subsister, notamment sur le plan économique, il a réussi à maintenir sur le plan politique l'idéologie communiste, puisque la constitution stipule dans l'article 1er que la Chine est un État socialiste de dictature démocratique populaire, dirigée par la classe ouvrière et basée sur l'alliance des ouvriers et des paysans La Chine a également conservé des institutions dont la nature et le fonctionnement sont caractéristiques de régimes autoritaires sinon totalitaires. On peut néanmoins se demander la pertinence de la conservation de telles institutions dans un régime qui libéralise de plus en plus sa société, conséquence de son ouverture croissante au monde. Peut-on voir, dans ce régime encore marqué par l'autoritarisme des signes d'une libéralisation politique? Un régime entre autoritarisme politique et libéralisme économique. Un régime dominé par le Parti. [...]
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