Une telle assertion peut paraitre saugrenue, au regard de l'histoire récente : le XXe siècle a vu l'affrontement de Nations au nom d'idéaux politiques ou raciaux. Le IIIe Reich a ainsi tenté de purifier la Nation allemande pour n'en garder que les éléments « purs », de race aryenne. Le sentiment national semble donc particulièrement vivace ; avant de décider si les Nations sont éternelles ou non, il convient d'en donner précisément le sens. Le dictionnaire du Petit Robert définit la Nation comme un ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité et constituant une entité politique. Cette notion est donc profondément liée, dans son sens moderne tout du moins, au concept d'État Nation.
En la matière, il semble que si les Nations ont bien une origine historiquement datée, elles ne semblent pas près de finir.
[...] Pour autant, les Nations noires et blanches n'ont pas disparu : elles se sont seulement rejointes dans un plus vaste ensemble. Il serait donc permis de penser qu'un processus semblable est à l'œuvre en Europe. L'Union Européenne ambitionne en effet de réunir à terme toutes les Nations actuelles dans une nouvelle Nation ; chaque citoyen serait donc d'abord européen avant d'être français, anglais, écossais, espagnol, polonais ou autre. Pour autant, un tel idéal pose de sérieux problèmes : une Nation européenne devrait être dotée d'institutions politiques qui créeraient le sentiment d'une unité. [...]
[...] En particulier, Nation, peuple et Etat tendent désormais coïncider voire à se confondre. La Constitution en effet dispose que la Nation détient la souveraineté ; elle devient par là même une entité politique. C'est là la définition moderne de la Nation. On considère, dans cette logique, qu'avant 1789, il n'existait pas de Nation : dans la période antique, les empires étaient trop grands pour permettre aux différents peuples qui les composaient d'avoir conscience de leur unité. Ernest Renan, dans son cours à la Sorbonne intitulé Qu'est ce qu'une Nation ? [...]
[...] Que pensez-vous de Les Nations ne sont pas quelque chose d'éternel. Elles ont commencé, elles finiront ? Une telle assertion peut paraitre saugrenue, au regard de l'histoire récente : le XXe siècle a vu l'affrontement de Nations au nom d'idéaux politiques ou raciaux. Le IIIe Reich a ainsi tenté de purifier la Nation allemande pour n'en garder que les éléments purs de race aryenne. Le sentiment national semble donc particulièrement vivace ; avant de décider si les Nations sont éternelles ou non, il convient d'en donner précisément le sens. [...]
[...] Finalement, un Etat peut disparaitre sans affecter l'existence de la Nation qui le composait ; la Nation semble donc éternelle, une fois créée. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'elle soit figée puisque la structure est au contraire en pleine évolution ; une nouvelle mutation du fait national est d'ailleurs peut-être en train de se construire dans l'Union européenne. L'Afrique du Sud illustre le changement que peut subir la Nation : en quelques décennie, le pays est passé d'une situation où deux Nations, celle noire et celle blanche cohabitaient plus ou moins harmonieusement, à la situation actuelle d'une Nation arc-en-ciel c'est-à-dire où les origines ethniques des individus s'effacent devant la volonté de construire avec la communauté un avenir radieux et égalitaire. [...]
[...] Finalement, les Nations ne sont pas des données initiales et inhérentes aux sociétés humaines. Leur construction est avant tout politique puisque la définition moderne de ce concept, remontant à 1789, suppose une entité politique en plus du sentiment d'unité et de la volonté de vivre ensemble d'un peuple. Les Nations naissent donc à un moment donné de l'histoire de leur pays ; l'Etat est la sage femme de cette naissance, via un travail d'unification des individus et la construction d'un fond culturel commun. [...]
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