En attendant de pouvoir soumettre définitivement l'État et de constituer la principale force de relève politique de l'après Mussolini, le parti unique se consacre à l'investissement méthodique de l'espace de la société civile, étape tout aussi décisive à ses yeux pour la réussite de l'expérience totalitaire.
Entre 1936 et 1943 s'établit sous l'impulsion de Mussolini une véritable « révolution culturelle » dans le but d'enraciner l'esprit du fascisme dans la conscience des masses italiennes et d'en finir avec l'influence des anciennes élites.
Sur le terrain culturel, ce durcissement révolutionnaire renvoie particulièrement à l'éducation des masses et à la formation de nouvelles élites, et touche par conséquent particulièrement la jeunesse.
La jeunesse est ainsi embrigadée très tôt dans des groupes qui lui enseignent l'idéologie fasciste. « Je prends l'homme au berceau et je ne le rends au pape qu'après sa mort » dit Mussolini
Problématique : Comment le régime fasciste procède-t-il pour enraciner sa pensée chez les jeunes italiens ?
Réussit-il vraiment à remplacer les organisations de jeunesse déjà présentes dans la société ?
[...] Sur le terrain culturel, ce durcissement révolutionnaire renvoie particulièrement à l'éducation des masses et à la formation de nouvelles élites, et touche par conséquent particulièrement la jeunesse. La jeunesse est ainsi embrigadée très tôt dans des groupes qui lui enseignent l'idéologie fasciste. Je prends l'homme au berceau et je ne le rends au pape qu'après sa mort dit Mussolini Problématique : Comment le régime fasciste procède-t-il pour enraciner sa pensée chez les jeunes italiens ? Réussit-il vraiment à remplacer les organisations de jeunesse déjà présentes dans la société ? A. [...]
[...] La Charte de l'école fut donc proposée par Bottai. Elle valorisait avant tout le travail et fit tout pour décourager et rendre difficile l'accès au lycée afin d'orienter le plus grand nombre possible d'enfants d'origine paysanne, ouvrière et artisanale vers les écoles technico-professionnelles. Il s'agissait de créer l'école des classes populaires, la grande école des masses et non pas de soutenir une école génératrice d'ambition et de mécontentement comme pouvait l'être le lycée. En effet, son ambition première était de modifier, à travers l'école, la classe dirigeante, diminuant la part de recrutement bourgeois et accroissant le recrutement populaire. [...]
[...] Le fascisme considérait la religion et la famille comme de dangereux concurrents qui disputaient le monopole de la famille. Les organisations de jeunesses fascistes (GUF, fasci giovanili, ONB) avaient enregistré dans la première moitié des années 1930 un développement notable, réussissant en 1937 à encadrer plus de 7,5 millions de jeunes. Bien que l'adhésion à ces organisations était libre, de nombreux jeunes gens entraient dans ces organisations moins par véritable esprit fasciste que par volonté de conformisme ou désir de bénéficier des activités et des services offerts. [...]
[...] Conclusion Aussi volontariste fût-elle, la tentative de fascisation culturelle du peuple italien avoua vite ses limites devant la résistance de ces forces extérieures qu'étaient la famille et la religion qui réussissaient à sauvegarder leur espace privé De plus, si le fascisme avait remporté la première manche contre l'Église en 1931, il ne peut empêcher dans les années suivantes la relance des activités de l'Action catholique concurrençant les organisations du régime chez les jeunes (et dans les milieux ouvriers). A la veille de la guerre, l'Église catholique conserve encore une position importante dans le système scolaire. Bibliographie L'Italie contemporaine du Risorgimento à la chute du fascisme Serge Berstein, Pierre Milza Armand Colin U Le Siècle des Excès De 1870 à nos jours P. [...]
[...] Décisive apparaît à partir de 1935 la mise en place de cours de préparation politique organisés à l'échelon fédéral du parti pour les jeunes de 23 à 28 ans déjà remarqués pour leurs qualités de responsables dans les organisations de jeunesse (la GIL possède en effet son propre réseau d'écoles ainsi qu'une académie pour former son personnel d'encadrement). Cela culmine dans l'ouverture en 1939 d'un Centre national de préparation politique à Rome destiné à accueillir pour deux ans les jeunes diplômés des cours fédéraux, ceux de l'académie de la GIL ou les membres des GUF. Créés en 1920, regroupant en étudiant(e)s de 18 à 28 ans, les GUF sont alors tout autant un instrument de fascination de l'université qu'une machine à canaliser l'activisme révolutionnaire et critique de la jeunesse intellectuelle fasciste. [...]
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