Le territoire est une construction sociale, qui est encore aujourd'hui en changement. Ce territoire, qui a été construit nationalement se transforme sans cesse. Aujourd'hui dans les théories des relations internationales s'opposent deux idées : celle du retrait de l'Etat et celle de sa résistance. On parle ainsi beaucoup de la perte de souveraineté des Etats voire de leur effondrement, avec des réflexions générales sur l'impuissance de l'Etat à assurer certaines de ses fonctions fondamentales face à la montée en puissance de nouveaux acteurs, notamment aux marchés (...)
[...] Avec les premières mesures de dérégulation dans les années 70s, les Etats ont perdu le contrôle des acteurs et des marchés. Certaines responsabilités des Etats (définition des politiques sociales) sont exercées de manière plus diffuse, plus problématique en présence de ces autorités difficiles à localisées et exercées par des acteurs différents. A cela s'ajoute l'idée que le pouvoir des marchés est non seulement impersonnel et instable mais aussi en grande partie imprévisible. Cela a été montré à partir d'une sociologie faite sur les traders de Wall Street par exemple. [...]
[...] L'enjeu de la territorialité : Le principe de territorialité national perd sa pertinence en raison des difficultés rencontrées par les Etats. La frontière ne sécurise plus comme avant : il faut redéfinir le territoire national. De plus, en plus du niveau national d'autres niveaux se superposent : le niveau local (régional et départemental), le niveau régional (Europe) et le niveau international. L'enjeu des fonctions régaliennes de l'Etat : derrière cette idée, il y aurait le fait qu'aujourd'hui les Etats ne respectent plus leurs fonctions fondamentales. [...]
[...] La privatisation n'empêche pas l'Etat de conserver une capacité de contrôle sur le territoire. [...]
[...] Souveraineté, territorialité et fonctions régaliennes : des enjeux au cœur du débat : L'enjeu de la souveraineté : dans le discours sur la transformation de l'Etat, on trouve comme idée que se multiplient des espaces où l'autorité de l'Etat n'est plus respectée. Ces espaces peuvent être géographiques (régions où il y a des guerres civiles, des milices, des séparatismes ) mais aussi sociaux (acteurs qui s'inscrivent dans l'illégalité, la clandestinité avec les mafias, ou les groupes de types sectaires). L'enjeu c'est aussi l'exclusivité de l'Etat sur la scène internationale car du point de vue de la souveraineté, la multiplication d'acteurs peut constituer un enjeu important (certaines ONG ont été créées avant tout pour s'opposer aux Etats). [...]
[...] La privatisation des entreprises publiques On voit donc que la privatisation n'est en rien synonyme de retrait de l'Etat ou de primauté du privé sur le public : si les acteurs privés s'investissent de plus en plus dans des politiques autrefois dévolues à l'Etat, cela ne veut pas dire qu'il y ait érosion du rôle de l'Etat car celui2 Retrait ou redéploiement de l'Etat, Béatrice Hibou, CERI Sciences Po, http://www.cerisciencespo.com/publica/critique/article/ci01p151-168.pdf ci reste au cœur des négociations, et coopère avec le secteur privé. On observe en effet entre les secteurs privés et publics un processus de renégociation permanente. De plus, l'Etat garde le choix dans la délégation et la privatisation : pour ce qui est de l'affermage de l'impôt par exemple, l'Etat conserve la possibilité de rompre le contrat. Selon l'auteur, la privatisation, plutôt que d'un retrait de l'Etat peut signer l'aboutissement d'un processus de transformation par lequel l'Etat fait évoluer ses formes d'intervention vers une nouvelle forme d'interventionnisme. [...]
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