Réflexion sur les affirmations identitaires culturelles des populations mexicaines implantées aux États-Unis, dissertation en sociologie politique. Document de 10 pages
Les États-Unis, terre d'immigration par excellence, n'ont été confrontés que tardivement dans leur histoire à l'arrivée massive de populations en provenance du continent américain lui-même. Ainsi, les premières lois d'immigration (restrictives) datent des années 1920, et relèvent d'une volonté affirmée de fermer les frontières aux nouveaux arrivants.
[...] Elle s'élève contre l'instauration d'un modèle de développement obligatoire défini unilatéralement pour tout le monde et pour tous les peuples. Cette définition est bien sûr contestable, et nombre d'auteurs se sont d'ailleurs essayés à définir ce terme, à en fixer les limites (sont-elles spatiales, temporelles, sociales, mais la notion même est paradoxale. Si la grande majorité des auteurs s'accorde sur le fait que les concepts d'identité et de sentiment d'appartenance sont étroitement liés, Amin Maalouf nous illustre ce paradoxe assez clairement : En extrapolant à peine, je dirai : avec chaque être humain, j'ai quelques appartenances communes ; mais aucune personne au monde ne partage toutes mes appartenances Bien que floue, cette notion d'identité culturelle n'en est pourtant pas moins citée comme génératrice de conflits et d'illusions, comme source de revendications, comme moteur de décisions politiques Le débat sur sa définition n'étant pas l'objet de ce travail, nous nous pencherons plus pratiquement sur le rôle que ce concept peut avoir dans l'affirmation identitaire de populations immigrantes, c'est-à-dire de populations issues d'une culture spécifique s'étant déplacé sur un sol extra-national, et sur la façon dont elles s'affirment au sein de l'altérité culturelle du pays d'accueil. [...]
[...] On peut néanmoins rencontrer, au hasard d'une balade californienne, des cadres supérieurs mexicano-américains de troisième génération, parlant mal leur langue d'origine et cependant passionnés de théâtre chicano en espagnol. Plutôt que de s'additionner, les deux appartenances de cette communauté immigrée se juxtaposent pour en former une nouvelle, une hybride en une sorte de syncrétisme qui permet à cette population de se forger une identité cohérente, fédératrice d'éléments empruntés à leur culture d'origine et à la culture américaine. Au niveau linguistique, nous pouvons citer comme exemple l'apparition du spanglish sorte de mélange entre l'espagnol et l'anglais qui illustre l'attachement de la communauté mexicaine à sa langue première, vecteur des traditions héritées de l'histoire et le besoin qu'elle éprouve d'utiliser la langue du pays d'accueil, vecteur de réussite sociale. [...]
[...] Prudence d'autant plus justifiée si on lui on adjoint la notion de culturelle L'idée d'identité culturelle, née dans le contexte de la décolonisation[2], est fort à la mode en ce moment. En effet, dans le monde globalisé que nous connaissons se pose la question de l'altérité culturelle, génératrice de conflits ; on en trouve l'illustration dans le retentissant succès du Choc des civilisations de Huttington[3]. Comment expliquer les regains nationalistes, les nouveaux mouvements sociaux revendicateurs d'une identité propre, les changements politiques en Amérique latine notamment en faisant l'impasse sur leur dimension identitaire ? Cette notion d'identité culturelle est, selon N. [...]
[...] Cela démontre une réelle volonté de faire partie de la société américaine, de s'y intégrer. Mais nous pouvons y déceler aussi des traces de cette double appartenance : M. Huizar ne parle espagnol qu'avec difficultés mais se déclare proche d'une culture qu'il ne connaît qu'approximativement. L'apparition d'une nouvelle culture, ou l'interpénétration de deux mondes Cette double appartenance, cette volonté d' être américain tout en restant mexicain est-elle un paradoxe ? Non, elle découle de l'interculturalité qui caractérise le monde contemporain, elle découle du besoin de la communauté hispanique de se construire une identité propre, qui puise dans le passé, les traditions (donc dans les racines, au pays et qui soit en même temps en relation avec la situation dans laquelle ces latinos vivent au sein d'un pays culturellement différent, c'est-à-dire dans une situation où ils veulent s'intégrer pour atteindre des objectifs de réussite sociale, économique, politique Comme le dit si bien Mr David Ayon, chercheur à l'université jésuite californienne de Loyola Marymount, il serait faux de croire que la communauté latine aux Etats-Unis, c'est l'Amérique latine transplantée ici Nous ne pouvons ici que citer une fois encore J.-F. [...]
[...] Comment demander à une personne qui s'installe dans un nouveau pays de renoncer à sa langue, à ses croyances, à ses traditions, à ses coutumes pour s'intégrer dans un pays qui ne lui offre de toute façon pas les moyens d'y arriver ? Le besoin d'appartenance, d'identité culturelle est commun à chacun, absolument indispensable pour l'intégrité morale de toute personne. Cette identité que les latinos se sont construits, il est vrai, ne rentre pas dans le cadre strict de l'identité américaine. Elle en reprend pourtant de nombreux éléments ; elle se développe de manière parallèle et n'entre pas en contradiction avec la culture blanche encore majoritaire. [...]
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