L'esprit révolutionnaire est mort. Cette phrase volontairement provocatrice est pourtant plus proche de la réalité qu'il n'en paraît. Pour s'en persuader, faisons un bref état des lieux des partis révolutionnaires en Europe. Dans les pays comme la France à tradition révolutionnaire, les partis se réclamant révolutionnaire au sens pur du terme, c'est-à-dire croyant à « un changement brusque et en profondeur dans la structure politique et sociale d'un État, qui se produit quand un groupe se révolte contre les autorités en place et prend le pouvoir » sont quasi absent du champ politique. Même la Ligue Communiste Révolutionnaire, de tradition trotskyste, a délaissé une partie de son héritage historique afin de s'insérer dans le jeu politique. Les derniers groupes politiques prônant ouvertement la Révolution sont restreints et en marge du système électoral car par définition une révolution ne passe pas par les urnes. En Allemagne, le Parti social-démocrate a rompu définitivement avec les idéaux marxistes lors du congrès de Bad Godesberg en 1959. La loi est devenue l'outil permettant de transformer l'ordre social et de réduire les injustices sociales. Bien avant çà, le réformisme avait été théorisé par deux grandes personnalités de gauche à savoir Jean Jaurès et Léon Blum. Ce dernier offrira des avancées sociales par la loi et donc par la réforme aux ouvriers français durant la période du Front populaire. Doit-on conclure que l'idéal révolutionnaire est mort ? Cela signifie-t-il que le réformiste l'a emporté sur le révolutionnaire ? L'histoire a-t-elle donné raison aux mouvements réformistes ? Le réformisme qui peut être défini comme « une doctrine politique visant à améliorer les structures existantes, économiques et sociales, par des modifications légales progressives, plutôt que par une révolution » a-t-il triomphé ? La révolution absente de notre vocabulaire politique contemporain est pourtant ancrée dans notre imaginaire. Le mythe révolutionnaire est toujours présent. Ce mythe est-il fondé ? Quelles sont les révolutions qui ont réellement apporté un progrès social ?
[...] La loi est devenue l'outil permettant de transformer l'ordre social et de réduire les injustices sociales. Bien avant çà, le réformisme avait été théorisé par deux grandes personnalités de gauche à savoir Jean Jaurès et Léon Blum. Ce dernier offrira des avancées sociales par la loi et donc par la réforme aux ouvriers français durant la période du Front populaire. Doit-on conclure que l'idéal révolutionnaire est mort ? Cela signifie-t-il que le réformiste l'a emporté sur le révolutionnaire ? L'histoire a-t-elle donné raison aux mouvements réformistes ? [...]
[...] Quelles sont les révolutions qui ont réellement apporté un progrès social ? La révolution a bien trop souvent été un outil permettant à une petite minorité d'accaparer le pouvoir. Plus généralement, on observe historiquement que les pseudo-révolutions laissent bien souvent place à un régime bien plus réactionnaire ou conservateur que le précédent. Ainsi, la période de 1793 qu'on appelle la seconde révolution, a été le moment d'atrocité inouïe. D'autre part, si l'on suit la lecture d'auteurs contemporains de cette époque comme Alexis de Tocqueville[3], la métamorphose démocratique et bureaucratique du régime était en marche avant même le début de la Révolution. [...]
[...] Réforme ou Révolution : laquelle des deux a apporté plus de progrès social ? Question 2 : Le réformisme et le modèle révolutionnaire ont été deux modalités par lesquelles les transformations sociales en Occident ont eu lieu. Selon vous, lequel des deux modèles a permis des progrès plus substantiels pour les groupes qui les ont menés ou qui y ont participé ? Par exemple, les bourgeois et les bras nus pendant la Révolution française ou les femmes dans la lutte pour l'obtention des droits politiques comme le droit de vote. [...]
[...] Cette illustration nous montre bien que la volonté des hommes de vouloir transformer pacifiquement la société peut s'avérer audacieuse et bénéfique malgré les difficultés. Cette décision du droit de vote des femmes a pu surprendre par son avancée sociale à sa réalisation, car l'interdiction de voter de celles-ci s'expliquait par le fait qu'elles étaient depuis longtemps soumises à la tutelle de l'Eglise, et donc de potentielles électrices anti-républicaines. Bref, tout cela pour dire que la loi et la réforme sont des armes, certes moins profondes, mais bien plus efficaces. [...]
[...] L'histoire nous montre que les révolutions n'ont que trop rarement (si ce n'est pas pour dire jamais), apporté le progrès tant espéré. Bien au contraire, ces révolutions, fruit bien généralement d'une petite minorité, se transforment en dictature d'un parti unique. Que se soit la Révolution soviétique, la révolution culturelle en Chine, la révolution castriste, ou plus récemment les prises de pouvoir au Venezuela ou en Bolivie, la Révolution prive temporairement, mais bien souvent durablement les individus de leurs libertés individuelles au nom d'un progrès social discutable. [...]
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