L'intitulé de l'exposé nous invite à nous pencher sur l'étude des raisons pour lesquelles la Russie n'a, pour l'heure, jamais instauré de véritable régime démocratique. Par tradition démocratique, on entend en effet le legs, d'une génération de dirigeants à une autre, d'institutions, de mécanismes, de pratiques et de mentalités que l'on peut qualifier de démocratiques ; il s'agit de l'ensemble des expériences prenant un caractère démocratique que la Russie a cumulées .
L'objet de mon exposé est donc d'expliquer les raisons pour lesquelles la Russie actuelle n'a reçu que peu de pratiques démocratiques en héritage des régimes passés ; il s'agira ainsi de montrer les raisons juridico-politiques de cette faiblesse (I), avant de s'intéresser aux autres causes de la faiblesse du legs. En substance, il conviendra de se demander ce qui, présent dans la société, empêchait l'enracinement dans le droit d'un régime démocratique (II).
La démocratie dans le domaine politique est multidimensionnelle : elle se caractérise bien sûr par la souveraineté populaire, c'est-à-dire le suffrage universel, mais aussi par la tenue d'élections libres, par la séparation des pouvoirs, par le respect de l'opposition et la consécration des droits de l'Homme, par un degré de corruption des dirigeants faible… Elle ne se réduit donc pas à l'élection.
La démocratie dans le domaine social se caractérise par l'existence d'une indépendance partielle de la société par rapport au pouvoir politique, par l'existence de médias indépendants, de syndicats, d'Organisations Non Gouvernementales… En somme, elle exige l'existence d'un espace public libre, à l'abri du pouvoir politique.
Pourquoi le terreau démocratique est-il si faible en Russie ? Pour quelles raisons ce pays n'a-t-il toujours pas expérimenté de démocratie à l'occidentale ?
Si la Russie n'a pas de véritable tradition démocratique dans le domaine politique (I), c'est en partie car la société ne dispose pas d'une assise sociale qui servirait de support à la démocratie (II).
[...] Mais elle est plus stable et efficace. Grâce à la verticale du pouvoir que le président a créée. S'il pouvait rester au pouvoir explique le directeur d'une usine L'Oréal en Russie. Ainsi les Russes sont-ils moins attachés à la défense de leurs libertés individuelles qu'à la prospérité de leur pays, et à leur condition économique, parce qu'elle est encore misérable. Probablement est-ce dû à l'habitude qu'a le Russe d'être inscrit dans une hiérarchie, ainsi qu'au poids de la religion orthodoxe. [...]
[...] Pourquoi le terreau démocratique est-il si faible en Russie ? Pour quelles raisons ce pays n'a-t-il toujours pas expérimenté de démocratie à l'occidentale ? Si la Russie n'a pas de véritable tradition démocratique dans le domaine politique c'est en partie car la société ne dispose pas d'une assise sociale qui servirait de support à la démocratie (II). La faiblesse de la tradition démocratique politique Du temps de l'URSS (1922-1991) La société russe a l'habitude d'être écrasée par des régimes tout- puissants. [...]
[...] Enfin, des soupçons pèsent sur le bon déroulement des élections. Poutine a renforcé la centralisation du régime par le décret du 13 juin 2000, par la création de 7 super-régions qui contrôlent les 89 divisions administratives. Par cette modification de la structure fédérale, il a augmenté les pouvoirs des gouverneurs de région, et ainsi permis un meilleur contrôle de l'administration par le Kremlin. Poutine est aujourd'hui l'homme fort de la Russie ; il a instauré un régime présidentialiste autoritaire qui, aux yeux des Russes, fait figure de transition entre le totalitarisme et la démocratie. [...]
[...] On ne peut donc pas parler de tradition démocratique russe dans le domaine social. Pour preuve, les Russes approuvent massivement le régime de Poutine malgré les manquements aux libertés énoncées ci-dessus. Ce qui prouve bien qu'ils ont une autre conception du pouvoir que la nôtre. Même en privant son peuple de libertés réelles, Poutine est très populaire, simplement parce qu'en Russie, le rôle du chef de l'État n'est pas de garantir la liberté, mais la stabilité et que Poutine apporte la stabilité à son pays. [...]
[...] Les deux premières constitutions demeurent fort peu démocratiques. Le 5 décembre 1936 est adoptée une nouvelle constitution, qui consacre le socialisme. Bien qu'elle réaffirme (art.126) le rôle dirigeant du Parti, elle se veut démocratique. Elle instaure en effet le droit de vote universel, égal, discret et secret. Elle reconnaît des droits et des libertés au citoyen. Enfin, l'organe suprême du pouvoir est composé de deux chambres, dont l'une est élue du peuple. Les progrès accomplis promettaient d'être renforcés par une nouvelle constitution voulue par Khrouchtchev ; ils ne le furent pas en raison de l'éviction de Khrouchtchev du pouvoir en 1964. [...]
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