Rapports sondages démocratie, communication politique, Jean Stoetzel, Institut Français d'Opinion Publique, instituts de sondage, TNS Sofres, France sondages, Ipsos, mesure de l'opinion publique, liberté d'information, démocratie directe, Bourdieu, critique des sondages
La pratique des sondages est devenue une véritable institution dans les démocraties libérales dans des domaines très variés tels que l'économie, la politique, le social ou le culturel. En effet, un sondage est par définition l'étude d'un échantillon représentatif d'une population, afin d'en déterminer les caractéristiques. Les sondages concernant la politique sont nés du développement de cette technique en marketing avec les entreprises nord-américaines qui ont été les premières à utiliser ces derniers pour connaître les attentes supposées des consommateurs et augmenter leur marché.
Progressivement, la frontière entre marketing et politique s'est effacée, et en 1936 le journaliste Gallup fonde l'American Institute of Public Opinion en vue de l'élection présidentielle. En France, les idées de Gallup fascinent Jean Stoetzel qui fonde l'Institut Français d'Opinion Publique avant la Seconde Guerre mondiale, mais ce sera dans les années 60 que la place des sondages va devenir importante avec l'essor de la communication politique.
[...] On peut relever trois idées de Bourdieu : Tout le monde n'est pas en mesure de donner son avis sur tout : le sondage demande à l'individu de donner un avis sur un laps de temps réduit et dans une situation parfois imprévue (ex. : un interviewer noir qui interroge un interviewé blanc sur la discrimination positive). Le sondé est tenté de ne pas répondre sincèrement pour ne pas perdre la face (ex. : surévaluation des pratiques sexuelles des Français que l'on connait trop bien). [...]
[...] C'est pourquoi le Parlement a voté le 19 juillet 1977 une loi relative à la publication et diffusion des sondages et modifiée en 2002, afin de protéger la libre détermination du corps électoral en les interdisant la semaine précédente le scrutin (période ramenée à un jour avec la loi de 2002). Une autorité de régulation avait en même temps été créée, la Commission des Sondages. Les journalistes se veulent commentateurs et évaluateurs compétents de la vie politique. Ils attirent l'opinion sur un fait et imposent en partie leur vision du monde. [...]
[...] Un mauvais sondage est celui qui emploie beaucoup de mots et qui peut être interprété différemment selon les individus (ex. : étudiant qui reconnaissait l'utilité des OGM selon l'angle d'approche de la question, autre exemple : les attentats et la guerre en Libye). L'essentiel du débat sur la validité scientifique des sondages porte sur ces deux questions : peut-on définir l'opinion comme la somme des réponses fournies à un questionnement préétabli et peut-on considérer qu'un petit nombre de personnes représente la population d'un pays ? [...]
[...] Pour Gallup, notamment, le sondage est utile à l'idéal démocratique parce qu'il permet le contournement des groupes d'intérêt. Ils offriraient une vision non biaisée de l'opinion là ou, auparavant, les gouvernants étaient prisonniers d'intermédiaires et de lobbys qui offraient autant de miroirs déformants de l'opinion réelle. En gros, les bienfaits du sondage sont une intervention continue du peuple (et notamment de la minorité qui est dans l'opposition) dans le cours du gouvernement et de transparence de la vie publique. II/Les sondages critiqués par leur technique et conséquence A/Une méthodologie controversée Déjà, la première critique que l'on peut faire aux sondages en politique est l'utilisation des chiffres. [...]
[...] Hormis quelques cas particuliers notamment en 1995 et 2002 dans lesquels les sondages se sont littéralement trompés (Jospin devant Le Pen alors que c'est le contraire dans la réalité), les sondages reproduisent à un ou deux points près le vote de l'ensemble de la population (référendum sur la constitution européenne en ou encore les municipales de 2008) ou 4 dans les pires cas. B/Un outil favorisant la démocratie Le sondage est le produit de la société démocratique et a par conséquent toujours été interdit dans les régimes dits totalitaires comme en Chine, Chili et URSS. La démocratie suppose en effet la libre confrontation des opinions et donc la liberté d'information de manière globale. Par le sondage, on peut dire que le citoyen connait l'opinion des autres et lui permet donc de tester, de faire progresser sa propre opinion. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture