L'invasion de l'Irak par les Etats-Unis en mars 2003 a été lancée sur la base de motivations sur lesquelles on ne reviendra pas, car ce n'est pas l'objectif de cet exposé.
Cependant, une des motivations profondes qui animait les Etats-Unis et ses alliés de la « coalition » était la création d'un Irak « stable et démocratique » en espérant un effet de « spill over » sur les autres pays de la région dont l'instabilité est vue comme une menace.
Aujourd'hui, mi-2007, il est temps de tirer un premier bilan d'une opération maintenant vieille de 4 ans et d'évaluer la reconstruction de l'Irak et ses éventuels progrès vers la voie de la « stabilité et de la démocratie », soit les deux objectifs que les Etats-Unis s'étaient fixés dans leur processus de state-building.
Pour ce faire, on peut se rapporter à la définition de l'Etat que donne Max Weber dans Économie et société, à savoir « une entreprise politique à caractère institutionnel lorsque et tant que sa direction administrative revendique avec succès, dans l'application de ses règlements, le monopole de la contrainte physique légitime sur un territoire donné ».
Un examen attentif de chacun de ses critères sera donc nécessaire pour déterminer si l'on assiste bien à la reconstruction de l'Etat irakien.
[...] Bibliographie Sites Internet http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@ http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/politics/6495753.stm http://www.nytimes.com/2007/03/26/world/middleeast/26sunni.html?_r=1&hp&oref =slogin http://www.nytimes.com/2007/04/02/world/middleeast/02cnd- iraq.html?_r=1&hp&oref=slogin http://news.bbc.co.uk/2/shared/spl/hi/in_depth/baghdad_navigator/ Rapports Rapport du International Medical Corps, Iraqis on the move janvier 2007 (http://www.imcworldwide.org.uk/documents/Iraqis_on_the_move.pdf) Etude du Lancet, Mortality after the 2003 invasion of Iraq: a cross- sectional cluster sample survey octobre 2006 (http://www.thelancet.com/webfiles/images/journals/lancet/s0140673606694919. [...]
[...] Ce sont les Etats-Unis qui ont décidés des dates des élections, de l'adoption de la Constitution et même d'une grande partie du contenu de cette dernière. Les nombreux différents entre les Etats-Unis et le gouvernement irakien se soldent à l'avantage des premiers. L'exemple le plus frappant est ainsi l'adoption de la Constitution dés le 28 août 2005, c'est-à-dire dans les délais fixés par les Etats-Unis, après que le Président américain a fait part de son irritation face à l'échec des négociations entre chiites, kurdes et sunnites. [...]
[...] Cette situation est évidemment extrêmement défavorable aux Sunnites, qui se voient privés de toute rente pétrolière, les régions sunnites au sud de Kirkouk étant très pauvres en pétrole. De même, de nombreux chiites voient d'un mauvais œil les prétentions autonomistes voire indépendantistes des kurdes, qui menacent régulièrement d'organiser un referendum d'indépendance. De multiples sources de violences qui créent un climat de guerre civile Ainsi que l'affirme l'étude du Chatham House, un centre de recherche britannique parue en 2007, il existe actuellement en Irak non pas une structure de type étatique mais plusieurs, le pouvoir économique et politique étant aujourd'hui partagé entre groupes ethniques, tribaux et religieux locaux qui se livrent non pas une mais des guerres civiles locales pour le contrôle du pouvoir économique et politique. [...]
[...] Depuis, le gouvernement irakien dirigé par Nouri Al Maliki semble n'agir qu'au seul bénéfice d'une communauté et n'être le gouvernement que d'une partie de l'Irak. Les forces de police et les forces militaires sont très largement dominées par des chiites et souvent interdites d'entrée dans les territoires sunnites, au point que des villes telles que Ramadi ou Falloudja ont leur propre police, distincte de celle du gouvernement. Les forces spéciales elles mêmes ont souvent été sur la sellette, accusées de se livrer à des enlèvements et à des actes de torture à l'encontre d'ancien baasistes voire de simples citoyens. [...]
[...] Cette guerre civile multi-scalaire est responsable de très nombreuses victimes, même si aucun bilan fiable n'existe en raison de l'absence de données fiables de la part de l'Etat irakien. Ce dernier parle de victimes, les Etats-Unis de alors qu'une étude du Lancet en octobre dernier place le total des victimes à La méthode de cette dernière étude, sur la base d'interviews avec la population, semble cependant bien plus fiable que celle du gouvernement irakien basée sur le décompte des cadavres à la morgue. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture