Ces deux formes d'action politique, l'invasion irakienne d'une part et la réaction américaine de riposte par la violence et par la guerre d'autre part, sont deux événements représentatifs d'un comportement rationnel adopté par différent acteurs sur la scène internationale. Toutefois, avec un certain recul historique, il reste difficile de trouver la part de rationalité dans le comportement du despote irakien tant il semblait que sa décision fut été lourde de conséquences désastreuses pour son pays ...
[...] Carl von Clausewitz fait figure de pionner dans la mise en relation entre la décision politique et la stratégie. En se basant principalement sur l'art de la guerre il développa une analyse notoire sur la rationalisation de l'imprévisible La dissuasion économique par exemple, semblait pour Clausewitz conduire à la rationalisation des conduites stratégiques à ses différents niveaux : afin de les rendre plus efficaces, certes, mais aussi pour mieux se rendre maître de la durée et du coût des conflits[10] Plus d'un siècle après Clausewitz, de nombreux chercheurs en analyse politique internationale se sont penchés sur l'essence des politiques stratégiques. [...]
[...] L'administration a choisi finalement celle qui réunissait le plus grand nombre d'avantages au moindre coût (le blocus naval car facile à réaliser et plus discret que les autres possibilités), et la démonstration de la qualité du choix a pu être parfaitement claire, puisque l'application immédiate qui en a été faite a donné exactement le résultat espéré. Pour Allison le comité extraordinaire réuni autour du président Kennedy a fonctionné selon le schéma suivant (voir page 11). Il appelle cela le modèle de raisonnement rationnel classique. C'est la certitude sur l'avenir (où l'incertitude est réduite à son minimum) qui enclenche définitivement la prise de décision. Cependant l'indentification des objectifs et des scénarios requière une information pure et parfaite, c'est-à-dire d'avoir la possibilité d'obtenir l'intégralité de l'information pour un coût inférieur aux avantages escomptés. [...]
[...] La solution diplomatique a été écartée, parce qu'il semblait désormais beaucoup trop tard pour agir par cette voie. Mais, si l'on disposait d'un délai trop court, c'est que l'information n'était pas parvenue à temps. Et si l'on examine pourquoi, on découvre tout d'abord que les processus bureaucratiques du traitement de l'information en ralentissent nécessairement la mise au point. Entre le moment où le profil d'un missile a pu être identifié par un agent et le moment où les directeurs de la CIA ont pu en obtenir une première confirmation fiable, il s'est écoulé treize jours. [...]
[...] Ce n'est rien d'autre qu'une façon de formuler une interaction entre acteurs que l'on suppose rationnels. Pour des raisons simples et compliquées à la fois, l'application en sciences sociales et en science politique de la théorie des jeux a conduit à privilégier des jeux simples à somme nulle (cas où les gains des acteurs se compensent : ce que l'un gagne, l'autre le perd). En outre, Schelling va se pencher sur l'équilibre de la terreur de la Guerre Froide entre les deux grands blocs. [...]
[...] Selon Carr, les Etats sont à la recherche de la maximisation de leur intérêt national (comportement de type rationnel), les intérêts n'étant pas durablement conciliables et les ressources étant rares, les conflits internationaux sont inévitables. Il apparaît ici une des limites de l'usage de la rationalité dans le courant réaliste En effet, cette thèse développe une constante paradoxale ; la rationalité des acteurs à l'échelle internationale mène au conflit. Cette idée que le conflit est au centre des relations internationales appartient principalement à la pensée réaliste. [...]
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