Rituel électoral, élection, machine à voter, voter, vote électronique, candidats à l'élection, bureau de vote, isoloir, urne, fonction symbolique
L'élection n'est pas une évidence. Si elle est devenue aujourd'hui la norme dans les moyens de désignation des postes politiques principaux, force est de constater que des sociétés ont su exister sans.
Bernard Manin le rappelle dans Principes du gouvernement représentatif) : "Des démocrates athéniens à Montesquieu, d'Aristote à Rousseau, personne ne songeait à faire de l'élection l'instrument démocratique par excellence ; démocratie n'équivalait pas à gouvernement représentatif, c'est le tirage au sort qui paraissait le mieux apte à respecter l'égalité stricte des candidats"
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L'élection s'est imposée au terme de luttes historiques (ex. les Révolutions françaises qui ont lutté sur l'objet du cens). Elle s'est tant imposée qu'elle n'est plus, ou presque, remise en question. Elle est admise, tels un rite de société, une tradition. Elle s'apparente aujourd'hui à un automatisme, et relève du réflexe.
Le vote est devenu un devoir, et non plus une volonté d'affirmer son pouvoir souverain.
En effet, il peut sembler que le principe de l'élection ne soit pas toujours considéré identiquement par chacun. En témoignent des taux d'abstention record dans certains pays considérés comme les meilleures démocraties (FRA, USA) ces dernières décennies, et les nombreuses critiques du fonctionnement de la politique.
[...] En quoi peut-on penser que le rituel électoral, pourtant résultat d'une histoire complexe, tend à se banaliser ? 1. L'élection : l'aboutissement de constructions politiques 1. Les élections : tout sauf une évidence Avant République, Monarchie ne laissait bien évidemment aucune place pour l'élection. Mais plus surprenant ; même après Révolution : démocratie ne rimait pas avec élection au sens actuel : ‒ Historique : même les républicains de gauche n'osaient pas réclamer le SUD lors de la Restauration au XIXème siècle ; même pas envisageable ‒ Élection : construction lente, qui suit les évolutions politiques. [...]
[...] En effet, la procédure électorale est fixée depuis la seconde moitié du XIXème siècle. Ses instruments : le bulletin de vote, l'isoloir et l'urne servent à symboliser le vote lui-même. Cependant, ces symboles sont l'aboutissement d'un long processus historique. En effet, au Moyen Âge ou sous l'Ancien Régime, l'élection était pratiquée dans des petits groupes (couvent, paroisse, confrérie, corporation ou cité.). C'est seulement après que l'usage du bulletin écrit est devenu la norme, héritant de l'Antiquité grecque ou romaine avec ses urnes votives ou tessons de céramiques utilisés en guise de bulletin de vote. [...]
[...] Transition : mais aujourd'hui quand on parle d'élection on pense principalement aux postes les plus élevés de la politique. Même de ce côté, la concertation du peuple n'était pas un mode de désignation privilégié. Tout le système français ne repose pas sur élection : nombreuses désignations indirectes comme le Sénat, qui ne représente pas le peuple en tant que tel. B. La fonction symbolique du rituel électoral Un certain nombre de symboles peuvent caractériser le rituel électoral. Cela commence avant même l'élection avec l'inscription sur les listes électorales dès la majorité, la lecture des programmes et les débats télévisés. [...]
[...] Tous les candidats à l'élection présidentielle (sauf le candidat UMP) se sont prononcés pour un moratoire sur la question ou pour le maintien du vote papier. Il s'agissait aussi de défendre l'ancien rituel dont la dimension cérémonielle et communautaire n'est pas limitée à l'instant d'émission du vote, mais s'étend à l'organisation du dépouillement et à l'appel au concours des citoyens. B. Des élections désertées, symptôme d'un déficit démocratique ? Rituel : gestes, symboles qui célèbrent une entité non humaine (ici élection = célébration d'une religion civile démocratique ? [...]
[...] Avec ce geste symbolique, l'électeur affirme sa pleine souveraineté. Ainsi, l'usage de l'écriture et le bulletin de vote étaient aussi associés au secret du vote, MAIS le caractère public des élections et le fait qu'il n'y ait pas d'enveloppe pour glisser le bulletin dans l'urne limitaient la confidentialité. En effet, en 1889 (lors de la 1re discussion en séance plénière de la Chambre des députés sur le renforcement des garanties du vote), le député Jules Simyan dénonçait la fiction du secret légal : « Telle est la théorie. [...]
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