Le régime politique allemand doit son existence à la volonté des alliés de créer après la fin de la guerre un État démocratique. Ils ont donc pris part à l'élaboration des institutions. Un texte, appelé Loi fondamentale (Grundgesetz) et non pas Constitution (Verfassung) est adopté le 8 mai 1949. Cette dénomination montre le caractère provisoire de ce régime. Pourtant cette Loi fondamentale est toujours en vigueur près de 60 ans après. On peut donc se demander comment un régime basé sur des institutions provisoires a réussi à perdurer et à devenir un exemple de démocratie? La priorité, pour ce régime, était d'éviter les erreurs du passé en limitant la concentration des pouvoirs, tout en restant politiquement fort et institutionnellement stable.
[...] Tous les pouvoirs publics doivent la respecter et la protéger Ce régime instaure un État de droit dans lequel tout acte politique peut être placé sous le contrôle des juges. Ce rôle est dévolu à la Cour constitutionnelle fédérale : elle a pour objectif premier de défendre la Loi fondamentale et la séparation des pouvoirs. Elle peut prendre la décision d'interdire un parti politique si elle juge celui-ci non conforme aux principes démocratiques. Cette cour est donc l'un des fondements de la démocratie allemande. [...]
[...] - le bicamérisme, ensuite, qui permet d'instaurer un dialogue entre les Länder et la Fédération. Le pouvoir législatif est, en effet, confié à deux chambres : le Bundesrat et le Bundestag (qui est l'Assemblée élue représentant le peuple ; il a pour mission d'élire le chancelier ou de le remplacer en ne lui accordant plus sa confiance ; il élabore aussi de nouveaux textes de loi). - la nécessaire coalition, enfin, entre deux ou plusieurs partis pour pouvoir gouverner. La possibilité pour un parti de former un gouvernement à lui seul ne s'est présentée, en effet, qu'une seule fois en 58 ans : entre 1957 et 1961 avec le CDU/CSU. [...]
[...] En quoi le régime politique allemand a-t-il réussi ? Le régime politique allemand doit son existence à la volonté des Alliés de créer après la fin de la guerre un État démocratique. Ils ont donc pris part à l'élaboration des institutions. Un texte, appelé Loi fondamentale (Grundgesetz) et non pas Constitution (Verfassung) est adopté le 8 mai 1949. Cette dénomination montre le caractère provisoire de ce régime. Pourtant cette Loi fondamentale est toujours en vigueur près de 60 ans après. [...]
[...] Son régime politique a également su résister à la chute de l'URSS et à la fin de la Guerre Froide. Sur le plan intérieur, il a réussi à intégrer les cinq Länder de l'Est sans affaiblir outre mesure son économie et sans que cela génère de crise institutionnelle grave. L'élection du Bundestag au scrutin "semi-proportionnel" est critiquable puisqu'elle ne permet pas de distinguer une majorité. Les élections de 2005 ont abouti à la création d'une grande coalition entre le CDU et le SPD qui n'est, certes, pas le vœu des électeurs, mais le résultat d'une crise entre ces deux grands partis ; on aurait pu craindre ici un échec et des conséquences graves sur les institutions et la démocratie allemandes. [...]
[...] Le régime politique allemand qui n'avait plus aucune légitimité à la sortie de la guerre, est devenu un exemple de démocratie et prend part à la plupart des décisions économiques et internationales. C'est en ce sens que l'on peut affirmer qu'il a réussi. Bibliographie - Politique comparée, Yves Mény et Yves Surel, 7e édition, Montchrestien. - Allemagne, faits et réalités, publié par le Ministère fédéral des Affaires étrangères. - Les grandes démocraties contemporaines, Philippe Lauvaux, 3e édition, PUF. - Radioscopies de L'Allemagne, de Claire Demesmay et Hans Stark La documentation française. - Site Web du Bundestag en français. [...]
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