Au cours des années 80 et 90, des critiques grandissantes à l'égard de certains aspects du système américain d'aide publique se firent entendre. Le débat conduisit au vote de la Loi sur la Responsabilité personnelle et la Réconciliation avec l'Opportunité professionnelle de 1996, qui remodela l'aide sociale en transférant vers les États la gestion des subventions fédérales. George W. Bush a-t-il transformé l'État providence américain en un « État pénitence » ?
Il semble possible de rendre compte des résultats de la politique sociale de l'Administration Bush en montrant l'infléchissement considérable que son projet social a subi, entre le volontarisme des premiers mois et le désengagement multiforme qui devient rapidement la règle. L'échec de la mise en pratique a eu un coût social très important et a contribué à renforcer les blocages et les inégalités de la société américaine.
[...] Ainsi le président a-t-il donné jusqu'en 2005 un caractère incantatoire et performatif à ses discours sur la société : dire c'était déjà faire. Au lendemain de la crise provoquée par l'ouragan Katrina, dont l'ampleur a révélé les profondes carences de l'État social américain, le président a modéré son discours en matière de politique sociale. La non- intervention est devenue la règle et, avec elle, le maintien de profondes inégalités sociales dans le pays. Ne plus dire, ne plus faire, tel est désormais le credo du nouvel État social construit par l'Administration de George Walker Bush. [...]
[...] Les difficultés rencontrées par les populations pauvres pour sortir de la ville reflètent l'absence de mobilité sociale aux États-Unis. Des réformes qui s'inscrivent dans une certaine continuité On doit la réforme la plus importante en matière d'assistance sociale depuis la loi de sécurité sociale de 1935 au président démocrate Bill Clinton : le Congrès vote en 1996 le Personal Responsibility and Work Opportunity Reconciliation Act, qui supprime les principaux programmes sociaux, notamment l'allocation fort controversée Aid to Families with Dependent Children, et crée un programme d'assistance temporaire, le Temporary Assistance for Needy families. [...]
[...] Bibliographie - Berkowitz, Edward America's Welfare State from Roosevelt to Reagan, Johns Hopkins University Press, Baltimore - Marmor, Theodore R., Mashaw et Harvey America's misunderstood Welfare State : persistent myths, enduring realities, Basic Books, New York - Melandri P (dir.) Le Welfare State en Amérique du Nord, L'Harmattan, Paris; Montréal - Huret R., La fin de l'État providence ? Un bilan de la politique sociale de George W. Bush, Vingtième siècle 2008/1, Nº 97, p. 105-116 - Social security programs in the United States SSA publication, Washington DC Melandri P (dir.) Le Welfare State en Amérique du Nord p 19-21 Huret R., La fin de l'État providence ? Un bilan de la politique sociale de George W. Bush, Vingtième siècle 2008/1, 97, p. [...]
[...] Dans un second temps seulement, le désengagement de l'État est devenu manifeste et s'impose alors le dogme de la non-intervention.[2] En ce qui concerne l'assurance sociale et l'éducation, le président espère imposer sa marque. Au cours de la campagne électorale de 2000, George W. Bush déclare ne pas vouloir privatiser le système de sécurité sociale, mais en améliorer le fonctionnement pour en garantir la pérennité. Toutefois, des velléités de privatisation se font rapidement jour dès l'installation de George W. Bush à la Maison Blanche. Dans un premier temps, l'Administration s'attelle à réformer l'offre de soins, avant de s'attaquer à la demande et au principe même de cotisation. [...]
[...] Cette loi comporte deux volets : l'un assure les employés qui y participent contre le chômage et la vieillesse; l'autre prévoit des matching funds, des fonds à hauteur des sommes que les gouvernements d'États consacreront à des programmes pour des catégories spécifiques de personnes à assister (infirmes, femmes démunies ayant des enfants à charge : Aid to Dependant Children qui deviendra dans les années 1960 l'Aid to Families with Dependant Children ou AFDC). Du New Deal aux années 1980, on assiste ainsi à une augmentation des dépenses de protection sociale, du welfare, dont la part dans le budget fédéral passe de en 1960 à 16% en 2005 (cf. Annexe 2). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture